Tour à tour comédien, metteur en scène, écrivain, poète et peintre, Michel Viala s'est éteint jeudi des suites d'un cancer dans sa maison de retraite à Céligny (GE). Il avait 80 ans.
De son vrai nom Claude Michel Tissot, Michel Viala est né à Genève le 17 mai 1933. Il a suivi les cours des Beaux-Arts tout en se formant sur le tas à de nombreux métiers des coulisses. "Il faisait même les décors", souligne le metteur en scène François Rochaix qui collaborait avec Michel Viala depuis près de 50 ans.
Michel Viala a débuté au Théâtre de Poche comme comédien dans les années 50, selon le Dictionnaire du théâtre en Suisse. Cet anarchiste part ensuite bourlinguer en Afrique et en Asie. Il rentre à Genève au milieu des années 60 où il écrit et met en scène. Ces textes, dont "Le Blé", "La Machine" et "La Pierre", sont joués en Suisse romande et ensuite à l'étranger.
Censuré
Très critique, Michel Viala s'en prend à la Suisse dans "La Clinique du docteur Helveticus". Son oeuvre est alors censurée. Le dramaturge qui ne veut pas d'un théâtre élitiste écrit aussi" Le Creux", une farce populaire autour d'une fosse à purin piégée. "Il voulait que ses pièces soient jouées par des troupes d'amateurs", relève François Rochaix.
Michel Viala doit être l'auteur le plus joué en Suisse romande, précise ce dernier. En 1984, il reçoit le Prix de la Société des auteurs et compositeurs dramaturge pour l'ensemble de son oeuvre.
Au cinéma
L'homme de théâtre se distingue aussi au cinéma. Le film "L'Invitation" réalisé sur la base de son scénario par Claude Goretta décroche en 1973 le prix du jury du Festival de Cannes. Il écrit beaucoup pour la télévision, dont la série "La vierge noire" qui raconte le destin d'une Africaine qui débarque dans la campagne pour épouser un Suisse.
Cabossé par la vie, Michel Viala a aussi vécu plusieurs fois dans la rue. "C'était par choix", explique son ami François Rochaix. Mais à chaque fois il a continué à écrire. Le Théâtre de Poche a encore récemment présenté une de ses oeuvres.
ats/fb