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La 63e Berlinale lancée sur des cris de kung fu par Wong Kar Wai

Le Chinois Wong Kar Wai a ouvert la 63e Berlinale jeudi. [Gero Breloer]
Le Chinois Wong Kar Wai a ouvert la 63e Berlinale jeudi. - [Gero Breloer]
Le 63e Festival du film de Berlin a ouvert en mode kung fu jeudi soir avec la projection hors compétition de "The Grandmaster" du Chinois Wong Kar Wai, qui est cette année président du jury.

La chasse à l'Ours d'or du Festival du film de Berlin s'est ouverte jeudi soir en mode kung fu. "The Grandmaster" du chinois Wong Kar Wai, qui est par ailleurs président du jury, a lancé la 63e édition.

Portant des lunettes de soleil argentées, Wong Kar Wai a été ovationné sur le tapis rouge qu'il a franchi avec les stars de son film, son acteur fétiche Tony Leung et l'actrice Zhang Ziyi.

24 films sélectionnés

Projeté hors compétition, ce biopic sur Yip Man, maître historique de la légende du cinéma asiatique Bruce Lee, donne le coup d'envoi de onze jours de festivités pendant lesquels seront projetés plus de 400 films, tous accessibles au public.

Vingt-quatre longs métrages de 22 pays ont été retenus pour la sélection officielle dont 19 sont en lice pour l'Ours d'or, décerné le 16 février.

Un festival "plus intime" que d'autres

Endossant son costume de président du jury, Wong Kar Wai a estimé que la Berlinale était un festival plus "intime" que d'autres, consacré au "véritable plaisir" de partager des idées et de savourer le cinéma, plutôt qu'un endroit dédié au business.

"Nous sommes ici pour servir les films, nous ne sommes pas là pour les juger mais pour les apprécier, promouvoir ceux qui nous inspirent... et nous transportent", a-t-il déclaré.

La sélection 2013 est éclectique, alliant des films hollywoodiens à très gros budgets et des réalisations d'auteurs peu ou pas connus.

L'Ours d'honneur pour "Shoah"

Le festival remettra un Ours d'or d'honneur au cinéaste français Claude Lanzmann, auteur de "Shoah" en 1985. Ce documentaire de neuf heures et demie sur l'extermination des Juifs d'Europe dans les camps nazis fera l'objet d'une projection.

Le jury est composé de l'acteur et réalisateur américain oscarisé Tim Robbins (Mystic River), des réalisatrices iranienne Shirin Neshat et grecque Athina Rachel Tsangari, de la cinéaste danoise Susanne Bier, du réalisateur allemand Andreas Dresen et de l'opératrice américaine Ellen Kuras.

afp/jgal

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La Suisse sera aussi représentée

La Suisse apparaît notamment dans la section Panorama avec le portrait "Paul Bowles: The Cage Door is Always Open" de Daniel Young.

Elle figure dans la compétition "Berlinale Shorts" avec le court-métrage "Traumfrau" d'Oliver Schwarz.

Enfin, Peter Liechti dévoilera "Vaters Garten - Die Liebe meiner Eltern", film programmé dans la section Forum.

Au programme dès vendredi

Le programme prévoit dès vendredi "W imie" (In the name of) de la Polonaise Malgoska Szuwoska, qui aborde le thème de l'homosexualité d'un prêtre charismatique.

Le dernier opus de l'Américain Gus Van Sant "Promised land" sera également présenté.

Matt Damon y interprète un commercial tentant de convaincre les habitants d'un village américain d'autoriser des forages de gaz sur leurs terres.

"The Grandmaster", film d'ouverture

Pendant deux heures d'une grande poésie, "The Grandmaster" plonge le spectateur dans la philosophie et le code d'honneur des maîtres des arts martiaux, avec en filigrane les premières années de la Chine moderne.

Les combats, filmés sous la pluie, souvent la nuit ou en intérieur au ralenti, montrent combien le geste, qui peut tuer, s'enracine dans une profonde maîtrise du corps et de l'esprit, et "un mode de vie basé sur l'humilité", a souligné Wong Kar Wai devant la presse.

Outre leur talent, les deux héros - Yip Man (Tony Leung) et Gong Er (Zhang Ziyi) - partagent ce mode de vie et de pensée.

Cette histoire de transmission et d'amour interdit rappelle, par son atmosphère, le cultissime "In The Mood For Love" du même réalisateur. "L'Art martial c'est un art de défense et ça peut tuer, ils le savent et sont extrêmement disciplinés", a expliqué Wong Kar Wai, ovationné par la presse.

"La discipline et la générosité, c'est ce qui caractérise les grands maîtres qui partagent leur expérience et la transmettent. C'est une partie de notre culture que je voulais partager avec le public mondial", a-t-il ajouté.