On ne présente plus Carlos Santana, considéré comme l'un des plus grands guitaristes de son époque, avec son style mêlant salsa, jazz et rock. Après avoir vendu plus de 100 millions de disques, l'homme sort son 36e album, "Shape Shifter", soit 13 titres, dont 12 sont entièrement instrumentaux.
Comme le prouvent la pochette de la galette, qui représente un Amérindien à cheval, et le morceau introductif, "Shape Shifter", du nom de l'album, le CD se veut un hommage aux Amérindiens. La référence est moins claire ensuite, tout renvoi à la culture amérindienne se diluant dans du pur Santana...
Quand Carlos Santana fait du Santana
Les fans de Carlos Santana ont de quoi se réjouir, Santana faisant parler sa guitare comme lui seul sait le faire sur les 13 morceaux de "Shape Shifter".
Et on comprend bien pourquoi l'album est instrumental, l'artiste sachant parfaitement transmettre toute une foule de sentiments rien qu'en grattant les cordes de son instrument fétiche.
Une belle intensité dramatique se dégage du trop court - à peine une minute "Spark Of The Divine". A noter aussi "Eres La Luz", où l'on retrouve Tony Lindsay et Andy Vargas au chant, dans une ambiance toute latino et un rythme endiablé. Bref, du pur Santana.
Damon Albarn, de Blur à l'opéra
Blur, Gorillaz, The Good, The Bad and The Queen, autant de groupes pop-rock que l'on doit au prolifique Damon Albarn. L'artiste britannique touche-à- tout revient avec deux projets cette année, un opéra, "Dr Dee", et un nouveau groupe, Rocket Juice & the Moon.
Le quadragénaire a donc écrit un opéra, basé sur la vie du scientifique anglais John Dee. Enregistré avec l'orchestre de la BBC, l'ouvrage a de quoi décontenancer les fans de Blur et de Gorillaz. Toutefois, l'ensemble est plutôt agréable à l'écoute, même si l'on y retrouve peu ce qui faisait la patte d'Albarn dans ses précédentes formations.
Un opéra mi-élisabéthain, mi-africain
"Dr Dee" évoque la vie de John Dee, un mathématicien du XVIe siècle qui fut le conseiller de la reine Elizabeth 1ère. D'où une instrumentation tout... élisabéthaine, que Damon Albarn a agrémentée de sons ouest-africains, de pop et de folk, chantant sur certains des 18 morceaux de l'album.
Des oiseaux qui pépient, des cloches qui sonnent, une ambiance sombre, de l'orgue, des choeurs d'église, un mélange curieux qui, force est de l'admettre, fonctionne et fait son effet. Une curiosité, somme toute, intrigante. Et qui donne surtout envie de voir ce que cet opéra donne sur scène.
Keane revient avec "Strangeland"
Le groupe britannique de pop-rock Keane revient sur le devant de la scène avec son 4e album, "Strangeland", 12 titres dans la droite lignée des premiers CD du désormais quatuor, avec l'arrivée de Jesse Quin à la basse. Celui-ci a rejoint le trio de base, Tom Chaplin, Richard Hughes, Tim Rice-Oxley, en 2011.
Souvent comparé à Coldplay ou à The Verve, le combo de Battle propose dans cet album des titres de bonne facture, mais rien de transcendant néanmoins. Il faut tout de même relever la douceur du piano de "Sea Fog" et de "Watch How You Go" ainsi que l'envolée typiquement keanienne de "The Starting Line".
Nathalie Hof
Les sorties à venir
Marina & The Diamonds, "Electra Heart" (11 mai)
Gossip, "Joyful noise" (11 mai)
Garbage, "Not Your Kind Of People" (14 mai)
Tom Jones, "Spirit ub the room" (18 mai)
Joe Bonamassa, "Driving towards the daylight" (18 mai)
Ariane Moffatt, "MA" (21 mai)
Slash, "Apocalyptic Love" (21 mai)
Hélène, "Hélène" (21 mai)
Robert Francis, "Strangers in the first place" (22 mai)
Sigur Ros, "Valtari" (25 mai)
Scissor Sisters, "Magic hour" (25 mai)
Melody Gardot, "The Absence" (28 mai)
Yannick Noah, "Hommage" (28 mai)
Gotthard, "Firebirth" (1er juin)
Patti Smith, "Banga" (1er juin)
Smashing Pumpkins, "Oceania" (15 juin)
Justin Bieber, "Believe" (15 juin)
Nelly Furtado, "Spirit indestructible" (15 juin)
Fiona Apple, "The Iddler Wheel" (19 juin)
Maroon 5, "Overexposed" (22 juin)
Offspring, "Days go by" (22 juin)
Alanis Morissette, "Havoc & bright lights" (24 août)
Get Well Soon, "Scarlet beast o'seven heads" (24 août)
Queens of The Stone Age, "Ultraviolet robot" (31 août)
L'information musicale de la semaine
Adam Yauch, un des fondateurs du groupe américain Beastie Boys, pionnier du hip-hop, est mort vendredi à 47 ans, après s'être battu pendant trois ans contre un cancer, provoquant une vague d'hommages de la part d'artistes et d'anonymes du monde entier sur internet.
Plus connu sous son nom de scène "MCA", "le musicien, rappeur, militant et cinéaste" Adam Yauch "est mort dans sa ville natale de New York ce matin après un combat de près trois ans contre la cancer", ont indiqué les agents du groupe dans un communiqué après l'annonce de sa disparition sur des sites de presse.
L'artiste souffrait d'une tumeur des glandes salivaires, qui avait obligé le groupe à reporter une tournée en 2009 et à retarder leur dernier album, "Hot Sauce Committee Part Two", sorti en 2011 avec deux ans de retard.
Il laisse derrière lui son épouse et leur fille. Il laisse aussi un héritage musical impressionnant avec des albums qui auront marqué l'histoire du hip-hop et toute une génération. En plus de trente ans de carrière, les Beastie Boys ont vendu 40 millions d'albums.
Originaire de Brooklyn, MCA, dont la silhouette élancée évoluait le plus souvent derrière une basse ou un clavier, avait fondé les Beastie Boys en 1979 avec ses amis Mike Diamond, dit "Mike D", et Adam Horowitz, "Ad-Rock".
Le groupe, qui jouait à l'origine du punk, avait progressivement évolué vers le hip-hop dans les années 1980. En 1986 ils sortaient "Licensed to Ill" avec le tube festif et rageur "(You Gotta) Fight For Your Right (To Party!)". Cet opus sera l'album de rap le plus vendu de la décennie et le premier à se classer numéro un des ventes, indique le magazine Rolling Stone.
Plus tard, il y aura l'album "Ill communication" et sa pépite, le plus grand tube du groupe, "Sabotage", ou encore le plus électronique "Hello Nasty" et son hit grinçant "Intergalactic".
Le groupe aux trois Grammys, la récompense la plus prestigieuse de la musique aux Etats-Unis, aura aussi marqué l'histoire du clip avec ses réalisations loufoques et burlesques comme la vidéo de "Sabotage" réalisée par Spike Jonze.
Après avoir chapeauté la réalisation de plusieurs clips du groupe, MCA avait produit des documentaires dont "Exit Through The Gift Shop", sur l'art urbain, qui avait été nommé aux Oscars en 2011.
Adam Yauch était aussi connu pour ses prises de position politique. Ce végétarien militait pour la défense des Tibétains, cause pour laquelle il avait organisé des concerts de soutien, rappelle le site internet spécialisé sur les célébrités TMZ. (afp)