Après un retour manqué en 2008 avec "Safe Trip Home", Dido tente de renouer avec le succès qui avait accompagné ses deux premiers albums en 2000 et 2004 en proposant "Girl Who Got Away".
"Here With Me", "Hunter", "White Flag" ou "Don't Leave Home", autant de tubes qui ont porté les albums "No Angel" et "Life for Rent". Mais depuis "Safe Trip Home" il y a 4 ans, la chanteuse britannique avait quasiment disparu. Après une promo trop discrète en 2008, Dido a tenu à préparer le terrain pour son 4e album en 15 ans, en publiant notamment une vidéo d'extraits de plus de 11 minutes (!) sur YouTube.
Air déjà entendu et quelques surprises
"Girl Who Got Away" sonne d'abord comme des retrouvailles, avec la voix vaguement celtique et aérienne de Dido et ses compositions pop si plaisantes. Parfois ennuyeuses, ces retrouvailles sur des airs plus électro ont toutefois des invités surprises.
Tels le mélancolique "Happy New Year", qui parle d'une femme tentant de surmonter une rupture, ou le très émotionnel "Day Before We Went To War", préparé avec Brian Eno. Mais les vraies nouveautés sont "Let Us Move On", en collaboration avec le rappeur Kendrick Lamar, et surtout "Love to Blame", un titre étonnamment dansant fleurant les années 80.
Krokus capitalise sur son succès
Les métalleux de Krokus ne sont toujours pas prêts à ranger leurs guitares et les Soleurois le prouvent à grands renforts de riffs sur "Dirty Dynamite". Enregistré dans les mythiques studios d'Abbey Road, à Londres, ce 17e album des rockers parfois comparés à AC/DC ne déroge pas à la règle de leur succès: des riffs lourds, des mélodies accrocheuses et un chanteur charismatique.
Avec plus de 14 millions de disques vendus depuis 1975 et la reconnaissance aux Etats-Unis, les citoyens d'honneur de Memphis font dans la routine. Voilà pourquoi "Hallelujah Rock'n'Roll" ou "Doeg Song" raviront les fans.
Mogwai joue aux "Revenants"
Les Ecossais de Mogwai lèvent le pied et se font atmosphériques sur "Les revenants", qui sert de bande originale à la série du même nom sur Canal+. Essentiellement instrumental, l'album abandonne les ruades sonores qu'affectionne le groupe et les lignes de basse et de guitare ("Relative Hysteria") laissent volontiers la vedette au piano ("The Huts", "Kill Jester").
Le réalisateur de la série voulait privilégier "la dimension crépusculaire" de la musique, a indiqué Stuart Braithwaite, de Mogwai, à "Télérama". Bonne définition pour un album hypnotique aux compositions très travaillées.
Roch Voisine revisite ses tubes
Il y a 20 ans de celà, Roch Voisine était propulsé star avec son premier album "Hélène", vendu à près de 3 millions d'exemplaires en 3 ans. Cette année, avec "Duophonique", le Québecois revisite tous ses tubes au travers de duos (Coeur de pirate, Elisa Tovati, Patrick Fiori, Patricia Kaas, Chimène Badi, Lynda Lemay...) et avec un orchestre symphonique.
Une bouffée de nostalgie élégante destinée aux fans du crooner. Et un retour sans fracas pour Roch Voisine, 2 ans après la sortie de "Confidences", un album original (après plusieurs best of et des reprises) mais confidentiel.
Caryl Bussy
Les sorties à venir
Stereophonics, "Graffiti On The Train" (4 mars)
Eric Clapton, "Old Sock" (8mars)
Bon Jovi, "What About Now" (8 mars)
Hurts, "Exile" (8 mars)
David Bowie, "The Next Day" (8 mars)
Woodkid, "Goldenage" (15 mars)
Justin Timberlake, "20/20 Experience" (15 mars)
Zazie, "Cyclo" (18 mars)
The Strokes, "Comedown Machine" (22 mars)
Depeche Mode, "Delta Machine" (22 mars)
Michael Bublé, "To Be Loved" (12 avril)
Lady Gaga, "ARTPOP" (date de sortie encore inconnue)
L'information musicale (et cinéma) de la semaine
La lutte se durcit aux Etats-Unis contre les téléchargements illégaux de musique et de films, avec le début de la mise en oeuvre la semaine dernières par les grands fournisseurs d'accès à internet d'un système controversé, pouvant déboucher sur une suspension de la connexion.
Le dispositif, dont l'approche graduelle avant une suspension de l'abonnement internet rappelle la loi française Hadopi, est soutenu par l'industrie musicale et cinématographique, mais jugé liberticide par ses détracteurs.
Il repose sur l'envoi de jusqu'à six avertissements aux contrevenants identifiés, en recourant le cas échéant à des fenêtres "pop-up" les obligeant à en accuser réception.
Il peut conduire à un ralentissement voire une suspension temporaire de l'accès à internet, qui ne devrait toutefois pas être coupé totalement.
Le système est présenté comme volontaire, mais a été accepté par les cinq plus grands fournisseurs d'accès haut débit à internet du pays, couvrant 85% du marché résidentiel: Comcast, Time Warner Cable, AT&T, Cablevision et Verizon.
Ceux-ci ont commencé à dévoiler cette semaine la manière concrète dont ils allaient procéder.
AT&T a notamment annoncé dans un communiqué que ses clients "se verraient demander de regarder des documents sur un portail internet qui les informeront sur la distribution en ligne de produits protégés par des droits d'auteurs".
Le Centre pour l'information sur les droits d'auteurs, créé par l'industrie de la musique et du cinéma et les fournisseurs d'accès pour coordonner le dispositif, assure que celui-ci vise "à éduquer plutôt qu'à punir, et à diriger (les consommateurs) vers d'autres solutions légales".