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Sylvia Kristel, héroïne du film érotique "Emmanuelle", s'est éteinte

Héroïne de cinq des sept films érotiques "Emmanuelle" dès l'âge de 22 ans, l'actrice néerlandaise Sylvia Kristel a succombé à un cancer à 60 ans à Amsterdam le 18 octobre. [Trinacra-Parafrance / The Kobal Collection]
Sylvia Kristel, ici dans "Goodbye Emmanuelle", était devenue célèbre avec "Emmanuelle", un film qui a marqué son époque. - [Trinacra-Parafrance / The Kobal Collection]
Goodbye, Emmanuelle! Sylvia Kristel, connue dans le monde entier pour avoir incarné l'héroïne du film érotique "Emmanuelle", est décédée des suites d'un cancer de la gorge. L'actrice néerlandaise avait 60 ans.

L'actrice néerlandaise Sylvia Kristel, connue dans le monde entier pour avoir incarné l'héroïne du film érotique "Emmanuelle", est décédée dans la nuit des suites d'un cancer, a annoncé son agent jeudi.

"Elle est morte pendant la nuit, pendant son sommeil", a déclaré Marieke Verharen, de l'agence Features Creative Management, qui représentait l'actrice âgée de 60 ans, ajoutant qu'elle était décédée "des suites d'un cancer".

Le film était resté 13 ans à l'affiche à Paris

L'actrice avait été victime d'une attaque cérébrale début juillet et avait été hospitalisée. L'agence a refusé d'indiquer si l'actrice était décédée chez elle ou à l'hôpital. Sylvia Kristel avait été soignée pour un cancer de la gorge et avait subi un traitement contre des métastases au foie.

Sylvia Kristel, l'actrice néerlandaise la plus connue à l'étranger, était devenue célèbre avec son premier film, "Emmanuelle", sorti en 1974. Tourné par le réalisateur Just Jaeckin, il était une adaptation du roman du même titre d'Emmanuelle Arsan.

Le film, qui a connu un succès international, du Japon aux Etats-Unis, raconte les aventures sexuelles d'une jeune femme en Asie (lire ci-contre). Il était resté treize ans à l'affiche sur les Champs-Elysées à Paris.

Sylvia Kristel avait tourné ensuite, avec un succès moindre, "Emmanuelle 2" en 1975, "Goodbye Emmanuelle" en 1977 puis "Emmanuelle 4" en 1984. Il y a aussi eu par la suite, cette fois sans Sylvia Kristel, plusieurs films plus ou moins inspirés par "Emmanuelle".

afp/hof

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Des rumeurs d'idylle avec Giscard

En France, lors de son passage en commission de censure en 1974, le film devait être censuré si certaines coupes n'étaient pas effectuées.

Le décès du président français Georges Pompidou entraîna la nomination d'un nouveau secrétaire d'Etat à la Culture, Michel Guy, qui permit au film de sortir en salles.

A la sortie du film, Sylvia Kristel fut, entre autres injures, traitée de garce et l'objet de toutes sortes de rumeurs, comme celle lui octroyant une idylle avec le président Valéry Giscard d'Estaing.

"C'était faux, s'insurgera-t-elle. D'ailleurs, autrefois, j'étais 100% mitterrandiste!".

Un film qui a marqué son époque

"Emmanuelle", plus gros succès de l'année 1974 en France avec près de 9 millions d'entrées, a été vu au cinéma par 50 millions de spectateurs dans le monde entier, beaucoup plus - on parle de 350 millions - si l'on prend en compte d'autres supports.

"Ce film a ouvert des vannes", ont estimé les producteurs alors qu'en ces années 70, les Français étaient pressés de tourner le dos à une morale trop pesante. A Athènes, à Caracas et dans d'autres capitales, il y eut des émeutes pour le voir.

Pour la première fois, des couples faisaient la queue pour voir un film érotique, qui pouvait passer, à la limite, pour un film d'art et essai.

Avant d'être ce phénomène social, "Emmanuelle" avait été adapté d'un best-seller érotique du même nom, écrit par Emmanuelle Arsan en 1959.

Le producteur, Yves Rousset-Rouard, désireux de confier le projet à un jeune metteur en scène, s'adressa au talentueux photographe Just Jaeckin, ravi de tourner un long-métrage.

Jaeckin réalisera ensuite "Histoire d'O" et, à nouveau avec Sylvia Kristel, "L'amant de Lady Chatterley".

C'est Pierre Bachelet, déjà auteur de la partition des "Bronzés", qui a écrit la musique.