C'est une figure bien connue à Genève qui s'en est allé mercredi. John Girod, alias Jo Johnny, s'est éteint à 93 ans à l'hôpital Beauséjour à Genève. "Il a eu un petit infarctus il y a dix jours", a expliqué Pierre Naftule, producteur de spectacles. "Ces derniers temps, Jo Johnny avait fait plusieurs séjours à l'hôpital."
Le chansonnier et homme de théâtre genevois a marqué les esprits durant plusieurs décennies par ses passages à la télévision et sur scène. Il a notamment fait les beaux jours de la Revue genevoise. Récemment, Jo Johnny avait aussi participé à la tournée "Super Porchet" mettant en vedette Marie-Thérèse Porchet née Bertholet, le personnage créé par le comédien et humoriste genevois Joseph Gorgoni.
Un artiste aux talents multiples
Né le 8 novembre 1919, John Girod a suivi un apprentissage aux ateliers de Sécheron, avant d'être mobilisé dans la Broye. Le futur comique passe quelque 1200 jours sous les drapeaux presque sans tenir un fusil. Pendant la guerre, il passe son temps à divertir la troupe et trouve sa vocation.
Chanteur, imitateur et danseur, notamment de claquettes, il donne à cette époque près de 200 galas en France voisine où le Genevois chante Charles Trenet et Maurice Chevalier. Des amis le surnomment Jo et d'autres Johnny, il opte donc pour Jo Johnny. Il passe en première partie de spectacles proposés à Genève par Edith Piaf, Fernandel, Bourvil ou Mistinguett. Au début des années 50, il est remarqué dans un cabaret et est engagé pour la Revue de Genève. Il joue également ses sketches pour la Télévision suisse romande.
En 1961, le Théâtre du Châtelet à Paris lui confie le rôle de Célestin dans l'opérette "L'Auberge du Cheval-Blanc". Le comédien s'était marié à la fin de la guerre et a eu un fils. Durant sa carrière, il a donné plusieurs milliers de représentations.
ats/boi