"Amour", de Michael Haneke, grand gagnant des César 2013
Grand favori de la 38e cérémonie des César qui s'est tenue vendredi soir à Paris, le bouleversant film sur la vieillesse de l'Autrichien Michael Haneke a été plusieurs fois récompensé.
La 38e cérémonie des César a débuté vendredi à 21h00 au théâtre du Châtelet à Paris. Elle était présidée par l'acteur et humoriste Jamel Debbouze, qui avait promis de camper son rôle "avec tout le sérieux qu'on ne (lui) connaît pas".
"Amour" de Michael Haneke, nommé 10 fois malgré la gravité de son sujet, a remporté le César du meilleur film. Il a aussi valu à l'Autrichien le César du meilleur réalisateur et du meilleur scénario original, tandis que ses acteurs principaux, Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant, ont reçu les César de meilleur(e) acteur/actrice.
Emmanuelle Riva maintes fois récompensée pour ce rôle
![L'affiche d'"Amour", de Michael Haneke. [allociné.fr]](https://img.rts.ch/articles/2013/image/7jqzge-26088204.image?mw=1280 "L'affiche d'\"Amour\", de Michael Haneke. [allociné.fr]")
Joint par téléphone par son fils Vincent, Jean-Louis Trintignant, en Belgique, a remercié et s'est dit "très content". Pour sa part, Emmanuelle Riva a reçu une standing ovation. Elle a déploré l'absence de "Trintignant et Haneke", avant d'ajouter qu'elle ressentait une "grande émotion" "d'être reçue pour la première fois chez Monsieur César".
A 85 ans, Emmanuelle Riva a déjà été récompensée par plusieurs associations de critiques américains, un Bafta britannique et le trophée de meilleure actrice aux European Film Awards pour son rôle poignant de malade en fin de vie. Il lui a aussi valu sa première nomination aux Oscars, qui seront attribués dimanche aux Etats-Unis. Le film, lui, a déjà raflé le Golden Globe du meilleur film étranger.
Compétition serrée
Avec 13 nominations, "Camille redouble", film sur une quadragénaire qui revit ses 16 ans, faisait aussi figure de grand favori. Cette belle surprise de l'année 2012 était pressentie pour le César de la meilleure réalisatrice.
Venaient ensuite "Les Adieux à la reine" de Benoît Jacquot, sur un Versailles à son crépuscule, cité dix fois pour une statuette, l'inclassable "Holy Motors" de Leos Carax ou encore "De rouille et d'os" de Jacques Audiard avec Marion Cotillard, en lice, entre autres, pour le César de la meilleure actrice.
"Argo" reçoit le César du meilleur film étranger
Au-delà des frontières hexagonales, "Argo" de Ben Affleck, sur l'exfiltration par la CIA de diplomates américains cachés à Téhéran pendant la Révolution Iranienne (grand favori pour les Oscars), a reçu le César du meilleur film étranger.
Kevin Costner a reçu un César d'honneur et a exprimé sa "gratitude" au cinéma français pour l'accepter "tel qu'il est", un acteur "américain" qui "fait des films de cow-boys". Visiblement ému, l'acteur de "Danse avec les loups" et des "Incorruptibles" a reçu son César d'honneur des mains de Michel Hazanavicius, le réalisateur de "The Artist".
afp/ptur
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Une cérémonie sur fond de polémique à propos des cachets des acteurs
Ces 38e Césars devaient servir de baromètre sur le niveau de tension dans le cinéma français après les polémiques sur l'exil fiscal de plusieurs acteurs, dont Gérard Depardieu, désormais citoyen russe.
Jamel Debbouze a épinglé le comédien, ainsi que le producteur Vincent Maraval - à l'origine d'une polémique sur le système généreux de financement du film français - dans un discours d'ouverture cinglant sur le mode: "Moi, président des Césars".
Pour son "gouvernement", il a notamment déclaré choisir Gérard Depardieu comme "ministre des Affaires étrangères et du Tourisme". Vincent Maraval, lui, a été nommé "ministre de l'Economie et de l'Argent".
Jamel Debbouze a aussi choisi l'acteur Sami Naceri, connu pour ses démêlés judiciaires, pour le "ministère de la Justice".