De samedi et jusqu'au 8 janvier, la Maison d'Ailleurs à Yverdon (VD) va mettre en lumière l'Ile de Pâques, du nom de cette minuscule île chilienne, perdue entre l'Amérique latine et Tahiti, qui a été découverte un dimanche de Pâques, le 6 avril 1722
En face des images et photographies des fameuses statues de l'île, les Moais, de bijoux et d'armes, les organisateurs de l'exposition vont placer diverses productions
artistiques qui les reproduisent, les imitent ou les détournent (récits, films, bandes dessinées). Ce face-à-face sera une première dans l'histoire du musée tant au niveau du contenu que de la forme, expliquent-ils (voir le site de l'exposition).
Un imaginaire fécond
Avec ses gigantesques sculptures, l'île de Pâques (dont le nom original est Rapa Nui) a donné lieu à des rêveries fantaisistes comme peu d'autres endroits dans le monde. "Ces statues étaient toutes de pierre, de la figure d'homme avec de grandes oreilles: la tête était ornée d'une couronne, le tout fait et proportionné selon les règles de l'art", écrit un membre de l'expédition hollandaise.
Cet étonnement né dès le premier contact a donné naissance à de multiples théories. L'île serait le dernier bastion de l'Atlandide, un lien vers l'au-delà, le vestige d'une civilisation extraterrestre ou encore un champ de bataille mythique. Aujourd'hui, on
sait qu'un peuple ingénieux a réussi à sublimer son isolement grâce à ces statues.
Deux livres à découvrir
Intitulée "L'île de Pâques sans dessus dessous", l'exposition met en regard ces deux réalités. Elle propose également des réflexions qui soulignent les enjeux réels et imaginaires.
Issues de collections privées et publiques, les pièces présentées à Yverdon-les-Bains sont exceptionnelles et, pour la plupart d'entre elles, montrées pour la première fois au public.
Deux ouvrages illustrés paraissent à cette occasion. "L'île de Pâques est Ailleurs" par Denise Wenger et "Rapa Nui. Un rêve nécessaire. L'île de Pâques dans la littérature, la bande dessinée et au cinéma" par Francis Valéry.
ats/boi
Carte d'identité de l'Ile de Pâques
L’île de Pâques (Rapa Nui en langue pascuane) est une petite île perdue dans l'océan Pacifique, à 3700 km des côtes chiliennes et à 4000 km de l'île de Tahiti.
D'une superficie de 162 km2, elle abrite quelque 3900 habitants, qui résident pratiquement tous dans le chef-lieu, Hanga Roa.
Peuplée par des Polynésiens, l'île a été découverte par le navigateur néerlandais Jakob Roggeveen, le jour de Pâques 1722 et lui donné son nom.
Annexée par l’Espagne, l'Ile de Pâques fait partie aujourd'hui du territoire chilien.
Le patrimoine archéologique comprend environ 900 moaïs, des statues de basalte, répartis sur une dizaines de sites. Ces scultpures de 4 mètres de hauteur de moyenne sont installés sur des terrasses du pierre, les ahus.
Les moaïs, qui ont tous été élaborés dans un volcan au centre de l'ile, tournent presque toutes le dos à l'océan. Leur transport a longtemps fait l'objet d'un épais mystère, mais on pense aujourd'hui qu'il a été rendu possible par l'utilisation de rondins.
La plupart des statues ont toutefois été abattues et sont presque abandonnées face contre terre. Certaines ont été relevées.
Depuis 1995, le patrimoine exceptionnel de l’île est protégé et inscrit au Patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco.