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Sorties CD: Bastian Baker, 20 ans et premier CD

Bastian Baker. [site officiel]
A seulement 20 ans, Bastian Baker, de son vrai nom Bastien Kaltenbacher, sort un premier album pop-folk abouti et prometteur. - [site officiel]
Cette semaine dans les bacs et en librairie, des sorties helvétiques avec le premier album de Bastian Baker, le jeune Lausannois qui cartonne sur les ondes, le livre-album du Valaisan Frédéric Recrosio qui se met à la chanson avec talent, et le troisième opus du combo alémanique Frantic.

Bastian Baker, vingt ans, n'avait pas encore sorti "Tomorrow may not be better" qu'il était déjà sur toutes les scènes de Suisse qui comptent: Montreux Jazz Festival, Caprices Festival, Blue Balls Festival. C'est que le Vaudois a du talent. Pour preuve, les 13 morceaux en anglais de son album, tout de folk vêtu, entre ballades mélancoliques et titres plus en joués. A commencer par "Lucky", qui fait déjà sensation sur les ondes.

Bastian Baker, belle gueule, belle voix

Bastian Baker en showcase pour Couleur 3, 11 juillet 2011, Montreux Jazz Festival. [mathieu chevrier]
Bastian Baker en showcase pour Couleur 3, 11 juillet 2011, Montreux Jazz Festival. [mathieu chevrier]

De son vrai nom Bastien Kaltenbacher, le jeune prodige chantait déjà à l'âge de 5 ans. Depuis, il a fait le conservatoire et ne quitte plus sa guitare. Avec sa belle gueule, ses mélodies qui ont du caractère et son étonnante maturité, Bastian Baker risque fort de plaire. Et pas seulement aux filles.

Il le dit lui-même, sa musique est de celle qu'on écoute ou joue autour d'un feu les soirs d'été ("Colorful Hospital", "I'd sing for you"). Mais elle est aussi parfois moins légère ("Planet Earth"), plus tendre ("I still don't realize", "Smile") et même plus rock, ce qui ne gâche rien ("Having fun").

Somme toute, un album cohérent, de belle facture et surtout synonyme de débuts prometteurs, avec une mention spéciale pour "Song about a priest".

Frédéric Recrosio se met à la chanson

"On bouge encore", livre-disque de Frédéric Recrosio. [recrosio.ch]
"On bouge encore", livre-disque de Frédéric Recrosio. [recrosio.ch]

On  connaissait Frédéric Recrosio l'humoriste, via notamment son très bon premier spectacle "Rêver, grandir et coincer des malheureuses". Voici maintenant Frédéric Recrosio le chanteur.

Le bougre s'est mis à la chanson, et il l'a même fait plus que bien, avec son "livre-album" intitulé "Bouger encore".

Publié aux éditions Favre, le livre-album est fait de collages, de photos, de considérations ("lorsqu'il s'agit de chanter avec émotion, il s'avère nuisible de se la jouer"), et évidemment de chansons. Mais gare! Pour qui voudrait ce bijou, inutile de courir chez le disquaire, c'est chez le libraire qu'il se trouve.

Le Valaisan sait manier les mots

Tout comme il le fait des ses sketchs, Recrosio manie le verbe avec verve, acidité et poésie: "on se perd dans les choses et on s'achète une vie en doses, et qu'on empile et qu'on éclaire pour mieux nous cacher la misère", chante-t-il dans "On perd". Désabusé, il y clame sa non-envie de paternité sur une mélodie intense qui n'est pas sans rappeler "Gibraltar", d'un certain Abd Al Malik.

Sa poésie douce-amère est aussi au rendez-vous sur les autres titres ("Les gens, quand on les regarde pas"). "J'suis pas chanteur", dit-il en ouverture. Que nenni, au contraire, Frédéric Recrosio en est un. Et un bon! Si!

Frantic sort "French Fountains"

Frantic, le combo de Wil, revient avec "French Fountain". [mx3.ch]
Frantic, le combo de Wil, revient avec "French Fountain". [mx3.ch]

Après "Change" et "A hopeful Glow", le combo suisse Frantic sort son troisième album, "French Fountains", après avoir écumé les scènes outre-Sarine et avoir été repéré par la radio DRS3.

Arrangements travaillés, instrumentation variée, voilà le secret de fabrique de cet album qui comprend onze morceaux pop-rock enlevés mais moins énervés que sur les galettes précédentes.

On retiendra notamment "Oh Charlie", clin d'oeil à l'acteur Charlie Sheen et à ses frasques ("You've lost yourself", soit "tu t'es perdu"), pour le ukulele et la bonne humeur que la chanson dégage. Au final, un album très correct.

Nathalie Hof

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Les nouveautés musicales

Lady Antebellum, "Own the night" (13 septembre)

Kasabian, "Velociraptor" (16 septembre)

Super Heavy, avec Mick Jagger, Joss Stone, Dave Stewart (ex-Eurythmics), Damian Marley (le fils de Bob Marley) et A.R.Rahman (Slumdog Millionaire) (16 septembre)

Deus, "Keep you close" (16 septembre)

Nneka, "Soul is Heavy" (23 septembre)

James Morrison, "The Awakening" (23 septembre)

Blink 182, "Neighborhoods" (23 septembre)

Jean-Louis Murat, "Grand Lièvre" (26 septembre)

Camille, titre inconnu (3 octobre)

Björk, "Biophilia" (7 octobre)

Arthur H, "Baba Love" (10 octobre)

Noel Gallagher, "Noel Gallagher's High Flying Birds" (17 octobre)

Coldplay, "Mylo Xyloto" (24 octobre)

Corneille, nouvel album (24 octobre)

No Doubt, titre inconnu, (novembre)

L'info musicale de la semaine

En coulisses et sur scène, Bono c'est le patron. Et c'est lui qui a ouvert le bal jeudi soir au Festival du film de Toronto, héros avec son groupe U2 d'un documentaire signé Davis Guggenheim, réalisateur oscarisé pour "Une Vérité qui dérange".

Dans "From the Sky Down", projeté en ouverture du Festival international du film de Toronto, le plus grand festival de cinéma d'Amérique du nord, Guggenheim a cherché à comprendre comment les Irlandais de cette formation pourtant trentenaire continuaient à trouver la ressource et l'envie de travailler et de créer ensemble, quand tant d'autres explosent en chemin. Peu de groupes, dans l'histoire du rock, ont la longévité et la constance dans le succès de U2.

Le réalisateur a suivi le quatuor - outre Bono et le guitariste, "The Edge", Adam Clayton et Larry Mullen - dans l'intimité des répétitions, a interrogé des proches aussi, tous fascinés par le groupe et son leader, rocker humanitaire et bête de scène.

Guggenheim, qui avait déjà travaillé avec "The Edge", a aussi eu accès aux archives filmées du groupe à Dublin, quand U2 préparait son album "Achtung Baby" en 1991.

C'est la première fois qu'un documentaire ouvre les festivités à Toronto, mais ce choix marque aussi le renouveau du documentaire musical et surtout le regain d'intérêt pour le genre, dans un contexte difficile pour l'industrie musicale, note Thom Powers, chargé de la programmation documentaire du festival. Le film musical, rappelle-t-il, est un genre à part entière - voir "Don't look back" (sur Bob Dylan), "Gimme Shelter" (les Rolling Stones) ou "Woodstock".

"Le film consacré à Bruce Springsteen, l'an dernier ("The Promise: The Making of 'Darkness on the Edge of Town'") a vraiment constitué un tournant: il a marqué le festival et fait forte impression sur le monde de la musique", explique-t-il. "Ca montrait qu'un vétéran du rock peut encore capter un nouveau public et l'industrie musicale en a pris bonne note". (afp)