Les deux institutions, qui tournent beaucoup à l'étranger et y vendent leurs spectacles, ont souffert de la baisse de l'euro. Le Théâtre de Vidy a calculé que ses pertes de change liés au franc fort sont de l'ordre de 1,2 million de francs sur trois ans.
A plusieurs reprises, René Gonzalez, directeur de Vidy, et Gil Roman, à la tête du BBL, avaient tiré la sonnette d'alarme. Les autorités locales ne sont pas restées sourdes à cet appel du pied.
Le canton à la caisse
Le canton a versé 550'000 francs pour le Théâtre de Vidy: 300'000 francs proviennent d'une demande de crédit supplémentaire pour 2011 et 250'000 pour 2012, a dit mardi Michael Fiaux, porte-parole du Département de la formation, confirmant une information du "Temps".
Ces montants ont été pris sur des sommes non dépensées émargeant au budget général et ne nécessitent pas l'aval du Grand Conseil. "Cela fait partie de la marge de compétence du Conseil d'Etat", a précisé le porte-parole.
Le canton prévoit de faire passer sa subvention annuelle à Vidy de 1,5 à 1,75 million dès 2013. La conseillère d'Etat Anne-Catherine Lyon aimerait l'augmenter à deux millions d'ici deux à trois ans.
"Rattrapage" en vue
Grégoire Junod, municipal lausannois de la culture, rappelle qu'il existe entre le canton et la ville une règle non écrite concernant les grandes institutions culturelles lausannoises: pour deux francs de la commune, le canton contribue pour un franc. "C'est le cas pour l'Orchestre de Chambre de Lausanne (OCL), mais on en est loin pour Vidy et pour l'Opéra, par exemple", a-t-il relevé.
En raison de sa situation financière fragile, la ville encourage le canton au budget assaini à effectuer "un rattrapage". Il devrait se concrétiser par une hausse de la subvention annuelle de Vidy. Des discussions "positives" sont en cours pour l'Opéra, a dit Grégoire Junod.
Appui de la Ville
Pour aider Vidy et le BBL - deux phares de la culture lausannoise - la ville de Lausanne a pour sa part sollicité le Fonds d'équipement touristique de la région de Lausanne (FERL). Ce Fonds, alimenté par la taxe de séjour, a accordé 200'000 francs au Théâtre et 300'000 francs au Ballet, en raison de leur renommée à l'étranger.
Lausanne a en outre prélevé 250'000 des 300'000 francs du fonds de réserve de Vidy provisionné pour couvrir les risques de tournée. Chaque année, la ville met 100'000 francs pour alimenter ce fonds.
Pour boucler une année 2011 difficile, le Béjart Ballet Lausanne a enfin reçu 600'000 francs de mécènes privés. Ils proviennent de la Fondation Maurice Béjart.
ats/lan