Sorties CD: Dionysos, aux accents rockabilly et western

Quatre ans après "La Mécanique du Coeur", Mathieu Malzieu revient avec son groupe au complet et la chanteuse Babet aux premières loges. Dionysos n'a rien perdu de son humour et de son énergie comme le prouve le titre "Platini(s)" qui porte le numéro 10, comme celui de Michel Platini, l'une des icônes du football français.

Entre rockabilly finement produit et rock & roll western, ("Le Grand Cheval aux yeux gris" écrit à l'origine pour Alain Bashung), Dionysos offre un disque bourré d'images, d'instruments (dont l'ukulélé), de bruits (d'oiseaux et de sabots notamment) et de bidouillages très fins (un crooner hawaïen pousse la chansonnette).

L'histoire d'un cascadeur malade

Comme pour son précédent disque, Dionysos raconte une histoire. Celle d'un cascadeur qui rêve de caresser les étoiles et côtoyer les oiseaux.  Atteint d'une tumeur au cerveau, il se retrouve hospitalisé et son parcours devient onirique. Il croise des sirènes, un canari, un cheval, dans un monde fantastique, à la fois sauvage et mélancolique.

En réinventant l'univers du conte, à la sauce grands enfants, Dionysos offre un rock efficace et prenant. Paraît même qu'ils veulent faire du "Bird’n’roll" la danse de l’été 2012. Pas sûr que ça marche aussi bien, mais n'est-ce pas l'intention qui compte?

Paul Weller sur le terrain psychédélique

Paul Weller, très populaire en Angleterre et souvent comparé à David Bowie, revient sur le devant de la scène avec "Sonik Kicks". Il propose des chansons dans la pure tradition de la pop-rock anglaise comme "When Your Garden's Overgrown" ou "Paperchase", mais s'aventure aussi sur le terrain psychédélique à l'image de "Sleep of The Serene" ou "Twilight".

Il met même parfois un peu de ska dans son rock ("Kling I Klang"), des percussions et des sonorités orientales sur "Drifters" avant de baisser le son sur la ballade "By the Waters", au rythme plaisamment langoureux.

"Sonik Kicks", un album familial

Dans "Sonik Kicks", Paul Weller n'oublie pas de distiller ses groove reggae et dubb, dont le long "Study in Blue", de près de sept minutes, qu'il partage en duo avec sa femme Hannah. L'artiste s'entoure d'ailleurs également de ses enfants. Leah et Mac interviennent dans "Be Happy Children", la dernière chanson de l'album, qui rend hommage au père de Paul qui l'avait soutenu depuis le début de sa carrière et qui est décédé en 2009.

Avec onze titres au compteur et la cinquantaine bien dépassée, Paul Weller parvient à prouver qu'en se renouvelant et en travaillant sans cesse, une carrière n'est jamais finie.

Dominique A. fête ses vingt ans de carrière

Avec "Vers les lueurs", le chanteur fête ses vingt ans de carrière. Un album moins rock, porté par un ensemble d'instruments à vent: clarinette, basson, hautbois, cor anglais ou encore flûte traversière, à l'image de la ballade "Parce que tu étais là".

On y trouve aussi des titres plus électriques comme "Close West", "Rendez-nous la lumière" ou "Le convoi", dont les paroles quasi apocalyptiques créent une atmosphère lourde et intense. Avec un caractère lyrique et énigmatique, Dominique A. offre un album solide, qui ne se démarque toutefois pas suffisamment de ses précédents opus.

Victorien Kissling