Elle en a fait du chemin, Sophie Hunger, depuis son premier album il y a six ans. Avec "The Danger Of Light", son quatrième opus, la Zurichoise impose une assurance qu'on ne lui connaissait pas.
Les 11 morceaux sont, pour la plupart, intenses et mélodieux, à l'instar de "LikeLikeLike". On retrouve également des sonorités jazz ("Rererevolution"), ainsi que des mélodies sensibles ("Can You See Me?", "Holy Hells"), voire charmantes ("Das Neue").
Seule ombre au tableau, "Z'lied Vor Freiheitsstatue", un peu languissant et qui ne contient pas la même substance que le reste de l'album.
Un son façonné dans la Cité des Anges
Pour l'enregistrement de "The Danger Of Light", Sophie Hunger n'a pas fait les choses à moitié. Le son ample qui do- mine l'album a été façonné à Los Ange les avec des musiciens pour le moins prestigieux, dont le guitariste Josh Klinghoffer, membre des Red Hot Chili Peppers et ex-musicien de PJ Harvey.
A la production, on retrouve Adam Samuels, qui a travaillé avec des artis tes tels que le groupe américain War- paint ou le guitariste John Frusciante.
A noter que ce nouvel opus s'accompagne dès la fin octobre d'une tournée de 5 mois au Canada et en Europe, dont une douzaine de dates en Suisse.
Muse revient avec un album éclectique
Devenu en quelques années l'un des plus grands groupes de la planète, Muse revient avec "The 2nd Law", un sixième album inspiré par la musique de film, le dubstep et les années 80.
Avec cet opus très éclectique, l'ambition affichée des trois Anglais est de s'aventurer sur des chemins qu'ils n'ont pas encore empruntés. Il y a le surprenant "Madness" avec son influence électro-pop ou "Panic Station" et sa batterie très années 80, qui déplairont sans doute aux fans de la première heure.
Deux titres cependant sortent du lot: "Animals" et "Liquid Stat" où Muse joue son fameux rock épique.
"The 2nd Law" subit la loi de Batman
Pour cet album, le trio admet avoir été influencé par des compositeurs de musique de films tel que Hans Zimmer, connu pour son travail sur les "Batman" réalisés par Chritopher Nolan. Cette influence est particulièrement flagrante sur le titre d'ouverture "Supremacy" qui plonge l'auditeur en plein Gotham City.
Le groupe britannique a d'ailleurs fait appel à des choeurs professionnels, spécialisés dans la musique de cinéma. C'est le cas par exemple sur "The 2nd Law: Unsustainable" où le groupe aborde ses thèmes préférés - la technologie et l'avenir de la planète - accompagné de chants choraux.
Skunk Anansie ne convainc plus
Trois ans seulement après leur reformation, les Londoniens de Skunk Anansie ont produit plus d'albums qu'avant leur séparation. C'est dire si le groupe est désespéré de renouer avec le succès connu entre 1995 et 1999.
C'est malheureusement l'impression que donne "Black Trafic", un disque qui contient 11 titres, certes dynamiques, mais sans saveur particulière. Les morceaux peinent à se démarquer les uns des autres, révélant le manque de créativité auquel est confronté le groupe.
La voix super puissante de la chanteuse Skin mérite bien mieux que ce lot de mélodies ennuyeuses.
Mathieu Henderson
Les sorties musicales
Stephan Eicher, "L'envolée" (19 octobre)
Francis Cabrel, "Vise le ciel" (22 octobre)
Robbie Williams, "Take The Crown" (5 novembre)
Céline Dion, "Sans attendre" (5 novembre)
Benjamin Biolay (5 novembre)
Rolling Stones, "Grrr!" (9 novembre)
Deftones, "Koi No Yokan" (9 novembre)
Alicia Keys, "Girl On Fire" (27 novembre)
Queens of The Stone Age, "Ultraviolet Robot" (fin 2012)
Indochine, nouvel album attendu en 2013
L'information musicale de la semaine
Le Prix de la musique du canton de Berne revient cette année à Züri West. La Commission cantonale de musique récompense un groupe "appartenant à l'histoire du rock helvétique comme nul autre", actif depuis bientôt 30 ans.
La formation d'origine bernoise, autour de la figure de proue Kuno Lauener, compte une quinzaine de disques et prépare actuellement l'album "Göteborg".
Avec ses contributions filmographiques, ses actions de soutien aux Young Boys et son engagement à la scène culturelle notamment, Züri West est demeuré fidèle à lui-même, relève le jury jeudi. Le prix est doté de 20'000 francs.