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Après quatre ans d'absence, Sigur Rós revient plus aérien que jamais

Sigur Rós, lors du Montreux Jazz. [Jean-Bernard Sieber]
Sigur Rós, lors du Montreux Jazz. - [Jean-Bernard Sieber]
Quatre ans après leur dernier opus, les Islandais de Sigur Ros était attendu au tournant. Plus éthéré que jamais, "Valtari" est sans doute le plus atmosphérique de leurs six albums studio.

"Valtari", ou "rouleau compresseur", porte mal son nom. La plupart de ses huit morceaux ne semblent jamais démarrer et ressemblent davantage à de longues introductions qu'à de véritables titres.

Si tous les bons ingrédients sont réunis, ils sont malheureusement mal dosés. A l'image des percussions par exemple qui sont limitées à de faibles pouls électroniques qui retombent trop rapidement.

Au final, un album certes réussi, mais contenant quelques pétards mouillés qui laissent un peu sur sa faim.

Un accouchement long et difficile

Les prémisses de "Valtari" remontent à 2003, lorsque Sigur Rós collabore avec une chorale londonienne. Quatre ans plus tard, le groupe commence à enregistrer quelques morceaux avec l’idée de faire un album dont le chant est assuré uniquement par les choristes.

Le projet est interrompu par divers projets musicaux de certains membres de Sigur Ros. " Nous avions perdu notre objectif et avions renoncé à faire cet album", confiait le bassiste Georg Holm à Q Magazine en mars dernier.

Forts de leurs expériences en solo, les musiciens ne reprennent l’enregistrement de "Valtari" qu’en 2011, sans choral mais avec le coeur.

"Business as usual" pour Slash

Accompagné du chanteur Myles Kennedy, Slash revient avec 13 nouveaux titres fondus dans du pur hard rock. "Apocalyptic Love" propose exactement ce que l’on attendait de l’ancien guitariste de Guns n’Roses: des mélodies accrocheuses sur fond de grosses guitares. Mais en restant sur les sentiers battus, Slash peine à convaincre.

Les titres s’enchaînent sans saveur particulière, à l’exception peut-être de la ballade "Far and Away" avec son chant blues et "Anastasia" où le virtuose de la six cordes se lâche dans un monologue de notes sorti tout droit du morceaux "Double Talkin'Jive" de Guns n’Roses.

La déception d'une seule voix

De treize voix à une seule Contrairement à son dernier opus où chaque titre était interprété par un chanteur différent (dont Iggy Pop, Ozzy Osbourne ou Fergie des Black Eyed Peas), Slash utilise ici les seuls services de Myles Kennedy, du groupe Alter Bridge.

Variant les octaves sans peine, sa voix s’adapte parfaitement aux compositions tournées sans complexe vers le "glam metal" des années 80. Mais si le fait d’avoir un seul chanteur apporte davantage d’unité à cet album que le précédent, il le rend aussi plus plat.

Tom Jones surprend puis convainc

Dommage que le guitariste n’ait pas poussé le concept de la collaboration plus loin avec d’autres artistes inattendus.

A 71 ans, l’icône de la pop anglaise Tom Jones signe un album de reprises aux sonorités blues et country particulièrement réussi. Avec "Spirit in the room", le chanteur s’éloigne de ses tubes formatés radio et discothèque à la "Sex Bomb" pour explorer des morceaux plus profonds. C’est le cas de "Tower of song" de Leonard Cohen ou "(I want to) come home" de Paul McCartney que Jones s’approprie dans un registre bluesy qui sied parfaitement à sa voix rauque.

Enfin, quelques moments intriguant avec "Bad as me" de Tom Waits et ses rires, tout comme le dernier titre "Charlie Darwin" de Low Anthem et sa chorale.

Mathieu Henderson

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LES SORTIES A VENIR

Melody Gardot, "The Absence" (28 mai)

Yannick Noah, "Hommage" (28 mai)

Rumer, "Boys Don't Cry" (28 mai)

Neil Young, "Americana" (1er juin)

Gotthard, "Firebirth" (1er juin)

Patti Smith, "Banga" (1er juin)

Beach Boys, "That's Why God Made The Radio (1er juin)

Smashing Pumpkins, "Oceania" (15 juin)

Justin Bieber, "Believe" (15 juin)

Nelly Furtado, "Spirit indestructible" (15 juin)

Fiona Apple, "The Iddler Wheel" (15 juin)

Maroon 5, "Overexposed" (22 juin)

Linkin Park, "Living Things" (22 juin)

Offspring, "Days go by" (22 juin)

Alanis Morissette, "Havoc & bright lights" (24 août)

Get Well Soon, "Scarlet beast o'seven heads" (24 août)

Queens of The Stone Age, "Ultraviolet robot" (31 août)

L'INFORMATION MUSICALE DE LA SEMAINE

La Cour suprême des Etats-Unis a refusé lundi 21 mai de se saisir d'un appel d'un jeune étudiant, condamné à payer 675'000 dollars pour avoir illégalement téléchargé et diffusé sur internet trente chansons, confirmant de fait la lourde peine d'amende.

Sans expliquer sa décision, la plus haute juridiction du pays a refusé d'entendre les arguments de Joel Tenenbaum, 25 ans, dans son recours contre la société Sony.

Saisie par l'industrie du disque dans les années 2000, une cour d'appel américaine avait déjà infligé une amende de 675'000 dollars au jeune homme mais la sanction avait été réduite à 67'500 dollars par un jury fédéral. Avec sa décision, la cour a ainsi rétabli l'amende décidée en première instance.