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L'inclassable et éclectique Stromae passe l'écueil du second disque

Stromae a accumulé de nombreux inconditionnels ces dernières années, ici la signature d'autographes à Bruxelles le 21 août. [Kristof Van Accom]
Stromae a accumulé de nombreux inconditionnels ces dernières années, ici la signature d'autographes à Bruxelles le 21 août. - [Kristof Van Accom]
Un Stromae toujours aussi inventif, mais pas toujours avec réussite, un John Mayer qui étale sa relation avec Katy Perry et des Whites Lies qui interpellent, l'actualité musicale part tous azimuts cette semaine.

Sorti de nulle part et propulsé au firmament en 2010 avec son single "Alors on danse", Stromae est à nouveau encensé par la critique pour son deuxième album "Racine carrée". Un titre qui pourrait renvoyer à la curieuse alchimie mathématique qui fait apprécier cet artiste.

Car de multiples "moins" cohabitent avec d'indéniables "plus" pour rendre Stromae complètement inclassable: titres mélancoliques ou surrythmés, paroles soignées ou sans queue ni tête, horreurs musicales ou sons attachants, hip-hop, dance ou chanson française. Bref, le Belgo-Rwandais de 28 ans a pour créneau l'originalité et l'éclectisme.

Carnaval, Brel, MST, Twitter et ivresse

La pochette de "Racine carrée".
La pochette de "Racine carrée".

"Racine carrée" ouvre sur l'inaudible "Ta fête", un mix carnavalesque pour faire bouger les dancefloors. On se dit aïe! Puis "Papaoutai", un questionnement de l'enfant abandonné sur fond de rumba congolaise, n'est pas dénué d'intérêt.

Les 13 chansons sont du même acabit: ode à Cesaria Evora, dénonciation de la démagogie politicienne, doutes concernant Twitter, MST, cancer, tout y passe dans un improbable mélange de styles.

Avec "Formidable", titre parlé que certains comparent peut-être abusivement à Brel, Stromae a aussi fait le buzz en diffusant une vidéo où il semble ivre. Un clip à vocation marketing qui a été vu 15 millions de fois avant même la sortie du disque.

John Mayer et Katy Perry, l'amour sur CD

Alors qu'il sort son sixième album, John Mayer demeure encore peu connu en Europe, alors qu'il est une star aux Etats-Unis. Le chanteur-guitariste a d'ailleurs conquis une partie de sa renommée en s'affichant aux bras de jolies dames, comme Jennifer Love Hewitt, Jennifer Aniston ou Taylor Swift.

A 35 ans, le natif du Connecticut fait désormais l'actualité avec sa nouvelle conquête, Katy Perry, avec laquelle il partage le duo "Who you love", l'un des 11 titres du disque "Paradise Valley". Mais cette mise en avant du couple dessert assurément le CD, car la chanson se résume à une guimauve sans punch.

Folk séduisante, romantisme ennuyeux

John Mayer est surtout connue par sa vie privée en Europe.
John Mayer est surtout connue par sa vie privée en Europe.

S'il faut passer les titres trop romantiques comme "Badge and Gun" et "Dear Marie", les accents folk et les tonalités country sont séduisantes, à l'image de "I will be found", où John Mayer exalte sa voix grave pour une ballade réussie.

Quant à "Wildfire", l'autre duo du disque avec le rappeur Frank Ocean, il ne s'agit que d'un long ennui de 1'30, alors que la version de 4'30 en solo, avec une véritable énergie communicative, s'avère un autre excellent moment.

John Mayer affiche ainsi un joli talent à la guitare et une voix sympa, mais trop de dérives doucereuses qui font manquer de relief à l'ensemble.

Whites Lies, imposture ou magnétisme?

Pour qualifier "Big TV", le troisième album du groupe britannique White Lies, la critique parle de post-punk fourre-tout, de new wave revival, de bon rock à inspiration pop, de cold wave bien sentie ou même de "mauvais Depeche Mode". Une diversité qui reflète bien le malaise qui naît à l'écoute de cet album.

A la première impression d'un énième album de pop/rock mille fois rabâché s'oppose une certaine fascination pour cette tonicité quasiment magnétique. White Lies, un groupe faussaire de blancs menteurs ou un trio londonien de génie qui mériterait une plus forte audience de ce côté-ci de la Manche, la question doit être posée.

De jolis moments, mais trop d'artifices

White Lies, un trio londonien qui veut percer dans tout le continent.
White Lies, un trio londonien qui veut percer dans tout le continent.

Avec Harry au chant, Charles à la basse et Jack à la batterie, trois amis d'enfance qui jouent ensemble depuis 10 ans, White Lies égrène 12 titres où la force électro des synthés prédomine.

"Be your man", "First Time Caller" et "Mother Tongue" réunissent ce que le trio fait de mieux: de l'énergie, des envolées presque lyriques et un brin de folie. Le reste demeure un ton au-dessous, alors que les deux interludes "Space" coupent l'album au mauvais moment.

Pas des faussaires donc, mais pas des extra-terrestres non plus, la faute à de fréquents passages forçant sur une grandiloquence un poil artificielle.

Frédéric Boillat

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Les prochaines sorties

Franz Ferdinand, "Right Thoughts, Right Words, Right Action" (23 août)

Babylon Circus, "Never Stop" (23 août)

Patrice, "Rising Of The Son" (30 août)

Babyshambles, "Sequel to the Prequel" (30 août)

Nine Inch Nails, "Hesitation Marks" (30 août)

Arctic Monkeys, "AM" (6 septembre)

Pink Martini, "Get Happy" (6 septembre)

Katie Melua, "Ketevan" (13 septembre)

Jack Johnson, "From Here To Now To You" (13 septembre)

Placebo, "Loud Like Love" (16 septembre)

Grégoire, "Les roses de mon silence" (16 septembre)

Sting, "The Last Ship" (20 septembre)

Gaetan Roussel, "Orpailleur" (30 septembre)

Céline Dion, "Loved Me Back To Life" (18 octobre)

LadyGaga, "Artpop" (11 novembre)

L'info musicale de la semaine

Amélie Poulain débarque à Broadway, mais le réalisateur du fameux film avec Audrey Tautou, Jean-Pierre Jeunet, a déclaré vendredi avoir cédé les droits pour l'argent, afin de soutenir une association, affirmant que ce projet "le dégoûte profondément".

"J'ai absolument horreur des comédies musicales et je hais Broadway. Je considère que c'est l'incarnation même de la ringardise", a expliqué le cinéaste sur la radio RTL.

"J'ai résisté pendant longtemps, j'ai refusé toutes les propositions et puis une dizaine d'années après, c'est un peu la crise. Je soutiens une association qui s'appelle Mécénat Chirurgie Cardiaque. Il faut 10'000 euros pour sauver un enfant, j'ai déjà participé à sauver une bonne douzaine d'enfants et là je me dis qu'il y a peut-être une opportunité d'en sauver d'autres", a-t-il poursuivi.

"J'ai donc fait taire mes petits problèmes de conscience, ça me dégoûte profondément cette comédie musicale, je peux vous dire je n'irai pas la voir, je ne veux pas en entendre parler, je n'écouterai pas ce qu'ils font mais si ça doit rapporter de l'argent eh bien peut-être que je pourrais sauver quelques vies... donc c'est uniquement pour ça que j'ai accepté", a conclu Jean-Pierre Jeunet.

Le film, sorti en 2001, avait enregistré 8,6 millions d'entrées en France, et des recettes mondiales de 152 millions de dollars.