Sous les applaudissements, Harrison Ford a reçu un prix pour l'ensemble de sa carrière samedi. Le directeur du festival Olivier Père le salue en ces termes sur son blog: "Ce n'est pas tous les soirs qu'on a la chance de saluer le héros de son enfance."
Lors d'une conférence de presse samedi en début de soirée, l'acteur américain a regretté ne n'avoir pas plus fréquemment incarné un héros de western. "La dernière fois ce fut le cas évidemment il y a 35 ans".
Pas convaincu d'emblée
Lorsqu'il a reçu le scénario de "Cowboy & Aliens", il n'était pas vraiment convaincu. "Après les trente premières pages, j'ai immédiatement pensé: ce n'est pas mon genre de film", a-t-il expliqué dans un entretien cité sur le site du festival.
"Mais ensuite, les gens autour de moi ont commencé à me dire que mon genre de film ne fait plus d'argent, et à la fin ils avaient raison. Peut-être est-ce mon âge, ou le public qui a changé (...)". Il précise avoir terminé la lecture du scénario puis avoir parlé avec Steven Spielberg qui a réussi à susciter son intérêt.
Blagues de tournage
Daniel Craig, qui a interprété James Bond au cinéma, tient le rôle principal de "Cowboys & Aliens". Lors de la conférence de presse il s'est montré modeste. A la question de savoir comment il s'était préparé pour ce rôle, il a répondu: "Je l'ai (Harrison Ford) regardé".
Le réalisateur de cette superproduction Jon Favreau s'est réjoui que les festival ait réservé l'immense écran de la Piazza Grande pour la projection de ce western, un genre un peu tombé dans l'oubli aux Etats-Unis.
"Il est rafraîchissant que des Européens s'intéressent à l'histoire cinématographique", a déclaré le metteur en scène."A la maison, je suis surtout interrogé sur les blagues survenues durant le tournage".
Drogue hallucinogène
Tout aussi bariolé que ce long métrage, mais plus efficace, le documentaire "The Substance - Albert Hofmann's LSD" a été dévoilé dimanche dans la section "Cinéastes du présent". Son réalisateur Martin Witz se penche sur l'histoire controversée du LSD.
Ce long métrage rend en particulier hommage au chimiste helvétique Albert Hofmann qui a découvert cette puissante substance psychotrope hallucinogène à la fin des années 1930. Ce dernier avait testé le LSD sur lui-même en 1943, expérimentant d'intenses visions colorées et kaléidoscopiques. "Un chimiste qui n'est pas un mystique n'est pas un vrai chimiste", a-t-il déclaré.
Requérants d'asile
Un autre documentaire helvétique, le seul en course pour le Léopard d'or de la compétition internationale, a été dévoilé samedi après-midi: "Vol spécial" du réalisateur romand Fernand Melgar (lire: Festival de Locarno).
Après avoir gagné en 2008 la récompense suprême dans la catégorie Cinéastes du présent pour "La Forteresse", tourné dans un centre de requérants d'asile à Vallorbe (VD), le cinéaste pourrait remporter la mise cette année dans la catégorie-phare.
Réalisé à Frambois, centre de détention administrative sis à Vernier (GE), l'ouvrage raconte comment se noue le sort des requérants d'asile qui peuvent y rester 24 mois. Il observe la situation mais ne commente pas la politique d'asile suisse.
ats/cmen
Mondanités politiques
Si la ministre de la justice de l'époque Eveline Widmer-Schlumpf avait assisté à la première de "La Forteresse" il y a trois ans, sa successeure Simonetta Sommaruga a choisi de ne pas être présente.
De passage à Locarno, la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey a finalement pu assister à cette projection. Peu auparavant, elle a notamment rencontré à Locarno le ministre allemand des affaires étrangères Guido Westerwelle et discuté avec lui de fiscalité, entre autres sujets.
Comme de coutume, le premier week-end du festival a vu défiler maintes personnalités politiques. D'autant plus à quelque deux mois des élections fédérales.