Le guitariste britannique Mark Knopfler a désormais sorti plus de disques en solo qu'avec son ancien groupe, le mythique Dire Straits. Comme pour marquer cette indépendance, il livre "Privateering", un double album tout simplement magnifique.
Parmi les vingt morceaux, il y a ceux ("I Used To Could", "Corned Beef City") qui rappellent immédiatement le célèbre "Sultan of Swing" avec ce son de guitare Fender clair, propre au musicien. Les meilleurs moments, cependant, se retrouvent sur les titres plus doux, aux influences folk ("Redbud Tree", "Privateering") et celtiques ("Kingdom Of Gold", "Yon Two Crows").
Un amour confirmé pour le blues
Avec sept morceaux de pur blues sur "Privateering", Mark Knopfler confirme son amour pour le genre. C'est le cas par exemple sur "Don't Forget Your Hat", "Got To Have Something" et "Today Is Okay", sur lesquels piano, contrebasse et harmonica, entre autres, accompagnent le guitariste.
Comme pour son précédent opus sorti il y a trois ans, Mark Knopfler a fait appel à Guy Fletcher, lui aussi ancien membre de Dire Straits, pour produire ces 20 morceaux et ajouter des claviers. Dix autres musiciens ont également pris part à l'aventure, dont Mike McGoldrick, de Afro-Celt Sound System, à la flûte.
Les Genevois d'Aloan se font plus pop
Trois ans après "Pretty Freaks", Aloan sort un nouvel album: "No Fear, No Bravery" ("Pas de crainte, pas de bravoure"). Un titre évocateur tant les 12 morceaux manquent d'esprit d'aventure. En effet, ce que les musiciens du bout du lac avaient construit en quatre albums, ils l'abandonnent ici pour des mélodies faciles qui semblent lorgner les radios avec insistance. C'est le cas de "Stop The Killer" et "Tous tout nus", beaucoup moins excitants de ce à quoi le groupe nous avait habitués.
Relevons tout de même la voix exceptionnelle de Lyn M qui n'a rien à envier aux plus grandes divas soul.
Un disque qui a tendance à s'éparpiller
Si les mélodies soul propres à Aloan sont heureusement bien présentes sur "No Fear, No Bravery" ("Spit It And Rewind"), le disque manque de cohérence et voit le groupe mélanger les genres de manière maladroite. En effet, les très pop rock "What The Hell Is This For?" et "My Silent Machine", par exemple, n'ont pas grand chose à voir avec les sonorités hip hop de "After The Apocalypse" ou avec les influences trip hop de "In Theory".
Parmi ces douze nouveaux morceaux, on notera "No Fear, No Bravery", "Fun Fun Fun" et "Eight Men", sans doute les titres les plus aboutis.
Alanis Morissette moins rock que jamais
"Havoc and Bright Lights", le huitième album de la chanteuse canadienne Alanis Morissette surprend tout d'abord par sa production ultra-léchée. Les grosses guitares ("Guardian") et les sons "électro" ("Woman Down") rap pellent certains groupes du début des années 2000 comme Evanescence. D'autres titres plus lents, tels que "'Til You", ennuient dès les premières notes.
Difficile à croire que c'est la même chanteuse qui sortait en 1995 le très prometteur "Jagged Little Pill". De- puis, elle s'en est tellement éloigné que l'on peut se demander si cet album n'était pas un (heureux) accident.
Mathieu Henderson
Les sorties musicales
Arno, "Future Vintage" (7 septembre)
Emily Loizeau, "Mothers & Tugers" (10 septembre)
Nelly Furtado, "Spirit Indestructible" (11 septembre)
Marc Lavoine, "Je descends du singe" (11 septembre)
Skunk Anansie, "Black Traffic" (14 septembre)
Noa, "The Israeli Songbook" (14 septembre)
Oxmo Puccino, "Roi sans carrosse" (17 septembre)
Green Day, "Uno" (21 septembre)
No Doubt, "Push & Shove" (21 septembre)
Diana Krall , "Glad Rag Doll" (24 septembre)
Bob Dylan, "Tempest" (26 septembre)
Muse, "The 2nd Law" (28 septembre)
Tori Amos, "Gold Dust" (28 septembre)
Mika, "Origin of Love" (8 octobre)
Francis Cabrel, "Vise le ciel" (22 octobre)
Robbie Williams, "Take The Crown" (5 novembre)
Céline Dion, "Sans attendre" (5 novembre)
Benjamin Biolay (5 novembre)
Rolling Stones, "Grrr!" (9 novembre)
Queens of The Stone Age, "Ultraviolet Robot" (fin 2012)
Indochine, nouvel album attendu en 2013
L'information musicale de la semaine
Le groupe informatique américain Apple est en négociations pour obtenir des licences lui permettant de diffuser de la musique sur le modèle de la radio sur internet Pandora, a rapporté jeudi le Wall Street Journal sur son site internet, citant des sources proches du dossier.
Ce service, qui permet de proposer à l'internaute une sélection diversifiée de musiques correspondant à ses goûts, serait disponible sur les appareils de la marque à la pomme, l'iPhone, l'iPad et le Mac, et éventuellement sur les ordinateurs portables fonctionnant avec le système d'exploitation de Microsoft, Windows, précise le quotidien économique. Mais il ne serait pas disponible sur les téléphones portables multifonctions (smartphones) et les tablettes fonctionnant avec le système d'exploitation Android de Google.
Comme pour une radio traditionnelle le service serait gratuit, financé par la publicité. S'il se concrétise, ce service permettrait à la marque à la pomme "d'étendre sa suprématie sur la musique en ligne", souligne le quotidien économique, notant qu'Apple domine le marché du téléchargement légal de musique depuis le lancement de sa boutique en ligne iTunes en 2003.