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Marilyn Monroe décédait il y a 50 ans, donnant naissance à son mythe

Marilyn Monroe sur le tournage du film Niagara, sorti en 1953 et réalisé par Henry Hathaway. [Allan Whitey Snyder]
Marilyn Monroe sur le tournage du film Niagara, sorti en 1953 et réalisé par Henry Hathaway. - [Allan Whitey Snyder]
Le 5 août 1962, Marilyn Monroe, incarnation d’Hollywood et archétype de la pin-up platine et glamour, décédait à l’âge de 36 ans. Un demi-siècle plus tard, la fascination pour la star n’a pas faibli et les circonstances de sa mort continuent de nourrir les fantasmes.

Marilyn Monroe est morte il y a 50 ans, mais elle continue d’irradier. Et pourtant, elle n’était pas la première pin-up d’Hollywood. Elle n’était même pas réellement blonde. Mais du petit pull rouge moulant de ses premières photos aux poses dénudées de Playboy et à la robe plissée qui n'en finit plus de se soulever sur une bouche de métro new-yorkais, l'image de la jeune femme d'abord connue sous le nom de Norma Jean Baker n’a pas tardé à se figer.

CV mince, célébrité immense

Ses frasques et ses mariages ont occulté la liste relativement modeste de ses films mais son statut de sex symbol est toujours révéré par les pop stars, les actrices et le monde de la mode. Outre les films biographiques comme le récent "My Week with Marilyn", Hollywood, le monde de la musique et de la mode restent grisés par l’étoile morte à l'âge de 36 ans d'une surdose de barbituriques.

Le styliste Joe Zee écrit dans Elle.com que "la bombe" continue à inspirer les défilés de mode. Des célébrités comme la chanteuse Taylor Swift ou l'actrice Scarlett Johansson revêtent régulièrement le costume du mythe: décolleté plongeant, boucles blondes, robe moulante. L'actrice Megan Fox s'était fait tatouer - et depuis fait enlever - le visage de Marilyn sur son avant-bras. Sa collègue Lindsay Lohan est apparue dans Playboy imitant les photos de nus publiées en 1953 dans le magazine.

Ce magnétisme intrigue. Même si l'actrice éclate dans des films comme "Certains l'aiment chaud" et quelques autres, son CV hollywoodien est mince. On ne sait pas non plus si ce sex appeal est preuve de son indépendance ou de sa soumission.

Perte de contrôle

Pour Lois Banner, qui signe la nouvelle biographie "Marilyn: The Passion and the Paradox" (Marilyn, la passion et le paradoxe), il est évident que Marilyn contrôlait l'utilisation de son corps. "Elle a forgé sa carrière", estime-t-elle, "elle était très maline, elle savait ce qu'elle faisait et elle a pris des risques".

Selon l'auteur, l'actrice jouait avec le feu et n'a perdu le contrôle qu'à la fin de sa vie, quand elle fréquentait les Kennedy et la bande de Frank Sinatra. "Elle a couché avec des hommes pour arriver au sommet. L'ont-ils utilisée? Oui. Les a-t-elle utilisés? Oui", dit-elle, "elle montrait son corps parce qu'elle voulait garder le pouvoir sur les hommes".

Au contraire, pour Rosanna Hertz, qui enseigne la sociologie à Wellesley College (Massachusetts, nord-est), Marilyn Monroe n'est pas un symbole du pouvoir de la femme. "Quand la sexualité est sur le marché, pour moi, la question est 'qui la contrôle', dit-elle.

L'héritière Madonna

Nombreuses sont celles qui ont tenté de s'attaquer au mythe et la chanteuse Madonna est l'une des rares à y être parvenue, en dépassant même ce modèle mêlant célébrité planétaire et sexualité. Elle aussi était brune, s'est inventée un nom et a bâti une carrière fondée sur l'affirmation de sa sexualité.

Mais quelles que soient les ressemblances, Madonna est une personnalité forte alors que Marilyn était fragile. Madonna "est une machine, toujours sous contrôle", dit Goetz Grossmann. Pour elle, Marilyn était un précurseur.

agences/bkel

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Un mythe qui rapporte

Cinquante ans après sa mort, Marilyn Monroe rapporte toujours beaucoup d'argent. Il n'y a que Michael Jackson et Elvis Presley pour la dépasser. En 2011, la bombe platine s'est ainsi classée troisième, avec 27 millions de dollars, du classement annuel des célébrités défuntes ayant généré le plus de revenus, juste derrière les rois de la pop et du rock'n'roll.

Marilyn faisait son grand retour au sommet de la liste établie par le magazine "Forbes", dont elle avait disparu les deux années précédentes. Le prochain classement attestera sans doute d'une nouvelle année lucrative pour Authentic Brand Group et son partenaire NECA, qui ont racheté les droits en 2010.

La compagnie a entrepris une montée en gamme pour proposer des produits plus en accord avec l'image glamour de la star: maquillage, spas, vêtements, etc. "Notre but a été de 'nettoyer' la marque", résume le PDG d'Authentic Brands, Jamie Salter. Des partenariats ont été noués avec Dior, Dolce & Gabbana, les maquillages MAC et les Marilyn Monroe Cafes, des cafés hauts de gamme.

L'expansion s'accompagne d'une offensive numérique, qui permet de faire découvrir à toute une nouvelle génération le style Marilyn et sa vie, mais surtout de faire la promotion des produits à son effigie ou de la série télévisée de NBC "Smash" dont les personnages tentent de monter un spectacle à Broadway inspiré de la vie de la star.

C'est ainsi que cinquante ans après sa mort, Norma Jean Baker envoie des tweets d'outre-tombe. Elle compte plus de 54'500 abonnés à son compte officiel sur le site de micro-blogging, (@marilynmonroe), plus de 3,3 millions d'amis sur sa page Facebook et possède un site Internet.

Doutes sur les circonstances du décès

Cinquante ans après, des suspicions demeurent sur la mort de Marilyn Monroe, le 5 août 1962, à l'âge de 36 ans.

Une enquête menée par le procureur du comté de Los Angeles vingt ans après sa mort, en 1982, n'avait trouvé aucune preuve d'assassinat. En revanche, elle avait indiqué que Marilyn Monroe était peut-être morte d'une overdose accidentelle.

Les éléments troublants de sa mort sont un laps de 35 minutes entre le moment où son médecin l'a déclarée morte et l'envoi de la police, des relevés téléphoniques incomplets, et l'absence de tests toxicologiques sur ses organes digestifs.

Les secrets que l'actrice aurait pu connaître du président John F. Kennedy ou de son frère Robert F. Kennedy ont également attisé les soupçons.

Le photographe Lawrence Schiller, qui a côtoyé la star à la fin de sa vie et publié récemment "Marilyn & Me: A Photographer's Memories", a déclaré dans un entretien publié il y a peu qu'il ne croyait pas au complot.

"A-t-elle perdu le fil de ce qu'elle avait pris cette nuit, c'est plus que probable", estime-t-il, racontant l'avoir vue auparavant mélanger champagne et comprimés.