L'Américain Jeff Nichols décroche l'Oeil d'or pour son thriller "Take Shelter", qui figurait dans la compétition internationale. Le jury salue ce film qui "explore de manière intime l'intuition que tout individu possède mais souvent ignore", écrit le festival dans un communiqué.
Déjà primé à Cannes et Deauville
Ce long métrage a déjà été honoré du Grand Prix du Festival du cinéma américain de Deauville le 10 septembre, ainsi que du Prix de la Semaine de la critique en mai dernier au Festival de Cannes. Son personnage principal voit sa vie chamboulée lorsqu'il est assailli par de violents cauchemars dominés par la menace d'une tornade, faisant naître en lui des visions apocalyptiques.
L'Oeil d'or de la compétition pour les documentaires internationaux revient à l'Américaine Cindy Meehl. "Buck" donne la parole à Buck Brannaman, dresseur de chevaux qui les apprivoise en utilisant les principes du respect de la confiance.
La compétition réservée aux productions germanophones a été remportée par l'Autrichien Karl Markovics pour son film "Atmen" qui raconte le combat d'un ex-détenu pour se réintégrer à la société et qui finit par trouver un travail dans une morgue de Vienne.
Le jury a été séduit par "le minimalisme poétique" et convaincu par la "grande maturité artistique" de l'ouvrage.
Chaque Oeil d'or s'accompagne d'un chèque de 20'000 francs. S'y ajoutent 60'000 francs engagés dans la promotion du film lauréat dans les cinémas helvétiques.
Sean Penn et Roman Polanski à l'honneur
Le Festival prendra fin dimanche. Il a été inauguré le 22 septembre par le ministre de la Culture, Didier Burkhalter. Quelques événements ont marqué cette édition, dont la remise d'un prix pour l'ensemble de sa carrière à l'acteur et réalisateur américain Sean Penn, ainsi que la remise d'un prix d'honneur au cinéaste franco-polonais Roman Polanski.
Cette distinction devait lui être remise il y a deux ans, mais le réalisateur avait été arrêté dès son arrivée à l'aéroport car les Etats-Unis avaient exigé l'extradition de Roman Polanski, qui avait abusé d'une adolescente en 1977. Après plusieurs mois de détention, le réalisateur avait été placé en résidence surveillée dans son chalet de Gstaad (BE), puis libéré en juillet 2010.
Mardi passé, il a enfin pu fouler le tapis vert pour recevoir sa distinction (lire: Zurich Film Festival). Le réalisateur ne risque plus d'être arrêté en Suisse, son nom ayant été effacé de la liste des personnes recherchés dans le pays. Il figure en revanche toujours sur la liste d'Interpol.
ats/mej
Un Suisse primé pour son film "Darwin"
Les documentaires germanophones avaient aussi leur compétition. Celle-ci a été gagnée par "Darwin", du cinéaste suisse Nick Brandestini. Ce film s'intéresse aux habitants de Darwin, un hameau perdu au coeur du désert californien. Ceux-ci sont amenés à vivre sans église, sans travail et sans enfants.
D'autres récompenses complètent ce palmarès. Le film norvégien "Happy, Happy", d'Anne Sewitsky, a obtenu le Prix de la critique, attribué par l'Association suisse des journalistes cinématographiques.
Le Prix du public salue le documentaire suisse "Unter Wasser atmen - Das Zweite Leben des Dr Nils Jent" (Respirer sous l'eau - La deuxième vie du Dr Nils Jent). Les réalisateurs Andri Hinnen et Stefan Muggli y montrent la volonté d'un jeune homme paraplégique pour retrouver une existence radicalement nouvelle.