"Nous devrions, a priori, nous réjouir (...) Hélas, et indépendamment de la qualité artistique du film, nous ne pourrons pas participer de cet enthousiasme : nos collègues ayant travaillé sur ce film nous ont rapporté des faits révoltants et inacceptables".
Ces mots sont extraits d'un communiqué du syndicat français des professionnels de l'industrie de l'audiovisuel et du cinéma (Spiac-CGT), qui a décidé, avant que la Palme d'or du Festival de Cannes 2013 ne soit attribuée dimanche soir, d'exposer les conditions de tournage du film "La vie d'Adèle".
Concrètement, le syndicat dénonce, entre autres, des journées de travail de 16 heures, déclarées de 8 ou encore salaires promis "nets", mais finalement versés en brut.
Le Spiac-CGT fait également état d'incitations "à faire des trajets automobiles dans des délais tels que les personnes en charge de ce travail devaient rouler à plus de 180 km/h".
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Le film sera-t-il remonté?
L'équipe technique du film a également été agacée par le fait qu'aucun générique n'avait été diffusé à la fin de la projection cannoise.
"C'est comme si nos noms avaient été effacés, on n'existe plus", s'est plaint un technicien cité par Le Monde.
Ce manque s'explique par les conditions du montage, bouclé à la dernière minute.
"Le montage fut monstrueux avec ses 750 heures de rush", assure ainsi Libération.
Par ailleurs, il se pourrait qu'Abdellatif Kechiche repasse par un banc de montage avant la diffusion de son film afin de fournir une version plus courte et plus facilement commercialisable que celle présentée à Cannes, longue de près de 3 heures.
Le tweet polémique de Canal+
Au moment où le nom du lauréat de la Palme d'or était dévoilé, consacrant le traitement du thème de l'homosexualité, le responsable du compte Twitter de Canal+ a dérapé.
"Est-ce qu'elles vont se lécher le minou pour fêter la Palme d'or?", a-t-il écrit.
La chaîne a rapidement présenté ses excuses pour une "mésentente absolue sur ce tweet en rien homophobe, surtout en cette journée."