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La réalisatrice romande Jacqueline Veuve est décédée

La réalisatrice Jacqueline Veuve s'est éteinte à l'âge de 83 ans
La réalisatrice Jacqueline Veuve s'est éteinte à l'âge de 83 ans / 12h45 / 1 min. / le 19 avril 2013
La réalisatrice s'est éteinte jeudi à l'âge de 83 ans. Elle avait reçu en mars le Prix d'honneur du cinéma suisse pour l'ensemble de son oeuvre.

La réalisatrice romande Jacqueline Veuve est décédée jeudi des suites d'une longue maladie. Née en 1930 à Payerne, Jacqueline Veuve a suivi des études de bibliothécaire, de cinéma et d'anthropologie en Suisse et en France.

 Dans les années 1950, elle travaille au Musée de l'homme à Paris, notamment avec l'ethnologue et cinéaste français Jean Rouch. En 1972-73 elle réalise des courts-métrages au Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Boston.

Le court-métrage "Le Panier à viande " (1966), co-réalisé avec Yves Yersin, lance sa carrière. Puis en 1978, le long métrage "La Mort du grand-père" sélectionné au Festival de Locarno assoit sa réputation.

Chroniqueuse du quotidien

La cinéaste était une "chroniqueuse du quotidien", l'homme et son travail, les artisans et la vie à la campagne étant des thèmes récurrents dans sa filmographie. Les films "Jour de marché" (2002), "Chronique vigneronne" (1999), ou encore "Chronique paysanne en Gruyère" (1990) en sont de bons exemples.

En plus de ses nombreux documentaires, Jacqueline Veuve a aussi réalisé deux fictions "exemplaires", "Parti sans laisser d'adresse" (1982), présenté à Cannes et primé plusieurs fois, et "L'Évanouie" (1994).

Jacqueline Veuve a réalisé une soixantaine de films au total.

De nombreuses distinctions

La réalisatrice a reçu de nombreuses distinctions, dont le Prix du cinéma suisse 1998 (meilleur documentaire) pour "Journal de Rivesaltes 1941-1942" et un prix culturel remis par la Fondation Leenaards en 2011.

Sa maladie ne lui a pas permis de venir chercher en personne le Prix d'honneur pour l'ensemble de sa carrière qui lui a été décerné en mars dans le cadre du Prix du cinéma suisse.

ats/delg

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Réactions

Le réalisateur Lionel Baier, qui fut son assistant, souligne le "courage" qu'il a fallu à Jacqueline Veuve "pour faire une telle carrière". Il salue "une grande réalisatrice", qui "a raconté pendant 30 ans le quotidien des artisans de ce pays".

"C'était l'une des documentaristes suisses et romandes importantes. C'était une femme et il n'y en avait pas beaucoup à l'époque. Elle a notamment travaillé avec le Français Jean Rouch. C'était une amie", a déclaré Freddy Buache, ancien directeur de la Cinémathèque suisse à Lausanne.

Jacqueline Veuve a été "vraiment une pionnière de notre cinéma" qui travaillait de manière "totalement unique", estime Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse. Elle "incarne la mémoire" de la Suisse.

Hommage sur la RTS vendredi 19 avril 2013

La RTS rend hommage à Jacqueline Veuve en diffusant vendredi le documentaire "Chère Jacqueline" (20h10 sur RTS Deux). Réalisé par Dominique de Rivaz en 2005, ce film présente la femme qui se cache derrière la réalisatrice à travers le parcours de cette personnalité fascinante et parfois agaçante.

De même, l'émission Vertigo consacre son émission de vendredi à la réalisatrice romande décédée hier (dès 16h30 sur La Première).