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Avec "Black City Parade", le groupe Indochine reste fidèle à lui-même

Nicola Sirkis, le chanteur d'Indochine, en concert à Paris en 2010. [Miguel Medina]
Le douzième album d'Indochine sera suivi par la plus grande tournée jamais entreprise par le groupe de Nicola Sirkis (en photo). - [Miguel Medina]
Malgré les années, Indochine ne change pas et sort "Black City Parade", un des albums très attendus en 2013. De son côté, le rockeur australien Nick Cave sort l'intime "Push the sky away". Quant au trio genevois Mama Rosin, il gagne la France avec son album "Bye bye bayou".

"Black City Parade", le douzième album d'Indochine est sorti lundi. Et les fans ne seront pas déçus. Le groupe français reste (trop?) fidèle à lui-même mêlant joliment pop et électro à grand renfort de refrains percutants.

Ainsi "Memoria" emboîte parfaitement le pas à des titres comme "Trois nuits par semaine" au registre des airs qui restent dans la tête. L'ambiance de ce morceau, comme celle de l'album en général, est elle plus noire qu'à l'ordinaire. Plus froide aussi.

Le clip, tourné à Berlin au crépuscule ce qui lui donne un côté vintage 100% nostalgique, montre le chanteur Nicola Sirkis au volant de sa voiture. Sa voix traînante, qui n'a pas pris une ride, évoque entre regret et espoir un amour révolu.

Une cartographie glaçante de l'époque

Composé entre Paris, Berlin, Bruxelles et Tokyo, "Black City Parade" dresse un portrait de l'époque plutôt glaçant fait d'images de guerre, d'homophobie ambiante et de vies désaxées aux quatre coins du monde.

Bourré de références, l'album d'Indochine consacre par exemple un titre étonnant à la ville de la chorégraphe allemande Pina Bausch, "Wuppertal". "Le fond de l'air est rouge" qui réussit à allier texte, rythme et instrumental mérite aussi d'être signalé.

S'il réunit tous les ingrédients qui ont bâti le mythe Indochine, "Black City Parade" donne parfois une impression de déjà vu qui risque de lasser.

Le clip de "Memoria"

Mystérieux et intime Nick Cave

Dans "Push the sky away" (sortie le 15 février), Nick Cave and the Seeds délaissent le rock affirmé de "Dig, Lazarus, Dig!!!" pour laisser place à une musique plus aérée. La voix de crooner de l'Australien n'en ressort que plus profonde et tourmentée.

Le ton est donné avant même la première note, avec la photo de couverture belle mais provocante, prise dans la chambre à coucher de Nick Cave à Brighton (GB). Le chanteur en costume noir entrouvre un rideau pour permettre à la lumière d'éclairer le corps nu de sa femme, Susie Bick.

Premier opus coécrit par Nick Cave et son violoniste, Warren Ellis, ce beau 9-titres à l'atmosphère aussi étudiée que dépressive erre de la religion à l'amour et la mort.

De la fantaisie sexuelle au boson de Higgs

Fidèle à lui-même, Nick Cave aborde dans "Push the sky away" ses thèmes fétiches, parmi lesquels amour et fantaisie sexuelle ont largement leur place, comme dans le planant "Mermaids".

Le divin n'a pas non plus disparu du répertoire du rockeur mystique qui surprend en abordant en musique et en huit longues minutes, l'impact de la découverte du boson de Higgs au Cern à Genève sur la religion.

Autres titres à signaler, "We No Who U R" et "Jubilee street" aux clips à l'ambiance inquiétante.

Le clip de "We No Who U R"

Le clip (censuré) de "Jubilee street"

Mama Rosin, des Genevois sortent du bayou

Le trio genevois Mama Rosin arrive en France où son album "Bye bye bayou" enchante les médias. Les Inrocks titrent même sur "le meilleur groupe (suisse) du monde". Et pour cause, l'opus gagne à être connu.

Dès les premières notes de "Marilou" ou de "Cassé mes objets (you broke my stuff)", ça fleure bon le vieux folk francophone de Louisiane et les accents de country.

Mama Rosin, créé en 2006 par le chanteur-guitariste Robin Girod et l'accordéoniste Cyril Yeterian, n'est pas pour autant un groupe pour initiés. Il réussit le tour de force d'allier musique cajun et punk rock pour un résultat original et décoiffant.

Après de premiers albums sur le label Voodoo Rhythm, Mama Rosin a enregistré les treize titres de "Bye bye bayou" dans les studios new yorkais de Jon Spencer, du Blues Explosion, dont le trio avait assuré la première partie.

Interprétation live de "Sorry Ti Monde"

Mama Rosin
Mama Rosin - "Sorry Ti Monde" / pl3in le poste / 5 min. / le 10 octobre 2012

Juliette Galeazzi

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Les sorties à venir

Axelle Red, "Rouge ardent" (15 février)

Krokus, "Dirty Dynamite" (22 février)

Mogwai , "Les Revenants" (25 février)

Dido, "The Girl who got away" (1er mars)

Stereophonics, "Graffiti On The Train" (4 mars)

Eric Clapton, "Old Sock" (8mars)

Bon Jovi, "What About Now" (8 mars)

Hurts, "Exile" (8 mars)

Lady Gaga, "ARTPOP" (8 mars)

David Bowie, "The Next Day" (8 mars)

Zazie, "Cyclo" (18 mars)

The Strokes, "Comedown Machine" (22 mars)

Depeche Mode, "Delta Machine" (29 mars)

L'info musique de la semaine

La collaboration berlinoise légendaire entre David Bowie et Iggy Pop pendant les années 70 va bientôt être adaptée au cinéma, selon l'hebdomadaire français Télérama.

Cette collaboration a donné lieu au pemier disque de la trilogie berlinoise de Bowie, "Low", et aux deux albums d'Iggy Pop, "The Idiot" et "Lust for Life", tous trois sortis en 1977.

Annoncé pendant la Berlinale, le biopic baptisé "Lust For Life" sera réalisé par Gabriel Range, sur un scénario de Robin French, qui a notamment créé la série "Cuckoo".