Victoire de la musique en 2006 et en 2009 pour "Le Fil" et "Music Hole", 600'000 albums vendus, Camille a du chien. Elle revient avec "Ilo veyou", album plus accessible que "Music Hole", où elle faisait de la musique sans instruments mais avec des sons corporels.
La Française, qui passe de la langue de Molière à celle de Shakespeare sans problème, est à nouveau bluffante avec son approche mélodique si particulière.
Enregistré à l'abbaye de Noirlac et dans des églises, "Ilo veyou" ou "Iloveyou", comprend 15 titres qui oscillent entre douceur, esprit médiéval, espièglerie, bizarrerie et comptine.
La folie et l'espièglerie
Camille poursuit son exploration musicale, influencée peut-être par sa récente maternité. Pour preuve, "Le message", dont la mélodie n'est pas sans rappeler les comptines de notre enfance.
Un zeste d'espièglerie avec "Mars is no fun" et "Bubble Lady". Un clin d'oeil à la chanson française du milieu du 20e siècle avec "La France". Un air un rien médiéval avec "L'étourderie", "Le berger" et "Le banquet". Un peu de politique aussi avec "Aujourd'hui". Et enfin une pincée de folie avec "Ilo veyou" et "My man is married but not to me". Bref, une Camille fidèle à elle-même, étonnante et déstabilisante.
"Renaissance II", le nouveau Stress
Le rappeur le plus connu de Suisse, et ce des deux côtés de la Sarine, sort "Renaissance II", son cinquième album, sorte de fourre-tout comprenant 16 titres rap, hip-hop, pop, dance et r'n'b.
L'homme, Andres Andreksen de son vrai nom, a abandonné ses charges politiques contre l'UDC et parle davantage de ses peines.
Même si sa rupture avec Melanie Winiger est intervenue après l'écriture de l'album, les prémisses sont là, notamment dans "Fuck Stress" et "Elle".
Rien qui ne fasse vraiment vibrer, au final. On retiendra quand même "Cassao" pour son côté métissé qui contraste avec des paroles dures et cyniques.
Wilco, un 8e album, un label, un bijou
Wilco, le combo de rock indie de Chicago, sort "The Whole Love", son huitième album, sous son propre label. La bande à Jeff Tweedy ne se refuse rien. Un titre introductif de 7 minutes, avec un long solo de guitare et un final explosif, "Art of Almost". Etonnant.
La suite de l'album est hautement addictive, que ce soit le rock de "I might", l'excellent "Dawned on me", "Capitol City", avec son côté très John Lennon, période post-Beatles ou encore "Standing out", un titre qui déménage. On retiendra aussi des chansons plus douces et plus folk, "Black Moon" et l'envoûtant "One Sunday Morning".
Nathalie Hof
Les sorties CD à venir
Noel Gallagher, "High flying birds" (17 octobre)
Chris Isaak, "Beyond the Sun" (18 octobre)
Coldplay, "Mylo Xyloto" (24 octobre)
Corneille, "Les inséparables" (24 octobre)
Justice, "Audio video disco" (28 octobre)
Charlotte Gainsbourg (7 novembre)
Julien Clerc, "Fou, peut-être" (4 novembre)
No Doubt, titre inconnu, (novembre)
Rihanna, "Talk that talk" (18 novembre)
Christophe Willem, "Prismophonic" (21 novembre)
Leona Lewis, "Heart Glass" (23 mars 2012)
L'info musicale de la semaine
La chanteuse américaine Joan Baez a été faite chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur, mardi soir à Paris, par le ministre français de la Culture Frédéric Mitterrand "en ex-fan des sixties".
La cérémonie s'est déroulée dans les coulisses de la salle du Grand Rex à l'issue du premier des deux concerts que la chanteuse, en tournée en France, devait donner à Paris.
Saluant "l'icône et l'artiste", et s'exprimant en "ex-fan des sixties", Frédéric Mitterrand a salué celle qui est restée "une idole dans le coeur de tous".
"Joan Baez demeure l'indétronable reine du folk, du "protest song", celle que l'on surnommait la Vierge Marie des pauvres gens, la "Joan of Arc"", a ajouté le ministre.
Evoquant la carrière et l'engagement de la chanteuse, Frédéric Mitterrand a estimé que Joan Baez était le "symbole de la femme libre (...), infatigable militante, pacifiste exemplaire, donnant la priorité à la justice et au progrès, à la lutte contre toutes les discriminations". (afp)