Le Grand prix du roman de l'Académie française a été décerné jeudi à Joël Dicker pour "La vérité sur l'affaire Harry Quebert", a annoncé l'institution sur son site internet. Le jeune écrivain genevois de 27 ans est également en lice pour le prix Goncourt.
"C'est incroyable ce prix, c'est le rêve de n'importe quel écrivain", s'est exclamé l'auteur genevois. "Aujourd'hui, je me sens un peu écrivain mais j'ai encore beaucoup de choses à prouver", a-t-il ajouté, confiant qu'il avait écrit 30 versions de ce livre en deux ans avant de le soumettre à un éditeur.
Distinction dotée de 7500 euros
La distinction de l'Académie française, dotée de 7500 euros, est la première de la saison littéraire en France. Les deux autres finalistes pour obtenir ce prix étaient Jérôme Ferrari avec "Le Sermon sur la chute de Rome" et Gwenaëlle Aubry avec "Partages".
"La Vérité sur l'affaire Harry Quebert" est un roman noir à l'américaine de près de 700 pages, nourri d'une réflexion sur l'Amérique d'aujourd'hui, la littérature, la justice et les médias.
Plongée dans l'Amérique contemporaine
L'histoire débute en 2008, année de l'élection d'Obama. A New York, Marcus Goldman, jeune auteur à succès, est en panne d'inspiration. Plus son éditeur le tanne, plus il est sec.
Un événement va tout faire basculer: son vieil ami et professeur, l'écrivain renommé Harry Quebert, est accusé du meurtre de Nola, trente ans plus tôt. Le corps de l'adolescente de 15 ans vient d'être retrouvé dans son jardin.
Convaincu de l'innocence de son mentor, dont il découvre qu'il fut éperdument amoureux de Nola, Marcus abandonne tout pour mener sa contre-enquête dans le New Hampshire et sortir Harry du cauchemar. Mais tout va se compliquer. Zones d'ombre et faux-semblants se multiplient.
Haletant, ce roman est un thriller magistralement construit mais c'est aussi une fresque saisissante des travers de l'Amérique contemporaine.
agences/vtom
Les débuts de Joël Dicker
Joël Dicker est né à Genève le 16 juin 1985 dans une famille originaire de France et de Russie.
Diplômé en droit de l'Université de Genève en 2010, il s'était lancé dès 2008-2009 dans un premier roman, "Les derniers jours de nos pères", racontant l'histoire méconnue du SOE, branche des services secrets britanniques qui a notamment formé des résistants français durant la Seconde guerre mondiale.
Vladimir Dimitrjevic, directeur de l'Age d'Homme, à Lausanne, propose en 2010 de le publier en coédition avec l'éditeur parisien Bernard de Fallois. Mais il décède suite à un accident en juin de la même année. Le roman paraîtra finalement en janvier 2012, dans la coédition prévue.
Mais une envie de longue date titille Joël Dicker: écrire un gros roman américain. Il connaît bien l'Amérique. Enfant, il a passé tous ses étés en Nouvelle-Angleterre, puis a traversé le Québec et le Maine à vélo, avant de sillonner les Etats-Unis jusqu'en Alaska.