Publié

Sorties CD: le retour de Garbage et de son rock entraînant

Garbage revient sans grande innovation, mais avec des compositions toujours riches. [KEYSTONE - Katy Winn]
Garbage revient sans grandes innovations, mais avec des compositions toujours riches. - [KEYSTONE - Katy Winn]
Après sept ans sans nouvelles créations, Garbage revient avec un album réussi, fidèle à son rock entraînant et un brin progressif. La légendaire Maria Bethânia offre une remarquable oasis de détente avec dix chansons brésiliennes. Et Santigold propose un deuxième opus très efficace.

Garbage est de retour. Après sept années sans nouvelles chansons, le groupe de rock américain dépose une 5e création dans les bacs. Rien de neuf sous le soleil, mais la formule fonctionne encore. "Not Your Kind Of People" est de bonne facture.

Les morceaux sont entraînants et fidèles au style du groupe. Mais certaines compositions agacent car elles sont inégales. Riches et surprenantes, elles se coupent l’herbe sous les pieds en intégrant des moments bruyants ou rébarbatifs.

Mené par la chanteuse écossaise Shirley Manson, l’album devrait néanmoins convaincre les fans. Preuve en est: le concert à l’Olympia est déjà complet.

Quelques frustrations vite oubliées

Très prometteur aux premières secondes, le morceau d’entrée n’atteint pas son but. On se console dès lors avec le second, "Big Bright World", porté par un coup de batterie et une mélodie dignes de la fougue de Placebo. Mais le désarroi revient: le corps de "Blood for Poppies", léger et attractif, est mis à mal par un refrain, dont le genre est généralement appréciés des adolescents uniquement.

Mais qu'on se rassure: le reste de l’album ne fait plus de faute. Il propose même intelligemment une touche de fraîcheur à mi-parcours, avec le doux "Sugar".

Créé en 1994, le groupe du Wisconsin n’avait plus rien sorti depuis son premier best of, “Absolute Garbage”, en 2007.

Une pause avec "Oásis de Bethânia"

L’icône brésilienne Maria Bethânia sort un nouvel opus intimiste et teinté de jazz. "Oásis de Bethânia" répond entièrement à son objectif: offrir un îlot de fraîcheur pour s’arrêter et se ressourcer durant 40 minutes.

La légendaire interprète de 66 ans livre dix chansons brésiliennes, pour la plupart des réarrangements réalisés par leurs propres compositeurs. Comme bien souvent, le chanteur brésilien Chico Buarque a mis sa griffe à l’ouvrage.

Produit par la sexagénaire elle-même, "Oásis de Bethânia" balance entre le pudique et le sensuel, le nuancé et le sans-concession. Assurément, un opus très personnel.

Une voix conteuse sans pareil

Premier des dix morceaux, "Lagrima" confirme dès l’ouverture que Maria Bethânia est l’une des plus grandes interprètes en activité. Accompagnée d’un unique bandolim (instrument à corde lusitanien), elle raconte avec une subtilité rare la nécessité de pleurer. Sa voix est dénudée et prend le temps nécessaire.

Comme pour permettre une détente totale, “Oásis de Bethânia” recourt à d’autres genres. Au son d’une viola caipira (guitare brésilienne), "Fado" honore le style portugais du même nom. Et "Casablanca" offre d'inattendues envolées de jazz.

Maria Bethânia est l’auteure d’une cinquantaine d’albums. Elle est la sœur du chanteur-compositeur Caetano Veloso.

Santigold, toujours aussi dynamisante

Efficace et originale, la musique de Santi White est aussi toujours un peu trop conventionnelle. Avec "Master of My Make-Believe", la bourgeoise américaine, qui propose un genre urbain mêlant électro, rap et dub, est fidèle à l’esprit de son précédent album, qui l’avait révélé.

Santigold a troqué une lettre dans son nom* (elle s’appelait Santogold lors du Montreux-Jazz de 2008), mais sa voix métallique captive toujours, malgré sa touche nasillarde. Et son style directif et épuré, quasi-minimal, est magistral.

Malheureusement, des rythmiques pauvres et des passages trop léchés frappent ça et là, donnant au tout une allure trop consensuelle.

Caroline Briner

*apparemment pour des raisons juridiques

Publié

Les sorties à venir

Tom Jones, "Spirit up the room" (18 mai)

Joe Bonamassa, "Driving towards the daylight" (18 mai)

Ariane Moffatt, "MA" (21 mai)

Slash, "Apocalyptic Love" (21 mai)

Hélène, "Hélène" (21 mai)

Robert Francis, "Strangers in the first place" (22 mai)

Sigur Ros, "Valtari" (25 mai)

Regina Spektor, "what we saw from the cheap seats" (25 mai)

Scissor Sisters, "Magic hour" (25 mai)

Melody Gardot, "The Absence" (28 mai)

Yannick Noah, "Hommage" (28 mai)

Rumer, "Boys Don't Cry" (28 mai)

Neil Young, "Americana" (1er juin)

Gotthard, "Firebirth" (1er juin)

Patti Smith, "Banga" (1er juin)

Beach Boys, "That's Why God Made The Radio (1er juin)

Smashing Pumpkins, "Oceania" (15 juin)

Justin Bieber, "Believe" (15 juin)

Nelly Furtado, "Spirit indestructible" (15 juin)

Fiona Apple, "The Iddler Wheel" (15 juin)

Maroon 5, "Overexposed" (22 juin)

Linkin Park, "Living Things" (22 juin)

Offspring, "Days go by" (22 juin)

Alanis Morissette, "Havoc & bright lights" (24 août)

Get Well Soon, "Scarlet beast o'seven heads" (24 août)

Queens of The Stone Age, "Ultraviolet robot" (31 août)

L'information musicale de la semaine

La diva de la chanson d'amour, Warda al-Jazaïria, est décédée jeudi d'une crise cardiaque à son domicile au Caire. Adulée pour sa puissante voix, elle était connue dans le monde arabe pour ses chansons patriotiques durant la guerre d'Algérie. La Rose algérienne, auteure de plus de 300 chansons, a vendu plusieurs dizaines de millions d'albums.

Née en 1940 en France de père algérien et de mère libanaise, Warda avait commencé sa carrière de chanteuse à Paris dans un établissement appartenant à son père. Elle débute avec des reprises avant d'interpréter ses propres chansons sur des airs composés par Sadeq Thuraya, son mentor tunisien.

Après l'indépendance de l'Algérie, elle retourne au pays. Dix ans plus tard, elle s'installe en Egypte. Elle atteint l'apogée de sa carrière après sa rencontre avec Baligh Hamdi, compositeur de renommée, qui devient son époux.