Amandine Bourgeois s'était fait connaître il y a quatre ans en remportant la "Nouvelle Star". Avec sa voix explosive et rocailleuse, elle avait séduit tant le public que le jury. Dans la foulée, elle avait sorti son premier album, "20m2". Voici maintenant "Sans amour mon amour", 13 titres mêlant rock et soul, douceur et explosivité.
Un album enregistré à Abbey Road
Et on retrouve sur ce CD tout ce qui avait fait son succès lors du télécrochet de M6, avec des morceaux endiablés qui mettent en valeur sa voix soul. On retrouve aussi ses influences, comme son admiration pour Amy Winehouse. Pour preuve, le très bel "Incognito".
Si une partie de "Sans amour mon amour" a été réalisée dans les studios Yellowfish, il faut noter que les cordes ont elles été enregistrées dans les mythiques studios d'Abbey Road à Londres.
D'où un son très 60-70 sur tout l'album, où Amandine Bourgeois, qui avait fait sensation à Baltard en interprétant aussi bien les Rita Mitsouko que Pink Floyd ou Percy Sledge, chante aussi bien en anglais qu'en français.
Un album très plaisant, plein d'énergie et aussi de douceur. On retiendra en particulier la triste mélancolie de "Coeur de pierre" et le swing folâtre d'"En claquant des doigts".
Train, le retour de la machine à tubes
Train sort "California 37", du nom d'une autoroute près de San Francisco, ville d'origine du groupe de pop-rock, véritable machine à tubes, dont "Drops of Jupiter" et "Hey Soul Sister", primés aux Grammy Awards en 2002 et 2011. ET il y a bien des chances pour que quelques-uns des douze titres de ce sixième album soient aussi des succès populaires.
Un CD qui officie aussi bien côté rock joyeux calibré pour la FM ("This'll Be My Year", "Bruises") que côté mélancolie de toute évidence destinée à faire vibrer les coeurs tendres ("We Were Made For This", "You Can Finally Meet My Mum", "When The Fog Rolls In).
Birdy, 15 ans, mais tant de maturité
Impossible de croire ne serait-ce qu'une seule seconde, en écoutant "Birdy", que Birdy, de son vrai nom Jasmine van den Bogaerde, n'a que 15 ans.
Révélée à l'âge de 12 ans lors de l'"Open Mic UK", un concours de chant réputé en Grande-Bretagne, elle sort un premier album composé de reprises somptueuses.
Birdy revisite, avec sa voix subtile, de façon magistrale "People Help The People" de Cherry Ghost. A noter aussi son interprétation sublime de "Skinny Love" de Bon Iver.
Chaque titre est un enchantement. Il ne lui reste plus qu'à sortir ses propres morceaux. Parce que Birdy compose aussi. Déjà...
Nathalie Hof
Les sorties à venir
Die Ärzte, "Auch" (13 avril)
Jason Mraz, "Love is a Four Letters Word" (17 avril)
Lovebugs, "Life is Today" (20 avril)
Jack White, "Blunderbuss" (24 avril)
Justin Bieber, "Believe" (30 avril)
Norah Jones, "Little Broken Hearts" (1er mai)
Keane, "Strangeland" (4 mai)
Ariane Moffatt, "MA" (21 mai)
Sigur Ros, "Valtari" (25 mai)
L'information musicale de la semaine
Le Howard Theatre de Washington, première salle ouverte il y a un siècle pour les Noirs aux Etats-Unis, renaît de ses cendres. Fermée depuis 32 ans, la salle de spectacles classée monument historique en 1974 a ouvert ses portes jeudi soir avec un gala exceptionnel célébrant la "renaissance" d'un lieu mythique pour la communauté noire des Etats-Unis.
Lorsqu'il a ouvert le 22 août 1910 dans un quartier noir de la capitale américaine surnommé le "Broadway noir", 24 ans avant l'Apollo Theatre de Harlem à New York, le Howard Theatre se proclamait "la plus grande salle du monde pour personnes de couleur".
Avec ses 1200 places et sa façade d'inspiration à la fois néo-classique et Renaissance italienne, la salle allait accueillir pendant plusieurs dizaines d'années concerts de jazz, blues ou rock, pièces de théâtre ou concours dédiés aux amateurs.
La salle "a lancé la carrière de Duke Ellington, Ella Fitzgerald, Marvin Gaye et des Supremes", indique le théâtre dans un résumé de son histoire. Dans les années 30, son directeur avait lancé l'idée d'une soirée "amateur". Ella Fitzgerald avait été l'une des gagnantes.
Se produiront également Sammy Davis Jr, Lionel Hampton, Dizzie Gillespie, écoutés par un public où se sont mélangés, dès l'ouverture de la salle, Noirs, Blancs, pauvres et riches. Aretha Franklin y a donné des concerts, tout comme Sarah Vaughn, Duke Ellington, James Brown, Marvin Gaye ou Miles Davis. Franklin Delano Roosevelt, président des Etats-Unis pendant la Seconde guerre mondiale, y venait avec sa femme.
La salle décline après les émeutes de 1968 qui suivent l'assassinat du militant des droits civiques Martin Luther King et la dégradation du quartier, puis ferme en 1970. Suivent une série de réouvertures-fermetures avant que le bâtiment définitivement fermé dans les années 1980 ne commence à tomber en ruines.
Quelque 29 millions de dollars de travaux, venus de fonds privés et publics, lui ont rendu son ancienne splendeur, avec sa façade d'origine percée de 17 fenêtres. La salle intérieure, surmontée d'un balcon, a été redessinée pour recevoir 650 tables qui peuvent être rapidement enlevés pour permettre à 1100 personnes de tenir debout.
La programmation, assurée par Blue Note Entertainment Group, recevra entre autres dans les semaines qui viennent Chuck Berry, Jerry Lee Lewis, Johnny Clegg, du gospel ou du flamenco. (afp)