Après le succès du tandem The White Stripes, Jack White était attendu au tournant pour son premier album solo, sorti cette semaine: "Blunderbuss". Autant le dire tout de suite, s'il ne retrouve pas l'aura qui était la sienne lorsqu'il était en compagnie de Meg White, Jack White a réussi à éviter les écueils pour offrir un album efficace.
Sous le thème de la rupture amoureuse, il livre 13 titres au dynamisme montant en crescendo. Toujours fidèle aux sonorités country, blues et rock lui valant l'étiquette de réinventeur du garage rock, Jack White ne plonge toutefois pas dans la facilité du minimalisme.
Un hommage large des années 60 à 2000
Dans "Blunderbuss", Jack White rend hommage à la musique populaire américaine (la balade "Blunderbuss" et le bluesy "I'm Shakin'") et au rock britannique des années 1960 ("Hypocritical Kiss" au piano suppléant la guitare).
Il s'amuse également avec ses instruments, comme la contrebasse psychédélique de "On and on and on" ou le piano fou encerclé par de puissants riffs de "Weep Themselves to Sleep".
Même s'il manque ce supplément d'âme qui transcendait Jack White dans les White Stripes, aucun doute que "Blunderbuss" est une réussite promise à devenir un classique incontournable.
Norah Jones va briser les petits coeurs
Norah Jones revient avec "Little broken hearts", un album dont le titre annonce la couleur: briser les coeurs. Un thème choisi en raison d'une rupture récente.
"Good Morning", le titre introductif, ne laisse d'ailleurs pas la place au doute, avec ses cordes mélancoliques et son synthé doucereux, limite guimauve.
Heureusement, la jolie Américaine retrouve du punch pour les chansons suivantes, dont le titre éponyme "Little Broken Hearts" où transparaissent des intonations électro qui dynamisent agréablement la voix langoureuse de Norah Jones. Un électro d'ailleurs présent par touches dans tout l'album.
"Little Broken Hearts": une rupture
Les douze titres de "Little Broken Hearts" sont d'ailleurs en rupture avec les albums précédents de Norah Jones. Plus expérimental, cet opus joue subtilement entre arrangements de cordes, batteries, basses et guitares. C'est particulièrement audible dans "Take it back", une balade qui laisse la place à d'inlassables plages mélodiques réellement envoûtantes.
Grâce à une orchestration soignée, à sa voix unique et à ses paroles qui oscillent entre regrets et espoirs, Norah Jones parvient à éviter le piège de la nostalgie sentimentale pour offrir un album riche et puissant.
La vie c'est aujourd'hui, pour Lovebugs
Le groupe pop/rock bâlois Lovebugs lance "Life is Today", un album censé rappeler sur quinze titres qu'il faut profiter de chaque instant, car la vie, c'est aujourd'hui, et pas demain.
Pétri de bons sentiments au niveau textuel, l'ensemble manque malheureusement d'originalité pour que les messages ne deviennent pas une énième soupe pop qui reste sur l'estomac.
Sauvé par deux ou trois idées intéressantes - la ritournelle de "Fortuna!", la guitare sèche de "45 RPM" ou l'énergie communicative de "Who Needs Sleep Tonight?" - le nouvel album de Lovebugs n'en reste pas moins trop lourd.
Victorien Kissling
Les sorties à venir
Lovebugs, "Life is Today" (20 avril)
Jack White, "Blunderbuss" (24 avril)
Justin Bieber, "Believe" (30 avril)
Norah Jones, "Little Broken Hearts" (1er mai)
Keane, "Strangeland" (4 mai)
Marina & The Diamonds, "Electra Heart" (11 mai)
Ariane Moffatt, "MA" (21 mai)
Sigur Ros, "Valtari" (25 mai)
L'info musicale de la semaine
La billetterie du Paléo Festival a ouvert mercredi à midi. Les internautes qui se connectaient sur le site de Paléo étaient redirigés, comme chaque année, vers une file d'attente. Les billets pour la soirée du dimanche ont été très demandés. Après 14 minutes de ventes, tous les billets étaient partis, a indiqué le festival sur son fil Twitter. Cinq heures et demie après l'ouverture de la billeterie mercredi à midi, toutes les soirées affichaient complet.
La présence du DJ français David Guetta dimanche soir en a sans doute ravi plus d'un. A ses côtés, les spectateurs pourront voir Roger Hodgson, les Grisons de 77 Bombay Street, Anna Aaron ou encore Addictive TV. Kev Adams assurera la traditionnelle partie humoristique du dimanche soir, clôturé par le désormais culte spectacle pyrotechnique.
Nombreux sont aussi les spectateurs à avoir réservé leurs billets pour la programmation du jeudi soir. Deux "monuments" de la musique se produiront sur le grande scène de la Plaine de l'Asse: Sting et Stephan Eicher.
Pour lutter contre le marché noir, le festival organise à nouveau une "bourse aux billets", sur laquelle les festivaliers pourront échanger leurs sésames à un prix équitable dès le 9 mai. En outre, 1500 billets supplémentaires seront mis en vente chaque matin du festival pour les concerts du même jour.