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La filière musicale romande craint la délocalisation des achats de la FNAC

Sophie Hunger [Walter Bieri]
La chanteuse suisse à succès Sophie Hunger a été produite par un label indépendant figurant parmi les acteurs mobilisés. - [Walter Bieri]
La restructuration de la FNAC, qui pourrait passer par une centralisation des achats de disques à Paris, fait redouter le pire aux acteurs de la vie musicale en Suisse romande.

Si les informations sont encore "officieuses", elles n'en soulèvent pas moins de vives craintes, explique mardi le distributeur Renaud Meichtry, de la société Irascible basée à Lausanne. Le communiqué diffusé à la presse est signé par plus de 80 labels (Two Gentlemen ou Mental Groove), distributeurs (Disques Office ou Musikvertrieb) et organisateurs de concerts (Paléo, Cully Jazz ou Les Docks) ainsi que par plus de 200 artistes, de Sarclo et Michel Bühler via Polar, Favez, Aloan ou Solange la Frange.

A la mi-janvier, le groupe français PPR a annoncé un plan d'économies de 80 millions d'euros à la FNAC, avec la suppression de 500 postes dont 310 en France. Dans "Le Temps", Christophe Deshayes, directeur de la FNAC pour le sud de l'Europe, a alors précisé que les quatre magasins implantés en Suisse seraient désormais "pilotés" depuis la France, le "back-office" en Suisse étant "réorganisé".

Moins de place pour les artistes suisses en rayons

Jusqu'à présent, les contacts avec les responsables de la division achats en Suisse étaient nombreux et réguliers. Ils permettaient aux acteurs locaux de trouver leur place à la FNAC, même si l'assortiment de disques s'est réduit dans les magasins, souligne Renaud Meichtry. Si les achats sont délocalisés à Paris, comment imaginer que l'intérêt puisse se maintenir pour une réalité distante de 500 kilomètres, s'interroge le distributeur d'artistes et groupes suisses comme Anna Aaron, Raphelson ou The Bianca Story.

Accusations sans fondements selon la FNAC

"Nous demandons à la FNAC France de conserver en Suisse une partie significative des antennes actuelles avec les responsabilités régionales", écrivent les auteurs du communiqué. Visiblement fâchée, la FNAC a répondu dans la journée par communiqué pour affirmer que "la suppression de l'antenne suisse n'est pas à l'ordre du jour".

La restructuration ne s'inscrit "en aucun cas dans une dynamique de déconnexion avec la culture locale propre au marché suisse romand", souligne la FNAC. "Le rôle d'acteur culturel" de la FNAC "continuera dans cette direction à l'avenir" poursuit l'entreprise qui "condamne l'ensemble des propos" du communiqué, basés sur "aucune information valable et vérifiée".

ats/olhor

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