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Justin Timberlake fait durer le plaisir avec "The 20/20 Experience"

UNITED STATES, AUSTIN : AUSTIN, TX - MARCH 16: Justin Timberlake performs at Myspace Secret Show @ SXSW on March 16, 2013 in Austin, Texas. Jason Kempin/Getty Images for Myspace/AFP [Jason Kempin]
Le chanteur Justin Timberlake est de retour à la musique après six ans d'absence. - [Jason Kempin]
Après six ans d'absence, la pop star américaine Justin Timberlake revient à la musique avec "The 20/20 Experience", un cocktail R'n'B réussi mais sans surprise. Côté chanson française, Zazie révèle sa profondeur dans "Cyclo" alors que Damien Saez s'essouffle avec "Miami".

Ne l'appelez plus Justin Timberlake, mais JT. Six ans après le tube planétaire "SexyBack", la pop star américaine revient à la musique avec "The 20/20 Experience".  L'élégant 12-titres, enregistré avec le producteur fétiche Timbaland, s'écoute en 1h10. C'est long.

Outre les initiales dorées, la pochette fait référence à l'acuité visuelle de Justin Timberlake, qui prétend "faire de la musique qui se voit".

Mais si "20/20" est réussi, ce n'est pas tant par son caractère révolutionnaire que parce qu'il distille jusqu'à l'écoeurement un R'n'B sans surprise, comme dans "Suit & Tie" et "Mirrors" les deux premiers extraits dévoilés.

Un album inégal, qui fera danser

Parmi les huit autres titres de "20/20", "Tunnel Vision" enthousiasme avec son funk débridé tandis que "Let the groove get in" invite à la danse sur des rythmes orientaux, et "Strawberry Bubblegum" séduit grâce à son incursion électro.

Des autres chansons, on retient surtout l'insupportable longueur. Tous les titres –construits en deux parties- oscillent tous entre 5 et 8 minutes à la façon de "Lovestoned" sur "FutureSex/Love Sounds" (2006).

Au final, "20/20"  est un disque inégal sur lequel l'ex-membre de NSYNC s'est fait plaisir sans rechercher le tube ni l'innovation à tout prix.

Zazie se livre dans "Cyclo"

A 48 ans, Zazie sort "Cyclo", son huitième album. Très attendue, après l'échec relatif du conceptuel "Za7ie", la chanteuse française devrait combler ses fans avec cet opus sombre et intime aux sonorités électro.

Réalisé par Olivier Coursier, du groupe AaRON, "Cyclo" contient un vent de fraîcheur. Ici pas de superflu, Zazie va droit à l'essentiel avec, comme à l'accoutumée, des paroles ciselées. Belles. Les mots claquent sur des mélodies simples.

L'interprète de Zen s'y livre, se dévoile et explore plus loin la complexité des rapports homme-femme. "Le côté assez sombre est là, admet-elle dans un Live pour LeFigaro.fr. Mais ce n'est pas de la tristesse, c'est l'inconnu".

Entre enthousiasme et dépression

Le premier titre de l'album, "Les Contraires", consacré aux turpitudes du couple et des vies intimes, plante le décor. Ce n'est pas léger, mais le texte accroche: "J'adore, tu n'aimes pas, je sors, tu restes là/J'accours, tu es parti, c'est le jour et la nuit".

"Cylo", la chanson-titre à l'album, fait  de son côté référence à une société cyclothymique, se balançante entre enthousiasme forcené et dépression profonde tandis que "20 ans" fait revivre cet âge si symbolique "jusqu'au bout de la nuit". La chanson française reste présente, incarnée notamment par le très beau "Mademoiselle".

Bref, Zazie livre avec "Cyclo" un album globalement agréable à écouter, sans doute ce qu'elle a fait de mieux depuis longtemps.

Le clip de "Cyclo"

Saez s'essouffle avec "Miami"

Drogues, pouvoir et addiction sont au menu du dernier opus de Damien Saez, "Miami". Engoncé dans son rôle de provocateur, le Savoyard qui s'était fait connaître il y a plus de dix ans avec "Jeune et con" livre un album rock et brut, dans la lignée de "J'accuse", sept mois seulement après la sortie du triple album de "Messina". Lire: Le Français Saez livre "Messina", triple album aussi varié que réussi

Et peut-être est-il allé un peu trop vite. Car si on aime le rebelle, un sentiment de lassitude envahit à l'écoute du titre "Miami": texte cynique, refrain efficace, critique des strass et des paillettes dans cette ville capitale des apparences...

Sur le reste de l'album, on relèvera tout de même "Les infidèles", "Rochechouart" et "Le roi", animé par une soif de pouvoir qui n'est pas sans rappeler un certain "homme pressé" de Noir Désir. "Miami" n'est donc pas mauvais, mais peut-être Saez s'essouffle-t-il à proposer tant de nouveautés depuis 2008.

Le clip de "Miami"

Juliette Galeazzi

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Les prochaines sorties

The Strokes, "Comedown Machine" (22 mars)

Depeche Mode, "Delta Machine" (22 mars)

One Republic, "Native" (22 mars)

Mickael Miro, "Le temps des sourires" (25 mars)

Bonobo, "North Borders" (29 mars)

Flaming Lips, "Terror" (29 mars)

James Blake, "Overgrown" (5 avril)

Michael Bublé, "To Be Loved" (12 avril)

Iron & Wine, "Ghost On Ghost" (12 avril)

Iam, "Iam Morricone" (23 avril)

Daft Punk, "Random Access Memories" (17 mai)

Queens Of The Stone Age, "Like Clockwork" (14 juin)

Lady Gaga, "ARTPOP" (date de sortie encore inconnue)

L'info musique de la semaine

Le passé nazi du Philharmonique de Vienne, plutôt connu pour son très médiatisé concert du Nouvel An, refait surface depuis le 11 mars. A cette date, une partie des archives couvrant la période du IIIe Reich et les années qui suivirent a été mise en ligne sur le site de l'orchestre de la capitale autrichienne.

De ces "pages brunes", sur lesquelles se sont penchées trois historiens, on apprend notamment que l'institution a été dirigée après guerre, de 1954 à 1968 par un ancien membre de la SS et collaborateur actif de la Gestapo, Helmut Wobisch.

Avec ces révélations, l'Autriche a inauguré une nouvelle façon de gérer sa relation passée avec le régime nazi et ce, à la veille du 75e anniversaire de l'Anschluss, qui avait eu lieu le 12 mars 1938, et qui fut à l'origine du premier concert du Nouvel An en 1939.