Entre héroïsme et alcoolisme, Denzel Washington sauve "Flight"

Après une défectuosité technique, un avion plonge vers le sol. Survient alors la décision folle du commandant de bord, Whip Whitaker, incarné dans "Flight" par l'acteur américain Denzel Washington qui décide de retourner l'appareil et de le conduire sur le dos jusqu'au lieu approprié à un atterrissage improvisé.

Aucun autre pilote n'aurait pu accomplir un tel exploit. Seules six personnes sur 102 passagers trouvent la mort dans l'accident. Whip Whitaker devient un héros national talonné par les médias.

Oui, mais le héros n'en est peut-être pas tout à fait un. Menteur et alcoolique, le pilote était ivre au moment de monter à bord du vol 227. Le spectateur le sait dès les premières images du film.

La quintessence du anti-héros

Denzel Washington incarne donc la quintessence du anti-héros, un homme prisonnier de ses vices. C'est finalement là que se situe l'intrigue du film de Robert Zemeckis connu notamment pour "Forrest Gump", "Retour vers le futur" et "Seul au monde".

Le public, placé dans le rôle du jury populaire, se retrouve face à la question suivante: doit-on juger un homme pour sa maestria en vol ou son attitude face à ses démons?

Abordant des sujets graves tels l'addiction et la responsabilité, "Flight" doit beaucoup à la performance impériale de Denzel Washington qui fait oublier le scénario parfois décousu.

La bande-annonce de "Flight"

"Les Misérables", de Broadway au grand écran

Avec "Les Misérables", Tom Hooper, le réalisateur du "Discours d'un roi", livre non pas l'adaptation du livre mais celle de la comédie musicale américaine qui, elle-même, était traduite de la version française d'Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg en 1980.

Des travaux forcés de Jean Valjean aux barricades de 1832 en France, cette version des Misérables interpellera sans doute les adeptes du classique de Victor Hugo.

Mais malgré l'époustouflant casting, ceux-ci risquent fort de ne pas retrouver le réalisme et la finesse de l'écrivain derrière le mélo larmoyant de Broadway.

A la croisée du cinéma et du "musical"

Hugh Jackman incarnant un magnifique Jean Valjean, Russell Crowe dans le rôle de l'inspecteur de police Javert et Anne Hathaway dans les habits de Fantine, la mère de Cosette. Les acteurs constituent le point fort de ces "Misérables".

Mais la particularité de la version de Tom Hooper est de mêler cinéma et comédie musicale, offrant  2h38 de musique originale au spectateur. Enregistrées en direct sur le tournage, les chansons ne sont pas doublées en français afin de conserver les prestations originales des acteurs.

Le résultat est étonnant, et le film semble devoir se vivre comme une expérience cinématographique singulière. Au risque de déchanter.

La bande-annonce de "Les Misérables"

Le premier film de Hiam Abbass en "Héritage"

Pour son premier passage derrière la caméra, l'actrice palestinienne Hiam Abbass ("Satin rouge", "Les Citronniers", "The visitor") signe un drame familial aux résonances autobiographiques.

Hajar (Hafsia Herzi), Palestinienne d'Israël, étudiante éprise d'art et d'indépendance a une liaison avec son prof de dessin, anglais. A contrecœur, elle quitte Haïfa pour rejoindre sa bourgade du nord de la Galilée et retrouver sa famille à l'harmonie de façade, à l'occasion d'un mariage.

Le scénario, qui tire parfois vers le tragique, se veut léger et drôle. Il interroge, selon Hiam Abbass elle-même, la façon dont chacun porte en lui les traditions, la culture et l' éducation dont il hérite.

La bande-annonce de "Héritage"

Juliette Galeazzi