Naomi Watts réincarne la princesse Diana dans un film projeté en première mondiale jeudi à Londres, déjà durement attaqué par la critique.
Réalisé par l'Allemand Oliver Hirschbiegel, le long-métrage, sobrement intitulé "Diana", se concentre sur les deux dernières années de la vie de la princesse de Galles jusqu'à son décès dans un accident de voiture à Paris le 31 août 1997.
"Atroce et intrusif"
Les premiers commentaires des critiques britanniques ne sont guère enthousiastes. Le Times de Londres salue la prestation de Naomi Watts mais n'en conclut pas moins que le film est "atroce et intrusif".
"Pauvre princesse Diana", écrit pour sa part le critique du Guardian, Peter Bradshaw. "La vérité c'est que 16 ans après ce terrible jour de 1997, elle est morte une seconde fois de façon horrible".
Les premières critiques parlaient d'un résultat mièvre, décevant et, pire, "douloureux" pour les fils de Diana, William et Harry, lesquels n'apparaissent que très brièvement à l'écran.
afp/jgal
Une intrigue remise en cause
Au coeur de l'intrigue, on retrouve la romance "secrète" entre Diana et le chirurgien pakistanais Hasnat Kahn, incarné à l'écran par Naveen Andrews (Le Patient anglais, Lost,...).
Une passion incomparablement plus forte que celle, mieux connue, unissant la princesse à Dodi Fayed, mort à ses côtés, selon le scénariste du film Stephen Jeffreys qui s'est appuyé sur le best-seller de Kate Snell "Diana: Her Last Love", publié en 2001.
Le livre, et désormais le film, suggèrent que la relation entre Diana et Dodi Fayed n'aurait été qu'un prétexte pour rendre Khan jaloux, une thèse rejetée avec force par des proches de la princesse.
Aujourd'hui âgé de 54 ans et exerçant dans un hôpital de l'Est londonien, Hasnat Kahn, n'a jamais confirmé publiquement sa relation avec Diana. Il a déclaré à la presse britannique que le long-métrage était basé sur des "rumeurs" et qu'il sonnait en définitive "complètement faux".
La famille royale, ce sujet sensible
Sujet sensible par définition puisqu'il touche à la famille royale, l'aura à la fois lumineuse et sulfureuse de Diana qui a divorcé du prince Charles, offre au film un caractère d'autant plus explosif que la sortie du film s'accompagne de nouvelles spéculations. Elles viennent alimenter une théorie du complot selon laquelle la princesse aurait été assassinée par un membre des forces armées britanniques.
Comme d'habitude, le Palais n'a pas souhaité faire de commentaire sur cet objet cinématographique.
Mais les spécialistes de la royauté s'attendent à ce qu'il soit moins bien reçu que ne le fut le film de Stephen Frears "The Queen" en 2006, pour lequel Helen Mirren avait reçu l'Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation de la reine Elizabeth II.