La cérémonie d'ouverture des 48e Journées de Soleure a été marquée par les interventions au ton inhabituel de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga et de la directrice du festival Seraina Rohrer. Cette dernière a surpris en critiquant la politique consensuelle de l'Office fédéral de la culture (OFC).
"Les plus petits désaccords donnent lieu à des sondages au sein de la branche afin de trouver un consensus", a déclaré Seraina Rohrer. Résultat: "Le nouveau régime de la promotion du film suisse risque de promouvoir des films qui veulent plaire à tous." Et d'ajouter que les moyens financiers destinés à la promotion du cinéma sont distribués de manière large.
"Je suis convaincue qu'il faut attribuer davantage d'argent aux films à succès", a affirmé la directrice du festival. Ironie de l'histoire, le responsable du secteur cinéma de l'OFC n'est autre que son prédécesseur à la tête des Journées de Soleure, Ivo Kummer. Seraina Rohrer a en outre reproché à une partie des cinéastes de se trouver "sur une voie isolationniste".
L'humour de Simonetta Sommaruga
Pour Simonetta Sommarruga, qui remplace à Soleure le président de la Confédération Ueli Maurer, présent au WEF, le choix de rester en plaine pour voir "du grand cinéma" plutôt que "des grands animaux dans les montagnes" de Davos s'imposait. Dans un discours plein d'humour, la conseillère fédérale a raconté ses souvenirs de films de famille sur Super-8 et son amour pour le cinéma.
Evoquant "Le Parrain", de Francis Ford Coppola, la ministre de la justice a confié avoir toujours été fascinée par cette oeuvre. "Bien avant d'avoir été confrontée à la criminalité organisée dans le cadre des mes fonctions."
La ministre a promis d'écouter les représentants du cinéma dans le cadre de l'adaptation des droits d'auteur rendue nécessaire par la technologie numérique. "La branche du film doit pouvoir exploiter à sa juste valeur ce qu'elle produit."
L'édition 2013 des Journées de Soleure se déroule jusqu'au 31 janvier. Elle s'est ouverte avec la projection de "Rosie", de Markus Gisler. Ce film évoque l'histoire d'un écrivain gay installé à Berlin qui revient en Suisse pour s'occuper de sa mère.
ats/pym