Avec "Didnt' It Rain" Hugh Laurie fait oublier le Dr House

Des tableaux saisissants de l'Amérique d'autrefois. Dans ce second opus "Didn't It Rain", le chanteur britannique Hugh Laurie, déclare à nouveau sa flamme aux monstres sacrés d'antan.

Un album de reprises donc, faisant renaître Ray Charles et Tony Bennett avec le titre "Evenin'" ou le jazzman Jelly Roll Morton dans "I Hate a Man Like You". Interprète hors pair et musicien blues aux accents jazz et soul, Hugh Laurie nous embarque dans un voyage qui ravive nos plus vieux souvenirs.

La premier titre "The St.Louis Blues" annonce tout de suite la couleur: le décor sera la Nouvelle-Orléans!

Le clip de la chanson "Unchain My Heart":

Des voix féminines envoûtantes

Deux après le premier opus "Let Them Talk", Hugh Laurie a su bien s'entourer dans le second. Des voix féminines à la fois puissantes et douces s'invitent ici et là. Parfois même pour une chanson entière, comme Sista Jean sur le titre "Send Me To The'Lectric Chair".

Le timbre blues de Gaby Moreno ne passe non plus inaperçu dans une reprise de "Kiss of Fire" de Louis Armstrong, le tout sur un air de tango "El Choclo".

L'entraînant gospel "Didn't It Rain" offre enfin un séduisant moment d'énergie à mi-album. Bref, un incontournable qui confirme que le Dr House a définitivement cédé sa place au musicien.

Iggy & The Stooges, des âmes libres

Iggy & The Stooges ne sont pas morts. Ils le prouvent et rempilent avec leur 5e album "Ready to die". A 66 ans, le leader charismatique du groupe Iggy Pop n'a rien à envier aux nouvelles figures du punk-rock américain.Son jeu de scène et sa voix rauque toujours intacte séduira des plus frileux aux amateurs.

Dès les premières notes, une envie irrépressible: danser et vibrer comme ce cheval fou sur scène. Mais attention à ne pas se laisser refroidir par une prose qui abuse parfois des clichés "Sex, drugs & rock'n'roll".

Passer ce cap, Iggy Pop nous embarque à chaque fois 20 à 30 ans en arrière.

Le calme après la tempête

Comme dans tout bon album punk, les guitares crachent et la batterie s'emballe. Mais dans cet océan de notes bien appuyées, des ballades se cachent indubitablement. L'ode à la fuite de "Unfriendly World" et le final quasi country avec "Departed" offrent une respiration nécessaire dans cet album.

Après 40 ans, le groupe punk s'est enfin reformé tel qui était lors du mythique "Raw Power" en 1973. Le pari est réussi, malgré un prologue peu convaincant avec le titre "Burn".

Ils peuvent mourir Iggy & The Stooges, disent-ils. Mais nous, on n'est pas encore prêts à les laisser partir.

Rod Stewart, ou le temps du bilan

Avec "Time", il était effectivement temps que Rod Stewart se remette à écrire et à composer. Cela fait près de quinze ans que le chanteur britannique enchaîne les albums de reprises.

Ce retour très attendu laisse pourtant une dérangeante impression de déjà-vu. Les amateurs de voix rocailleuse, de musique pop, un brin rock et folk, ne seront certainement pas déçus: c'est bien du Rod Stewart!

"Time" résonne comme une sorte de bilan et se révèle sans surprise, sans folie. A 68 ans, Rod Stewart ne s'est pas aventuré hors des sentiers battus et offre un album peu décoiffant.

Le clip de "It's Over":

Mélanie Ohayon