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Le directeur Carlo Chatrian dévoile son premier Festival de Locarno

Carlo Chatrian. [Lukas Lehmann]
Interview de Carlo Chatrian, nouveau directeur artistique / Forum / 5 min. / le 17 juillet 2013
Stars et étoiles s'apprêtent à converger vers la Piazza Grande pour le 66e Festival du Film de Locarno, du 7 au 17 août. Le nouveau directeur artistique Carlo Chatrian en a dévoilé la programmation mercredi.

Première édition du nouveau directeur artistique Carlo Chatrian, le Festival du Film de Locarno entend poursuivre sa politique de croissance et de diversification pour la 66e édition qui aura lieu du 7 au 17 août.

"Locarno n'est pas un festival modeste qui entend le rester", a déclaré mercredi le président Marco Solari, lors de la conférence de presse de présentation à Berne, "tant du point de vue du contenu qu'aux niveaux organisationnel et financier". Plus de 300 films seront projetés dans les divers lieux et catégories.

"A l'étroit"

"Nous ne sommes plus petits et mignons", a insisté Marco Solari. La manifestation se trouve actuellement à l'étroit, avec ses 12 millions de budget actuels selon le président de l'organisation. Le prochain budget devrait donc plutôt avoisiner les 15 millions.

Pour le Tessinois, le festival doit également valoriser la minorité culturelle et politique de la Suisse italienne, et doit de ce fait être encouragé dans son rôle de contrepoids. En cela, les appuis de la Confédération et des sponsors sont plus nécessaires que jamais, selon le président.

Diversité sur la Piazza Grande

Le président du festival Marco Solari a à nouveau fait preuve de son enthousiasme légendaire. [KEYSTONE - Lukas Lehmann]
Le président du festival Marco Solari a à nouveau fait preuve de son enthousiasme légendaire. [KEYSTONE - Lukas Lehmann]

Tout en contraste, la programmation de la Piazza Grande s'ouvrira au sifflement des balles hollywoodiennes de "2 Guns", de Baltasar Kormakur.

Après 16 films, elle se terminera sur une note résolument plus calme et réflexive, avec le documentaire "Sur le chemin de l'école" du Français Pascal Plisson.

"L'expérience Blocher", de Jean-Stéphane Bron, et "Les grandes ondes", de Lionel Baier, deux avant-premières suisses, se verront également sur la place mythique, véritable coeur du festival, et grande de 8000 places.

Vingt films en compétition

Vingt longs-métrages, dont 18 en première mondiale, se disputeront le Léopard d'or. Fort de réalisateurs venus de quatre continents, le Concorso internazionale confrontera des jeunes auteurs à des cinéastes de renom.

La compétition marquera le retour du Suisse Yves Yersin avec "Tableau noir", aux côtés des productions helvétiques "Sangue" de Pippo Delbono et "Mary, Queen of Scots" de Thomas Imbach.

"Feuchtgebiete" de l'Allemand David Wnendt et "E agora? Lembra-me" du Portugais Joaquim Pinto sont également très attendus.

Berne, Katharina Kubicek

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44 films suisses

Les productions helvétiques, 44 au total, seront présentes dans toutes les compétitions du festival.

"Sangue" de Pippo Delbono et de "Mary, Queen of Scots" de Thomas Imbach ambitionnent le Léopard d'or, aux côtés de "Tableau noir" d'Yves Yersin qui, dans une classe de montagne, s'interroge sur la notion d'apprentissage.

"L'expérience Blocher", documentaire de Jean-Stéphane Bron questionne et s'amuse de la manière de filmer quelqu'un dont on ne partage pas les idées, alors que "Les grandes ondes" de Lionel Baier investit un univers de radio des années 1960.

Locarno et ses stars

Que serait la Piazza Grande sans ses étoiles et paillettes? Pour la 66e édition du Festival de Locarno, le glamour n'est pas en reste, avec la présence de Faye Dunawaye, Jacqueline Bisset et Christopher Lee.

Le cinéaste Otar Iosseliani y sera honoré pour l'ensemble de sa carrière, tout comme l'acteur Sergio Castellito.

La Pardo d'onore revient à Werner Herzog, qui présentera en première mondiale les quatre épisodes de sa série "Death Row". Le Focus du festival sera, lui, consacré à une sélection de films de réalisateurs syriens.

Une rétrospective Cukor

La grande rétrospective du festival sera dédiée cette année au maître hollywoodien George Cukor (1899-1983).

L'oeuvre, abondante, du cinéaste de "My Fair Lady" sera présentée dans son intégralité, comme celle d'Otto Preminger en 2012 et Vincente Minelli en 2011. Certaines projections seront intercalées entre des films récents, comme "Rich and Famous" sur la Piazza Grande.

"Cukor portait un regard acéré et sans compromis sur la société américaine et sur Hollywwod, et permet ainsi un dialogue intéressant avec des productions récentes", explique Carlo Chatrian.