Hommage à Louise Bourgeois à la Fondation Beyeler

Louise Bourgeois était une artiste du 20e siècle qui formait un lien entre les modernes et les artistes contemporains, a déclaré vendredi Sam Keller, directeur de la Fondation Beyeler, en présentant l'exposition. Elle a "donné une forme aux émotions". Elle était "enracinée dans l'art de son temps", selon Ulf Küster, auteur d'un livre sur l'artiste.

Il y a dans son oeuvre deux aspects, l'un psychologique, qui est une forme de thérapie ou d'"exorcisme" comme elle disait, et l'autre formel.

Artiste émotionnelle

C'était une "femme sensible et intelligente, mais elle était émotionnelle comme un enfant", a souligné Jerry Gorovoy, assistant de Louise Bourgeois pendant plus de 30 ans. Elle a toujours refusé d'être prisonnière d'un style, a-t-il ajouté.

Les pièces exposées à Riehen sont une "sélection concentrée" de l'oeuvre de Louise Bourgeois. L'artiste, décédée en mai 2010, aurait fêté son 100e anniversaire le 25 décembre. Elle a encore participé à la conception de l'exposition avant sa mort. "A l'infini" (2008), une des dernières réalisations de l'artiste, est présentée pour la première fois au public.

On peut aussi y admirer le groupe d'oeuvres "Cell" et notamment "Passage dangereux" (1997), la plus grande pièce de cette série.

Mélange d'artistes

Les créations de Louise Bourgeois sont associées à des oeuvres d'artistes figurant dans la collection Beyeler. Ce sont des peintres et des sculpteurs qu'elle a personnellement connus comme Fernand Léger, Francis Bacon ou Alberto Giacometti.

On peut ainsi admirer "L'homme qui marche" (1960), une sculpture d'Alberto Giacometti, au milieu des 14 gravures qui forment la série "A l'infini". Quant à l'énigmatique "Janus fleuri" (1968), il fait face au "Nu couché jouant avec un chat" (1964) de Picasso.

Dans le sous-sol de la fondation, on peut voir les 220 tableaux de la série "The Insomnia Drawings" dans lesquels la frontière entre l'écriture et le dessin semble abolie. Ils ont été réalisés entre novembre 1994 et mai 1995 pendant des crises d'insomnie.

"Maman" L'oeuvre la plus spectaculaire est "Maman" (1999), une araignée de 10m de haut, qui a pris ses quartiers dans le parc du musée. C'est un hommage à la mère de l'artiste, restauratrice de tapisseries, et "le symbole suprême de l'histoire infinie de la vie". Cette sculpture monumentale est constituée de bronze avec patine de nitrate d'argent, d'acier inoxydable et de marbre. Elle a été exposée cette année à Berne, Zurich et Genève avant d'être déplacée à Riehen pour la durée de l'exposition.

ats/mre