Le cinéaste est arrivé sur le lieu de la cérémonie vêtu d'un costume noir et d'une chemise blanche, sous les applaudissements et les cris de ses fans. Il a pris le temps de signer de nombreux autographes, avant de poser brièvement pour la centaine de photographes présents.
Visiblement ému, le cinéaste a remercié le personnel de la prison de Winterthour, où il avait été incarcéré. "Il y a plusieurs parties de ces deux ans que je préférerais oublier", a-t-il déclaré devant un parterre de personnalités, de journalistes, de photographes et une armada de caméras de télévision.
Co-directrice du festival Nadja Schildknecht (voir photo ci-contre) a quant à elle souligné le "soulagement" de l'équipe que le cinéaste ait finalement pu retourner chez lui. "J'aimerais remercier tous ceux qui m'ont aidé à traverser cette épreuve, en particulier le personnel de la prison qui s'est démené pour y faciliter mon séjour", a encore déclaré le réalisateur. Sa déclaration a suscité des rires dans la salle. "Ce n'est pas une blague, loin de là", a-t-il aussitôt répondu.
Dans une interview à la TSR lundi, Roman Polanski a expliqué venir depuis 40 ans en Suisse et y avoir "beaucoup d'amis". Il y avait trouvé pour la première fois refuge après l'assassinat, en 1969 à Los Angeles, de sa femme, l'actrice américaine Sharon Tate, alors enceinte de huit mois, et de quatre autres personnes par des membres de la secte de Charles Manson.
Arrêté dès son arrivée sur sol suisse
Il y a deux ans, les Etats-Unis avaient exigé l'extradition de Roman Polanski, ce dernier ayant abusé d'une adolescente en 1977. Les autorités helvétiques avaient alors procédé à son arrestation lors de son arrivée à l'aéroport de Zurich le 26 septembre 2009, alors que le réalisateur souhaitait se rendre au festival pour y recevoir son prix.
Après plusieurs mois de détention, le cinéaste avait été placé en résidence surveillée dans son chalet de Gstaad (BE). En juillet 2010, il avait finalement été libéré.
La demande d'extradition avait été rejetée par les autorités suisses, les Etats-Unis ayant refusé de délivrer tous les documents nécessaires. Le réalisateur ne risque plus d'être arrêté en Suisse, son nom ayant été effacé de la liste des personnes recherchées dans le pays, a indiqué l'Office fédéral de la justice.
En revanche, Roman Polanski figure toujours sur la liste d'Interpol. C'est en effet aux Etats-Unis de l'en supprimer.
ats/mej