Le ministre de la culture a exposé jeudi sur le Monte Verità, près d'Ascona, les grandes lignes de la révision des régimes d'encouragement au cinéma pour les années 2012 à 2015. Les 3,2 millions de francs prévus jusqu'à présent pour le soutien sélectif des films de télévision seront notamment utilisés pour renforcer l'aide au succès, a précisé le conseiller fédéral, selon le texte de son discours.
Le succès en festival
Ces subventions qui récompensent la capacité d'un film de toucher le public se calculent sur la base des entrées enregistrées par les cinémas. Désormais, elles dépendront aussi de l'accueil remporté dans un festival, comme le demandait le groupe d'intérêt des producteurs indépendants.
Les films suisses à succès mais aussi ceux qui cartonnent moins au box-office devraient davantage profiter de ce nouveau système. Les subventions liées au succès sont réparties entre ceux qui ont contribué à la réussite d'un film. Ce sont en particulier l'auteur, le réalisateur, le producteur, le distributeur ainsi que les exploitants de salles.
"Assurer une continuité"
La nouvelle politique d'encouragement au cinéma prévoit aussi de renforcer le soutien à l'élaboration des scénarios. "Car une histoire passionnante reste la base de tout bon film", estime Didier Burkhalter. L'indépendance et la transparence des évaluations d'experts et un soutien renforcé aux coproductions avec l'étranger figurent aussi parmi les mesures élaborées.
Ces propositions de réforme sont le fruit d'un processus entamé il y a un an sous la houlette du médiateur Marc Wehrlin, ex-chef de la section cinéma de l'Office fédéral de la culture. Les acteurs de la branche ont été invités à participer aux discussions. Selon le ministre de la culture, la collaboration a été "intense et constructive" et a permis d'élaborer des solutions "concrètes et novatrices".
Ces mesures "devraient permettre aux cinéastes suisses de faire preuve de plus de responsabilité personnelle, au cinéma suisse d'avoir plus de succès, et assurer une certaine continuité", a souligné Didier Burkhalter. Les propositions seront soumises à l'avis de la Commission fédérale du cinéma, puis elles feront l'objet d'une consultation. La réforme entrera en vigueur le 1er janvier 2012.
ats/sbo