"De rouille et d'os" offre une plongée dans le réel

Un remake d’"Intouchables"? Assurément non. Avec "De rouille et d’os", Jacques Audiard signe un sixième opus ancré dans le réel, sans angélisme, et même brutal.

 Comme dans la comédie française qui a cartonné en 2011, le, le film trace la relation entre une personne en chaise roulante (Marion Cotillard) et une autre sans handicap physique (Matthias Schoenaerts, "Bullhead"). La ressemblance s’arrête là.

Avec ce film, Jacques Audiard concourt en compétition officiel à Cannes, trois ans après avoir y remporté le Grand Prix avec "Un prophète". Et comme pour confirmer son envie de remporter la Palme, "De rouille et d'os" se déroule justement dans cette ville et ses environs…

L'accident qui change la vie

Sans domicile, sans argent, sans amis mais avec son fils Sam, qu'il connaît à peine, Ali trouve refuge chez sa sœur à Antibes, dans le sud de la France. Alors qu'il remplit le rôle de videur dans une boîte de nuit, il rencontre Stéphanie. La belle est dresseuse d'orques au Marineland. Mais voilà qu'un accident de travail la laisse sans l^'usage de ses jambes.

Le réalisme de l'histoire est accentué par un jeu d’acteurs sans faille (Marion Cotillard renoue avec sa troublante force qui l’avait animée dans "La Môme"). Et par un son et des images sans fard. Le film est inspiré du recueil "Un goût de rouille et d'os" de l’auteur américain Craig Davidson.

Rire et rêver avec "Moonrise Kingdom"

Porté par Bruce Willis et Bill Murray, “Moonrise Kingdom” a tout pour faire rire et rêver les petits et les grands. Ce n'est pas un hasard si ce film magique, qui suit deux pré-ados en fugue, a été programmé en ouverture du 65e festival de Cannes, pour lequel il concourt aussi en compétition officiel.

"Wes Anderson est l'une des forces montantes du cinéma américain, auquel il apporte une touche très personnelle", renchérit Thierry Frémaux, délégué général du festival cannois.

Admirateur du cinéaste Federico Fellini, Wes Anderson est un spécialiste des films familiaux et décalés ("A bord du Darjeeling Limited", "Les Berkman se séparent", "La Famille Tenenbaum").

Une esthétique rétro très réussie

Nous sommes en 1965, au large de la Nouvelle-Angleterre. Suzy et Sam, douze ans, sont éperdument amoureux l’un de l’autre. Par voie épistolaire, ils concluent un pacte : se retrouver et s'enfuir. Alors qu'une tempête s’approche des côtes, la communauté de l'île se retrouve totalement chamboulée.

Dans "Moonrise Kingdom", le burlesque s'allie à la poésie pour créer un univers enchanté, nourri par une esthétique rétro très réussie, tant au niveau de l'image que des costumes. Sam a toute la panoplie du scout. Suzy porte une courte robe orange à col blanc.

Wes Anderson a co-écrit son conte avec Roman Coppola, fils de Francis Ford Coppola et frère de Soffia Coppola.

"Contrebande": le bon criminel repenti

"Contrebande", est le film d'action déjà vu mille fois. Mais qui peut changer les idées le vendredi soir, grâce à son rythme et à sa touche islandaise, puisée dans l’origine du réalisateur Baltasar Kormákur.

Chris Farraday (Mark Wahlberg, "Les Infiltrés", "Fighter") est un criminel repenti. Jusqu'au jour où son beau-frère Andy sabote un trafic de drogues. L' intraitable Tim Briggs réclame son dû. Chris se relance alors dans la contrebande…

Tous les clichés sont donc réunis (le bon repenti, le méchant caïd, le gentil naïf, la belle en danger) pour éclairer l’essentiel : les scènes d’explosion et les émotions intenses.

Caroline Briner