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Le virtuose Matthieu Chedid transmet son génie à -M-, son alter ego

Le timide Matthieu Chedid revient avec -M-, son fantasque personnage. [Xavier Leoty]
Le timide Matthieu Chedid revient avec -M-, son alter ego. - [Xavier Leoty]
Trois ans après un "Mister Mystère" un peu décevant, -M- retrouve l'inspiration avec "îl", son sixième album studio. Il s'agit peut-être du meilleur disque du musicien français. Dans un tout autre style, Deftones sort un nouvel opus "coup de foudre", alors que Skye Edwards, la chanteuse de Morcheeba, s'égare totalement.

Matthieu Chedid, alias -M-, est encensé par la critique depuis ses débuts il y a 15 ans ("Le Baptême"). Le chanteur se devait toutefois de rebondir après un disque ("Mister Mystère" en 2009) quelque peu boudé par le public. Il sort aujourd'hui "îl", son sixième album studio.

-M-, ici avec sa soeur Anna aux 26e Victoires de la Musique, adopte aujourd'hui un style un peu moins fantasque. [AFP - Bertrand Guay]
-M-, ici avec sa soeur Anna aux 26e Victoires de la Musique, adopte aujourd'hui un style un peu moins fantasque. [AFP - Bertrand Guay]

Autant le dire d'emblée, cette galette est un vrai régal. Souvent délicieusement funky, parfois pimentés de rock, les 12 titres (15 pour l'édition limitée) forment un menu bigarré mais très cohérent aux saveurs douces et épicées.

"îl", le meilleur album de -M

L'album regorge de tubes en puissance, comme le morceau d'ouverture, "Elle". Après une intro piano-voix, la guitare de -M- se met à virevolter. Ca balance! Cette énergie débordante, on la retrouve dans de nombreux titres, par exemple "Le Film", "Mojo", le premier single de l'album, ou "Faites-moi souffrir".

Mais le "machistador" sait diversifier sa carte. Dans "Laisse aller", la guitare se fait plus sobre. Le petit côté expérimental du titre nous fait penser à une version française de Radiohead. Jeux de mots faciles, rythmique géniale et bruits "naturels": "La vie tue", enfin, constitue l'apogée du disque.

Au final, malgré quelques titres moins réussis (le rock enfantin de "La grosse bombe" ou l'électro-pop "Océan"), -M- signe avec "îl" son meilleur album.

Le clip de "Mojo" sur YouTube:

Deftones promet le coup de foudre

"Koi No Yokan": cette expression tirée d'un proverbe japonais signifie à peu de choses près "coup de foudre". C'est aussi le titre du septième album de Deftones, qui avait révolutionné le métal avec "Adrenaline" en 1995 et, surtout, avec "Around the Fur" deux ans plus tard.

Chino Moreno, leader de Deftones: toujours une belle énergie. [Clasos.com - Edgar Negrete/Clasos.com]
Chino Moreno, leader de Deftones: toujours une belle énergie. [Clasos.com - Edgar Negrete/Clasos.com]

Il s'agit aussi du deuxième album sans Chi Cheng, le bassiste et membre historique du combo californien toujours en convalescence après un terrible accident de voiture en novembre 2008.

"Koi No Yokan" proche de "White Pony"

"Koi No Yokan" marque un léger revirement chez Deftones: les guitares y sont plus présentes, plus agressives, même si le son est toujours aussi aérien. L'album démarre en trombe avec "Swerve City": pas de doute, c'est du Deftones!

Dans la deuxième partie du titre, le petit riff aigu de gratte apporte toutefois une touche d'originalité et de fraîcheur dans un univers familier. La suite est du même acabit. "Romantic Dreams" et "Leathers" - en même temps agressifs et mélodieux - figurent ainsi parmi les meilleurs titres de Deftones.

"Koi No Yokan" met à l'honneur la musique ample et englobante du groupe, comme "Tempest", où Chino alterne les parties chantées et hurlées. Cet album est d'une densité rare, presque à la hauteur du génial "White Pony".

Trailer diffusé sur YouTube pour annoncer Koi No Yokan:

Skye: une jolie voix ne suffit pas

Morcheeba, c'était avant tout Skye Edwards. Sa voix de velours donnait sa profondeur au trip-hop du groupe londonien. Mais en 2003, le succès disparaît avec le départ de la chanteuse. Et même son retour en 2010 ne permet pas de renverser la tendance.

Entretemps, Skye se lance dans une carrière en solo, mais ne suscite aucune ferveur. Il faut croire, là aussi, que Skye, c'était avant tout Morcheeba.

"Back to Now", son troisième album, risque de ne pas échapper à l'indifférence tant il est difficile de citer un titre digne d'être mis en évidence. Mais s'il faut absolument en choisir un, disons "Nowhere": c'est pop et c'est frais.

Le clip de "Featherlight" sur YouTube:

Didier Kottelat

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Les sorties récentes et à venir

Kid Rock, "Rebel Soul" (16 novembre)

Alicia Keys, "Girl On Fire" (23 novembre)

John Travolta et Olivia Newton-John, "The Christmas" (courant novembre)

Patrick Bruel, "Lequel de nous" (26 novembre)

Cali, "Vernet Les Bains" (26 novembre)

Kesha, "Warrior" (30 novembre)

Bruno Mars, "Unorthodox Jukebox" (7 décembre)

Keny Arkana, "Tout tourne autour du Soleil" (7 décembre)

Tinkabelle, "On My Way" (14 décembre)

Queens of The Stone Age, "Ultraviolet Robot" (31 décembre)

Bon Jovi, "What About Now" (22 février 2013)

Indochine, nouvel album attendu en 2013

L'info musicale de la semaine

Un ancien scénariste et producteur de Hollywood prépare un film sur la vie de Michael Hutchence, le chanteur du groupe de rock australien INXS mort dans des circonstances dramatiques en 1997, a-t-il annoncé vendredi.

Bobby Galinsky, coscénariste de "L'expérience interdite" (1990) de Joel Schumacher avec Kiefer Sutherland et Julia Roberts, a acquis les droits d'adaptation de la biographie du chanteur écrite par sa mère et sa soeur.

Le titre du film sera tiré d'un tube d'INXS, "Two Worlds Colliding" et le casting devrait commencer en 2013, a-t-il déclaré à la radio australienne ABC. Il s'agira selon lui d'un biopic inspiré des films sur la vie de Ray Charles ou Johnny Cash.

"On aimerait partir de son enfance pour comprendre ce qu'il est devenu, son évolution jusqu'à ses débuts avec INXS et comment cela l'a transformé, et puis évidemment sa vie personnelle", a-t-il expliqué.

INXS, créé en 1977, a vendu plus de 30 millions d'albums à la fin des années 1980 et dans les années 1990. Le groupe a annoncé sa séparation il y a quelques jours après 35 ans de scène.

Michael Hutchence avait été retrouvé mort dans la chambre d'un hôtel de Sydney, en 1997, à l'âge de 37 ans, laissant une fille, Tiger Lily, derrière lui. La mère de cette dernière, Paula Yates, présentatrice de télévision britannique et ex-femme du chanteur Bob Geldof, a succombé à une overdose en 2000. Le médecin légiste avait conclu à un suicide.