Stereophonics lance "Graffiti on the Train", un dixième album en vingt ans de carrière. Les Gallois ont eu l'intelligence de ne pas se reposer uniquement sur leurs lauriers pop-rock, mais de proposer un savant mélange de titres formatés et d'expérimentation.
Certes, l'ouverture "We Share the Same Sun" ancre résolument l'album dans le rock. Mais dès "Graffiti on the Train" et ses violons dramatiques apparaissent des prises de risques intéressantes.
C'est le cas pour "Take Me", où Kelly Jones chante en duo avec sa compagne "Jakki Healy" pour une opposition de voix à l'effet contrasté puissant.
Entre brouhaha et sons limpides
Le principal reproche à Stereophonics pour cet album, c'est son entêtement à multiplier les pistes, ce qui crée trop souvent une sorte de brouhaha surchargé ("Roll the dice", "In a moment", "Violons and tambourins").
Car quand il se contente de laisser s'exprimer la voix et les instruments purs, le groupe atteint des sommets de virtuosité, comme dans le très bluesy "Been caught cheating" ou la ballade vocale "No one's perfect".
Hormis les titres trop formatés, "Graffiti on the Train" se révèle donc être un album globalement abouti, qui se laisse écouter agréablement.
La "vieille chaussette" d'Eric Clapton
C'est un Eric Clapton détendu, en vacances, lunettes de soleil sur le nez, chapeau de paille, devant un ciel bleu et des palmiers, qui apparaît sur la pochette de "Old Sock" (littéralement "vieille chaussette"), son 21e album.
Et même si le goût de l'image est douteux, elle a le mérite d'illustrer à merveille les 13 titres de l'album, pour la plupart des reprises d'autres artistes qui ont marqué Eric Clapton.
C'est le cas pour "Further on Down the Road" de Taj Mahal, l'ouverture qui installe dans une ambiance reggae, que l'on retrouve aussi avec "Till your well runs dry" de Peter Tosh.
Deux titres inédits pour le guitariste
En optant pour des reprises, Eric Clapton offre un spectre large de rythmes, allant sans rupture du jazz de Gershwin dans "Love is here to stay" au blues-rock de Gary Moore dans "Leadbelly".
A noter tout de même deux titres inédits "Every Little" et "Gotta Get Over", paradoxalement plus fades, comme s'il ne parvenait qu'à insuffler de la vie dans les compositions des autres.
S'il n'ôte pas l'impression de paresse de ses précédents opus (n'est pas "old sock" qui veut), Clapton est fidèle à son style. Et c'est réussi, surtout quand il s'adjoint la voix d'un certain Paul McCartney ("All of me").
La nostalgie américaine d'un duo promis
Ils se l'étaient promis, ils l'ont fait. Emmylou Harris et Rodney Crowell se sont mis ensemble pour "Old Yellow Moon", une "vieille lune jaune" qui renvoie aux images délavées d'antan.
Cette mélancolie se retrouve tout au long de l'album, du country "Hanging up My Heart" à l'émouvante ballade "Spanish Dancer". Il y a aussi quelques rythmes plus entraînants, comme le vieux rock de "Chase the feeling", le murmure rauque de "Black Caffeine" ou l'accéléré "Bluebird Wine".
Les deux complices trainent leur nostalgie de sexagénaires pour offrir douze titres prenants, émouvants.
Victorien Kissling
Les prochaines sorties
Justin Timberlake, "20/20 Experience" (15 mars)
Zazie, "Cyclo" (18 mars)
Saez, "Miami" (18 mars)
The Strokes, "Comedown Machine" (22 mars)
Depeche Mode, "Delta Machine" (22 mars)
Michael Bublé, "To Be Loved" (12 avril)
Lady Gaga, "ARTPOP" (date de sortie encore inconnue)
L'info musique de la semaine
La Suédoise Agnetha Fältskog, chanteuse d'Abba, a fait lundi son retour après neuf ans de silence avec un single intitulé "When You Really Loved Someone". Agnetha, 62 ans, doit sortir un album intitulé simplement "A" le 13 mai, a annoncé dans un communiqué sa maison de disque, Universal.
"When You Really Loved Someone", air pop entraînant, a été mis en ligne lundi sur le site internet Youtube, et est disponible sur des plateformes comme iTunes ou Spotify. "Je n'ai jamais pensé que je rechanterais, mais quand j'ai entendu les trois premiers titres, je n'ai pas pu dire non", a-t-elle expliqué.
Elle a signé une chanson dans cet album. "Je n'avais pas composé depuis vraiment longtemps, mais quand je me suis assise au piano cela m'est venu naturellement", a-t-elle raconté.
Agnetha a connu une carrière solo assez prolifique après la séparation d'Abba en 1982, sans renouer avec le succès phénoménal du groupe qui lui a assuré une célébrité mondiale. Selon les promoteurs du musée Abba qui doit ouvrir ses portes à Stockholm le 7 mai, ce groupe emblématique de la pop et du disco a vendu 378 millions d'albums dans le monde.