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Pete Doherty et sa bande signent une ode à l'ennui

Pete Doherty lors d'un concert gratuit donné à Paris en juillet dernier. [EPA/Ian Langsdon]
Pete Doherty lors d'un concert gratuit donné à Paris en juillet dernier. - [EPA/Ian Langsdon]
Babyshambles, groupe de l'excentrique Pete Doherty, sort un 3e opus, "Sequel to the Prequel". Un album raté, comme le dernier Travis, "Where You Stand". La scène berlinoise relève le niveau: avec "II", Moderat livre un bijou de musique électronique.

Qui n'a jamais entendu parler de Pete Doherty? En 2003, le fantasque chanteur et guitariste britannique n'a pas encore fait la Une des journaux people du monde entier et ne connaît pas encore le mannequin Kate Moss. Mais il est déjà accro au crack et à la cocaïne.

En cette époque troublée, Pete Doherty connaît le succès, davantage critique que commercial, avec les Libertines. Suite à des différends internes - qui se termineront par la mort du groupe en 2004 -, il crée un projet parallèle, Babyshambles.

Dix ans plus tard, après deux galettes très diversement accueillies, Babyshambles sort un troisième album intitulé "Sequel to the Prequel".

Babyshambles, "Nothing Comes to Nothing"

Une ode à l'ennui signée Babyshambles

Ce disque, autant le dire d'entrée, est décevant. On n'y retrouve ni la fraîcheur des opus précédents du groupe, ni la délicatesse de "Grace/Wastelands", l'album solo de Pete Doherty sorti en 2009.

Le premier titre, "Fireman", fait pourtant illusion. Rythme punchy, son dégueu: on rêve d'un album brut, sauvage. Deux minutes plus tard, "Nothing Comes to Nothing" vient doucher ces attentes. Trop léché, trop pop. Ennuyeux, comme tous les autres morceaux, ou presque. Seuls le frénétique "Maybeline" et surtout le très noir "Minefield" survivent au naufrage.

Espérons que "Sequel to the Prequel" ne soit qu'un accroc passager dans la discographie de Babyshambles. Espérons, surtout, que le génie Doherty ne soit pas devenu trop sage...

Travis sort un disque dans l'indifférence

Travis a connu la gloire il y a longtemps déjà, à la fin des années 1990. "The Man Who", un album parfaitement réalisé, simple, tiré par un tube planétaire ("Why Does It Always Rain on Me?"), avait fait un véritable carton.

Le combo écossais était parvenu à remettre le couvert en 2001 avec "The Invisible Band", devenant un groupe incontournable capable de drainer une foule immense lors de leurs concerts.

Aujourd'hui, Fran Healy & Co ont quelque peu disparu des radars et leur 7e album, "Where You Stand", est sorti le 19 août dernier dans une indifférence totale, hormis en Grande-Bretagne.

Trop de ballades, pas assez d'émotion

L'indifférence, c'est effectivement le sentiment qui domine à l'écoute de ce disque. Les ballades se suivent et se ressemblent, sans susciter aucune passion. L'impression que des milliers de groupes moins connus font aussi bien, voire mieux...

"Another Guy", qui semble pompé sur les Smashing Pumpkins, sort un peu du lot. Le groove de "New Shoes" sauve l'album, tandis que "Boxes" et "The Big Screen" apportent enfin l'émotion qui manquait.

"Why did we wait so long?": se demande Fran Healy dans "Mother", le titre qui ouvre l’album. Trois ou quatre morceaux corrects ne suffisent pas à faire un album, voilà peut-être l'explication. Attendre encore un peu aurait été plus sage...

Moderat tutoie la perfection

Moderat, c'est la super-formation composée de deux géants de la scène électronique berlinoise, Modeselektor et Apparat. Quatre ans après la claque du premier album, le trio revient avec un nouveau disque sobrement intitulé "II".

Le style de Moderat est inclassable, la magie étant de réussir à amalgamer la rythmique hystérique de Modeselektor et l'ambiance planante d'Apparat. A ce titre, "Versions" est un modèle.

Pièce maîtresse de l'album, "Milk" et ses boucles hypnotiques vous prendront aux tripes. Plus abordables, "Bad Kingdom" vous fera danser et "Damage Done" rêver. "II" tutoie la perfection.

Didier Kottelat

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Les sorties récentes et à venir

Babyshambles, "Sequel to the Prequel" (30 août)

Nine Inch Nails, "Hesitation Marks" (30 août)

John Legend, "Love in the Future" (30 août)

Arctic Monkeys, "AM" (6 septembre)

Goldfrapp, "Tales Of Us" (6 septembre)

Emiliana Torrini, "Tookah" (6 septembre)

Sheryl Crow, "Feels Like Home" (10 septembre)

Katie Melua, "Ketevan" (13 septembre)

Jack Johnson, "From Here To Now To You" (13 septembre)

Placebo, "Loud Like Love" (13 septembre)

John Elt
on, "Diving Board" (13 septembre)

MG
MT, "MGMT" (16 septembre)

Grégoi
re, "Les roses de mon silence" (16 septembre)

Mark Laneg
an, "Imitations" (17 septembre)

Pink Marti
ni, "Get Happy" (20 septembre)

Sti
ng, "The Last Ship" (20 septembre)

Kings of Le
on, "Mechanical Bull" (20 septembre)

Bir
dy, "Fire Within" (20 septembre)

Dream Theat
er, "Dream Theater" (24 septembre)

Justin Timberla
ke, "20/20 Experience 2" (27 septembre)

Ko
rn, "Paradigm Shift" (27 septembre)

Gaetan Rouss
el, "Orpailleur" (30 septembre)

Dizzee Rasc
al, "Fifth" (1er octobre)

Amos L
ee, "Mountains Of Sorrow" (4 octobre)

Lun
ik, "Encore" (11 octobre)

Morchee
ba, "Head Up High" (11 octobre)

Pearl J
am, "Lightning Bolt" (11 octobre)

James Blu
nt, "Moon Landing" (18 octobre)

Katy Per
ry, "Prism" (22 octobre)

Emin
em, "Mmlp2" (1er novembre)

Céline Di
on, "Loved Me Back To Life" (1er novembre)

LadyGa
ga, "Artpop" (8 novembre)

Wu-Tang Cl
an, "A Better Tomorrow" (2013)

L'info musicale de la semaine

Une interview sonore de John Lennon dans laquelle le musicien anglais évoque la "torture" qu'avait été l'enregistrement du dernier album des Beatles, "Let It Be", en 1969, sera proposée aux enchères en septembre.

L'interview d'une heure, accordée en 1970 à Toronto (Canada) à Howard Smith, critique de l'hebdomadaire américain Village Voice, sera mise en vente aux enchères en ligne du 19 au 26 septembre sur www.rrauction.com, avec une centaine d'autres pièces relatives aux Beatles.

Sorti en mai 1970 et classé par le magazine Rolling Stone comme un des plus grands albums de tous les temps, "Let It Be" a été enregistré en grande partie à Londres en 1969.

Pour le chanteur, assassiné à New York en 1980, "Let It Be" était un "album bizarre" qui reflétait les frictions entre les membres du groupe Paul McCartney, George Harrison, Ringo Starr et lui-même.

Les Beatles se sont ensuite séparés en 1970.