"Le Hobbit", de Peter Jackson
Riche en films spectaculaires ("Dark Knight", "Sherlock Holmes", The Avengers", "James Bond", "Prometheus"....), l'année 2012 s'achève en apothéose avec la "reformation" d'un duo excitant qui a fait ses preuves dans la trilogie du "Seigneur des Anneaux": Peter Jackson et J.R.R Tolkien.
Il y a 10 ans, le réalisateur néo-zélandais avait réussi à transposer l'univers héroic fantasy d'un auteur réputé jusqu'alors inadaptable. Aujourd'hui, il remet l'ouvrage sur le métier alors que Guillermo Del Toro himself ("Le Labyrinthe de Pan", "Hellboy") a jeté l'éponge pour cette transposition à l'écran du roman - écrit en 1937, soit 16 ans avant Le Seigneur des Anneaux - qui explique notamment comment l'anneau atterrit dans les mains d'un Hobbit.
Un nouveau pari technologique
L'action du "Hobbit: un voyage inattendu" se situe 60 ans avant le seigneur des anneaux. En (très) résumé, Bilbon le Hobbit (Martin Freeman) s'ennuie dans son village. En compagnie de 13 nains et du magicien Gandalf le Gris (Ian McKellen à nouveau), il tente de prendre le royaume perdu d'Erebor, conquis par un dragon.
Son périple, décliné à nouveau en trilogie, le fera croiser de nombreuses créatures maléfiques, dont Gollum (Andy Serkis, encore comme tout plein d'autres acteurs...), le détenteur de l'anneau perdu.
Proposé en 3D, le film tente aussi un nouveau pari technologique avec la possibilité de le voir - dans les salles compatibles - en 48 images/seconde, ce qui donne une image hyperréaliste... Mais qu'il soit projeté en 3D, Imax, 2K, 4k, 48fps, 24fps ou n'importe quel autre norme, on imagine mal cette production rater son objectif critique et commercial: le raz-de-marée... à l'instar d'un voisin qui n'est plus dans une galaxie si lointaine: "Star Wars".
"Télé Gaucho", de Michel Leclerc
Avec "Télé Gaucho" Michel Leclerc (réalisateur du "Nom des gens", en 2010) porte à l'écran la naissance d'une chaîne de TV locale à Paris dans les années 90. Et surtout les amusantes péripéties de ses créateurs, des anarchistes portés sur la provocation.
Leur objectif: la révolution télévisuelle. La bande de Télé Gaucho s'inscrit en contre-courant des grandes chaînes de TV conformistes.
Un film qui célèbre la bande
C'est dans ce contexte que nous suivons Victor (Felix Moati) qui obtient un stage chez HT1, une grosse chaîne commerciale et réactionnaire. Un stage qui lui permet de gagner Paris. Mais Victor sort vite des sentiers battus et tombe sur une bande de déjantés qui délivrent des messages révolutionnaires dans Télé Gaucho. Cette équipe est dirigée par Jean-Lou (l'excellent Eric Elmosnino, le Gainsbourg du film de Sfar).
Sara Forestier, Maïwenn Le Besco et Emmanuelle Béart sont également au générique de cette comédie qui célèbre avant tout le groupe, l'amitié et les moments forts qu'elle engendre. Et qui rappelle l'excellent “The Boat that Rocked”, de Richard Curtis.
"Ernest et Célestine"
Les Belges Vincent Patar et Stéphane Aubier sont surtout connus pour le monde très déjanté de “Panique au Village”, un film et une série en stop motion qui mettent en scène des jouets de plomb.
On change de registre avec “Ernest et Célestine”, où les auteurs se sont associés au délicieux écrivain Daniel Pennac (auteur de la saga Malaussène).
Dans ce conte à découvrir en famille, l'ours Ernest, qui vit en marginal, choisit de recueillir la petite souris orpheline Célestine, qui s'est enfuie du monde souterrain. Bien que tout les oppose, Ernest et Célestine vont se lier d'amitié et vont tenter de trouver un monde qui les accepte.
Jérôme Zimmermann
Les films dans les salles
LES SORTIES DU 12 DECEMBRE
ERNEST ET CELESTINE de Benjamin Renner, Vincent Patar, Stéphane Aubier
MES HEROS de Eric Besnard. Avec Josiane Balasko, Gérard Jugnot
TELE GAUCHO de Michel Leclerc. Avec Félix Moati, Sara Forestier
LE HOBBIT: UN VOYAGE INATTENDU de Peter Jackson. Avec Martin Freeman, Richar Armitage
LES SORTIES DU 17 DECEMBRE
DE L'AUTRE COTE DU PERIPH, de D.Charhon. Avec Omar Sym Laurent Lafitte
LE JOUR DES CORNEILLES, de J.C.Dessaint. Avec Jean Reno, Lorànt Deutsch
L'ODYSSEE DE PI, de Ang Lee. Avec Suraj Sharma, Irrfan Khan
LOVE IS ALL YOU NEED, de Susanne Bier. Avec Pierce Brosnan, Trine Dyrholm
POPULAIRE, de Regis Roisard. Avec Romain Duris, Déborah François
UNE FAMILLE RESPECTABLE de M.Bakhshi. Avec Babak Hamidian, Mehrdad Sedigjhian
L'information ciné de la semaine
James Bond fait usage de son "permis de tuer" de plus en plus librement au gré des films dont il est le héros depuis 50 ans, indique une étude néo-zélandaise. Le document s'inquiète des conséquences sur les jeunes spectateurs de cette augmentation de la violence.
Les chercheurs de l'université Otago ont visionné 22 films de l'agent 007, notant systématiquement tous les faits de violence. Ils les ont ensuite classés dans deux catégories: violence légère ou sérieuse.
L'étude, publiée cette semaine dans la revue américaine spécialisée "Archives of Pediatric and Adolescent Medecine", montre qu'il y a deux fois plus de faits de violences dans "Quantum of Solace" (2008) que dans le premier film de la série, "James Bond 007 contre Dr No" ("Dr No", 1962).
Le nombre de violences "légères" (bousculades, tapes) est inchangé, alors que celui de violences "sérieuses" (coups, attaques armées, susceptibles d'entraîner de graves blessures ou la mort) a triplé.
"Des études poussées montrent que le visionnage par de jeunes spectateurs de la violence dans les médias peut contribuer à une désensibilisation envers les faits de violence ou les comportements agressifs", a souligné le professeur Bob Hancox, co-auteur des recherches.
Selon l'équipe de l'université néo-zélandaise, le film le moins violent de la série des James Bond est "Live and let die" ("Vivre et laisser mourir", 1973), premier film avec Roger Moore dans le rôle de l'espion.
"Skyfall", le dernier opus, sur les écrans depuis un mois et demi et gros succès commercial, n'a pas été pris en compte dans cette étude, réalisée avant sa sortie.