Franz Ferdinand signe un retour en fanfare

Quatre ans, c'est le temps qu'il a fallu à Franz Ferdinand pour façonner une pépite pop-rock au titre improbable, que l'on peut prendre pour un mot d'ordre pour matin pénible, "Right Thoughts, Right Words, Right Action".

Passés tout près de la séparation après un troisième album ("Tonight : Franz Ferdinand") un peu poussif et une tournée de 2 ans épuisante, les Ecossais se sont remis en question, puis au travail. Résultat, un album dense (moins de 40 minutes), bourré d'énergie, malin et diablement efficace. La bande d'Alex Kapranos avait débuté en indiquant vouloir "faire de la musique pour que les filles dansent"... le but est largement dépassé.

Un condensé sans fausses notes

La bande de Glasgow donne d'entrée le ton avec le sautillant "Right Action", un titre taillé pour la scène. Ambiance nineties ("Evil Eyes") et rock garage mais éclairé ("Love Illumination") se succèdent avant un intermède disco ("Stand On The Horizon"). Le passage obligé par la ballade se fait avec "Fresh Strawberries", brillant comme un tube sixties, mais avec un thème (la dégénérescence) aux antipodes.

L'album finit sur "Goodbye Lovers & Friends", invite grandiloquente à son propre enterrement. Confirmant que "C'est vraiment la fin", Kapranos lâche "Ne jouez pas de musique pop/Vous savez que je déteste la pop".

 - Babylon Circus - en son chapiteau

Babylon Circus plante à nouveau son chapiteau dans les bacs des disquaires avec "Never Stop", un cinquième album placé entre deux de ses nombreux passages sur scène.

Le collectif composé de neuf Lyonnais reste résolument positif et cherche toujours à faire bouger les foules avec son ska/rock dopé par une kyrielle d'instruments: guitares, basse, batterie et claviers, mais aussi saxophone, clarinette, accordéon, flûte, trombone, tuba et trompette. Mélangeant toujours reggae, punk et rock, le groupe prouve qu'il n'a pas fini d'écumer les festivals comme il le fait depuis 1995 déjà.

Vraiment convaincant sur scène

Festif, inventif et sympathique, Babylon Circus a toutefois les défauts de ses qualités: si le collectif fait volontiers danser il lasse à l'écoute. Même si les Lyonnais explorent le virage de la quarantaine et mettent un peu plus de rock que de punk dans leurs notes, il est difficile de ressortir un titre de l'avalanche de "Never Stop".

Ce n'est d'ailleurs que quand le tempo ralentit et que les instruments se font plus discrets, que "Demain dehors" se fait entendre comme ce qui pourrait être LA ballade mélancolique de l'album. Un bon groupe de scène, qui peine à s'imposer en dehors des concerts.

 - Patrice - sur un air de sweggae

Le reggaeman allemand Patrice est de retour à la fin août avec "The Rising of the Son" pour donner un petit coup de pouce à l'été qui s'achève.L'adepte autoproclamé de Sweggae Music (ou le reggae qui swingue) a encore dopé ses composition avec des sonorités soul, hip-hop et électro.

Né d'un père sierra-léonais, Patrice n'oublie pas ses racines sur "Alive", accompagné d'un film d'un quart d'heure, qui évoque la violence des gangs de Freetown. Avec le très aérien et électro "Hippies with Guns", il chante en revanche la force de la musique capable de changer les choses.

Caryl Bussy