Et de six pour Clarika. Parfois ironique, souvent drôle, le nouvel album de la chanteuse française, "La tournure des choses", dégage à la fois une certaine fraîcheur et une certaine légèreté. Un disque équilibré, où les titres rythmés ("Sumangali") et les ballades ("Fais-moi mâle") se succèdent judicieusement.
Notons le très bon "Oualou", titre phare de l'album, qui se distingue non seulement par ses paroles subtiles mais aussi par sa musique entraînante. Dommage que d'autres chansons, comme "Même si" ou "Mâcon", soient interprétées de façon beaucoup plus classiques.
Fantasmes, féminisme et philosophie
Dans "La tournure des choses", Clarika chante aussi bien sa réflexion sur la place de l'homme dans l'univers ("Oualou") que son fantasme pour le musicien britannique Robbie Williams ("Robbie"). Elle se met également dans la peau d'une petite ouvrière en inde dans "Sumangali" et revendique l'égalité de la femme sur "Fais-moi mâle" et "C'était mieux avant".
Seul texte qui n'a pas été écrit par la chanteuse, "Mais non mon chat" voit un parent impuissant assister à la découverte du monde par son enfant. Au final, des thèmes souvent sérieux traités avec des mots simples.
Wave Machines: plus sombre et plus sexy
"Pollen", second album des Wave Machines, boude les tubes de son prédécesseur en proposant des mélodies plus sombres et plus complexes. Avec des chansons telles que "Blood Will Roll" et "Sitting In A Chair, Blinking", on est loin du single dansant "Keep The Lights On" qui avait propulsé le groupe de Liverpool sur le devant de la scène il y a trois ans.
Parmi les 10 titres, on retrouve diverses influences: les synthétiseurs de "I Hold Loneliness" et "Unwound" évoquent par exemple LCD Soundsystem, alors que le groove sexy de "Ill Fit" rappelle Prince.
L'inspiration d'une tragédie chinoise
Le titre "Pollen" a été inspiré par la mort en 2004 d'une vingtaine de travailleurs chinois dans la baie de Morecambe, au nord-ouest de l'Angleterre. Les victimes avaient été surprises par la montée de la marée alors qu'elles étaient employées à pêcher des coques. "Chaque fois que je me balade au bord de la mer, je pense à cette tragédie", explique Tim Burzon, chanteur et compositeur de la chanson.
Quant à ses autres textes, ils expriment aussi bien les craintes d'une technologie croissante ("Blood Will Roll") que de simples sentiments amoureux ("Walk Before I Run").
Bad Religion toujours à fond
Même après plus de 30 ans de carrière, les 6 punks de Bad Religion ont toujours la frite. En témoigne "True North", leur seizième album studio.
Refrains efficaces, accords simples et batterie rapide, il n'y a pas de doute, c'est bien du Bad Religion. Toujours aussi énervés (écouter "Fuck You"), les morceaux traitent surtout de la crise économique ("Crisis Time", "Vanity") et du désenchantement politique ("Dept Of False Hope", "Popular Consensus").
Résolument punk, Bad Religion réitère ici son intérêt pour les chansons courtes avec un album de 16 titres ne durant que 35 minutes.
Mathieu Henderson
Les sorties à venir
Clarika, "La tournure des choses" (21 janvier)
Wave Machines, "Pollen" (21 janvier)
Bad Religion, "True North" (21 janvier)
Funeral For A Friend, "Conduit" (28 janvier)
Ben Harper & Charlie Musselwhite, "Get Up!" (28 janvier)
The Flaming Lips, "The Terror" (courant février)
Dave Grohl, "Sound City" (4 février)
Eels, "Wonderful, Glorious" (4 février)
Sigur Ros, "Valtari Mystery Film Project" (4 février)
Bullet For My Valentine, "Temper Temper" (8 février)
Indochine, "Black City Parade" (11 février)
Axelle Red, "Rouge" (15 février)
Rose, "Et puis juin" (18 février)
Nick Cave and the Bad Seeds, "Push the Sky Away" (18 février)
Krokus, "Dirty Dynamite" (22 février)
50 Cent, "Street King Immortal" (2 février)
Bon Jovi, "What About Now" (22 février)
Mogwai , "Les Revenants" (25 février)
Dido, "The Girl who got away" (1er mars)
Hurts, "Exile" (8 mars)
Lady Gaga, "ARTPOP" (8 mars)
David Bowie, "The Next Day" (8 mars)
Stereophonics, "Graffiti On The Train" (4 mars)
Zazie, "Cyclo" (18 mars)
Depeche Mode, "Delta Machine" (29 mars)
Christophe Maé, nouvel album (mars)
L'information musique de la semaine
Johnny Hallyday a été le musicien français le mieux payé en 2012, empochant 7,6 millions d'euros et devançant David Guetta et Mylène Farmer, selon le classement annuel établi mercredi par le magazine Challenges.
Johnny Hallyday "a bouclé en 2012 un marathon d'une quarantaine de concerts dont trois au Stade de France, attirant 650'000 spectateurs", tandis que son album "L'attente", très bien accueilli par la critique, s'est écoulé à près de 380'000 exemplaires en moins de deux mois, indique le magazine.
Loin derrière, le DJ David Guetta, deuxième du classement, a empoché 3,1 millions d'euros, grâce notamment à ses concerts et prestations dans des discothèques et ses 200'000 ventes d'albums.
Première femme du classement, Mylène Farmer se hisse sur la troisième marche du podium grâce au succès de son album "Monkey Me", écoulé à 400'000 exemplaires en un mois. Ses revenus pour 2012 atteignent 3 millions d'euros.
Suivent Florent Pagny (1,4 million d'euros), Patrick Bruel (1,4 million d'euros), Nolwenn Leroy (1,3 million d'euros) et M Pokora (1,2 million d'euros). Jean-Louis Aubert (1,2 million d'euros), Francis Cabrel (1,1 million d'euros notamment grâce aux droits perçus sur la reprise de "Je l'aime à mourir" par Shakira) et -M- (1 million d'euros) complètent le classement.