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Depeche Mode résiste à l'usure du temps avec un CD inventif

Andrew Fletcher, Martin Gore et Dave Gahan, le trio du groupe Depeche Mode, après une présentation de son album le 24 mars à Vienne. [AP - Ronald Zak]
Andrew Fletcher, Martin Gore et Dave Gahan, le trio du groupe Depeche Mode, après une présentation de son album le 24 mars à Vienne. - [AP - Ronald Zak]
Ballades sombres et guitares blues, Depeche Mode est au mieux de sa forme pour la sortie de son 13e album, "Delta Machine". L'avis demeure plus mitigé pour The Strokes et Alizée.

Album le plus attendu de l'année pour certains ou nouveau non-sens musical pour d'autres, "Delta Machine", le 13e disque de Depeche Mode, est dans les bacs. Après plus de 30 ans de carrière, le groupe phare de l'electro-pop n'avait plus rien sorti depuis 2009.

Réduite à 3 membres, la formation anglaise continue à faire vivre sa magie si particulière avec la voix de Dave Gahan et les mélodies de Martin Gore.

Résistant à l'usure du temps et aux addictions de ses membres, "DM" livre un CD inventif et troublant, qui ne laisse pas indifférent. En témoigne le vif débat sur Twitter, bon ou pas bon?

Pas vraiment un remède bonne humeur

"Delta Machine" se présente comme une invitation au voyage dans le monde de Depeche Mode, même si on ne sait jamais vraiment où l'on va. Ouvrant sur l'excellent "Welcome to my world", l'album se referme sur un "Goodbye" d'autant bonne facture: ballades sombres, guitares blues, paroles énigmatiques.

Dommage que ce périple musical comporte quelques fausses notes, des titres trop braillards ("Angel", "Soft Touch") ou trop électro ("My little universe").

Parmi les petites perles, citons encore ce splendide et plaintif "Should be higher", aussi planant que déroutant. Mais gare aux coups de déprime!

The Strokes, un cinquième album qui se tâte

The Strokes vont-ils encore séduire?
The Strokes vont-ils encore séduire?

Révélation, renouveau du rock ou inventivité foisonnante, tout a été dit sur The Strokes lors de leur explosion médiatique du début des années 2000. Après deux albums très réussis et deux plus moyens, après un break de plusieurs années et des guéguerres entre les membres, le groupe est de retour.

Pour ce 5e album, baptisé "Comedown Machine", les cinq New-Yorkais semblent encore se tâter: entre modernisme et passéisme, quelle formule gagnante?

En définitive, ce sont surtout les sonorités des années 80, avec un synthé renvoyant les guitares aux oubliettes, qui semblent l'emporter.

Pas à la hauteur des espérances

Après l'effervescences des débuts, les critiques sont de plus en plus mitigées sur The Strokes, allant de "génial" à "fin de l'histoire", et si le quintette fait ce qu'il peut pour surnager, il ne peut empêcher une certaine lassitude.

Ainsi, ces onze titres demeurent fades, apathiques, même quand le début est énergique ("50/50"). Et quand on veut mettre du rythme, on en fait trop: "One way trigger" devient une musique de jeu vidéo avec des envolées trop haut perchées du chanteur Julian Casablancas.

Et si "All the time" et "Welcome to Japan" laissent entrevoir des jours meil-leurs, on s'ennuie trop souvent.

Alizée, que faire pour oublier Lolita?

Alizée se veut plus mûre pour son dernier album.
Alizée se veut plus mûre pour son dernier album.

Le cinquième et dernier album d'Alizée s'intitule sobrement "5". D'où la plaisanterie qui circule sur internet: cinq, le nom du CD ou le nombre de disques qui vont trouver un acheteur?

Si l'attaque est un peu facile, il est vrai qu'on peut se demander quel sera le public de ce 11-titres manquant souvent d'affirmation musicale.

Il est sûr que les fans de la première heure, ceux de Lolita et du bain de mousse, ont grandi et sont souvent allés voir ailleurs. Et si Alizée dit aussi vouloir tourner cette page, à 28 ans, l'échec des 2 derniers CD ne permet pas d'être optimiste pour elle.

De l'énergie, mais pas de folie

Alizée affirme que cet album se veut un hommage à Gainsbourg et surtout à son idole France Gall. Et si la jolie brune a abandonné son ton candide pour des sonorités plus graves et les jeux de mots pour des paroles matures, on reste loin de "Résiste" ou "Evidemment".

Mais la jeune maman y met de l'énergie ("Je veux bien", "A cause de l'automne") ou de la tendresse ("Mon chevalier") et ces titres se laissent écouter. D'autres manquent vraiment d'originalité ("Boxing girl", "10 ans").

Tout n'est pas à jeter donc, même si certains le pensent, mais cet album en appelle un autre, plus abouti.

Frédéric Boillat

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Les prochaines sorties

One Republic, "Native" (22 mars)

Jean-Louis Murat, "Toboggan" (25 mars)

Mickael Miro, "Le temps des sourires" (25 mars)

Manu, "Dernière étoile" (25 mars)

Bonobo, "North Borders" (29 mars)

Flaming Lips, "Terror" (29 mars)

Carla Bruni, "Little French Song" (1er avril)

Jacques Higelin, "Beau repaire" (1er avril)

James Blake, "Overgrown" (5 avril)

Michael Bublé, "To Be Loved" (12 avril)

Iron & Wine, "Ghost On Ghost" (12 avril)

Lara Fabian, "Le secret" (15 avril)

Iam, "Iam Morricone" (23 avril)

Daft Punk, "Random Access Memories" (17 mai)

Queens Of The Stone Age, "Like Clockwork" (14 juin)

Lady Gaga, "ARTPOP" (date de sortie encore inconnue)

L'info musique de la semaine

L'industrie musicale américaine a freiné la baisse de son chiffre d'affaires l'an dernier, notamment grâce à une forte progression des services d'écoute en streaming sur internet, a indiqué l'association du secteur RIAA.

Au total, le chiffre d'affaires du secteur en 2012 a baissé de 0,9% à 7,1 milliards de dollars (6,7 milliards de francs). Pour l'organisation, il s'agit de la deuxième année de "stabilisation" après les forts reculs des années précédentes.

Les revenus des ventes de disques physiques (CD, vinyles) ont encore chuté de 16,5%, tombant à 2,8 milliards de dollars après 3,4 milliards en 2011. L'association relève toutefois qu'une partie du recul est due à des baisses de prix, le nombre d'unités vendues ayant moins diminué, de 11,7%.

La déprime continue du marché physique a été compensée en grande partie par les revenus du numérique. Ceux-ci ont grimpé de 14% à plus de 4 milliards de dollars l'an dernier, et représentent ainsi désormais 59% du chiffre d'affaires global du secteur.

Cette croissance est surtout tirée par une forte progression des revenus tirés des services d'écoute de musique en streaming sur Internet. Ceux-ci sont financés par des abonnements ou la publicité sur les sites concernés.