La lutte afro-américaine sous les yeux du majordome de la Maison Blanche
Lee Daniels, au travers du "Majordome" de la Maison Blanche, retrace les grandes étapes de la lutte des afro-américains pour les droits civiques. "No Pain No Gain" raconte l'histoire de trois bodybuilders prêts à tout pour devenir riches, tandis que le thriller français "Gibraltar" s'immisce chez les narco-trafiquants.
"Le Majordome" ("The Butler") retrace plus de 50 ans de lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis. Le film de Lee Daniels s'inspire de la vie, largement romancée, d'Eugene Allen, employé de la Maison Blanche de 1952 à 1986.
Ce majordome noir, interprété par Forest Whitaker ("Le Dernier Roi d'Ecosse"), assiste à l'évolution des relations entre communautés, des champs de coton de la Géorgie au Black Panthers, en passant par Martin Luther King.
De l'intérieur, il voit se succéder sept présidents, dont John Fitzgerald Kennedy, Dwight "Ike" Eisenhower, Richard Nixon ou encore Ronald Reagan.
Oprah Winfrey de retour sur grand écran
Chez lui, le majordome Cecil Gaines est confronté au militantisme radical de l'un de ses fils et voit sa femme, Gloria, s'éloigner. Celle-ci est interprétée par la célèbre animatrice de talk-show, Oprah Winfrey, de retour au cinéma pour la première fois depuis 1998.
Produit par les frères Weinstein ("The Artist"), le film bénéficie de prestigieux seconds rôles comme Mariah Carey, Lenny Kravitz, Robin Williams ou encore Jane Fonda en femme de Ronald Reagan.
"Le Majordome", sorti début août aux Etats-Unis, est resté plusieurs semaines en tête du box-office et a déjà engrangé plus de 90 millions de dollars.
"No Pain no Gain": crimes et gonflette
Après les superproductions "Armageddon", "Pearl Harbor" ou "Transformers", Michael Bay s'est lancé dans l'adaptation d'un fait divers rocambolesque, une sorte de drame étrangement comique.
"No Pain No Gain" s'inspire des aventures de trois bodybuilders qui, dans les années 1990 à Miami, enlèvent un riche homme d'affaires pour vivre dans le luxe et s'entourer de filles de rêve.
Décérébrées boules de muscles, ces kidnappeurs amateurs se retrouvent embarqués dans une situation qui dégénère rapidement, les poussant dans une spirale de crimes et de violences. Ou quand le rêve américain vire au drame.
Portrait d'une Amérique orgueilleuse
Côté casting, Mark Wahlberg incarne Daniel, le prof de gym qui va entraîner dans sa quête de richesses deux autres accros de gonflette, interprétés par Dwayne Johnson et Anthony Mackie.
Michael Bay, adepte du gigantisme, a voulu dresser un portrait d'une Amérique dégénérée et bouffie d'orgueil. Il dit avoir désiré partager le spectateur avec des actes odieux de criminels qui versent dans la comédie.
C'est raté, répondent de nombreux critiques. Ils jugent le film trop long, avec un scénario grossier et de la violence gratuite, pour une production qui se révèle au final trop superficielle.
"Gibraltar": argent, drogue et trahisons
Trois ans après "l'Assaut", le Français Julien Leclercq présente un nouveau thriller avec "Gibraltar". Appuyé par le scénariste Abdel Raouf Dafri ("Mesrine" et "Un Phophète"), il adapte pour le grand écran le roman autobiographique de Marc Fiévet, "L'Aviseur".
Gilles Lellouche, dans le rôle d'un indic trahi par ses employeurs, partage l'affiche avec Tahar Rahim, césar du meilleur acteur et de la révélation masculine en 2010 pour "Un Prophète".
Cette immersion dans l'univers des narco-trafiquants mène vers le luxe, l’argent facile et les conflits familiaux. Toujours sur le fil du rasoir...
Valentin Tombez
Publié Modifié
Les sorties de mercredi et de la semaine prochaine
LES SORTIES DU 11 SEPTEMBRE
THE BUTLER de Lee Daniels. Avec Forest Whitaker, John Cusack, Jane Fonda, Oprah Winfrey, Mariah Carey
PAIN & GAIN de Michael Bay. Avec Mark Wahlberg, Dwayne Johnson, Ed Harris
ROCK THE CASBAH de Laïla Marrakchi. Avec Morjana Alaoui, Nadine Labaki, Lubna Azabal
GIBRALTAR de Julien Leclercq. Avec Gilles Lellouche, Tahar Rahim, Riccardo Scamarcio
GRIGRIS de Mahamat Saleh Haroun. Avec Souleymane Démé, Anaïs Monory, Cyril Gueï
NICHNASTI PA'AM LAGAN de Avi Mograbi. Avec Avi Mograbi, Ali Al-Azhari, Yasmine Al-Azhari-Kadmon
LES SORTIES DU 18 SEPTEMBRE
ELLE S'EN VA de Emmanuelle Bercot. Avec Catherine Deneuve, Nemo Schiffman, Gérard Garouste
LES GRANDES ONDES de Lionel Baier. Avec Valérie Donzelli, Michel Vuillermoz, Patrick Lapp
LES INVINCIBLES de Frédéric Berthe. Avec Gérard Depardieu, Atmen Kélif, Virginie Efira,
RIDDICK : DEAD MAN STALKING de David Twohy. Avec Vin Diesel, Carl Urban, Katee Sackhoff
TANT QU'IL PLEUT EN AMÉRIQUE de Frédéric Baillif
L'info cinéma de la semaine
La nouvelle exposition de la Maison d'Ailleurs à Yverdon-les-Bains (VD) célèbre "Stalker" (1979), film culte du réalisateur russe Andreï Tarkovski. Le musée de la science-fiction emmène dès dimanche et jusqu'au 2 mars les visiteurs dans les mondes post-apocalyptiques.
Disparu en 1986 à l'âge de 54 ans, Andreï Tarkovski est un des maîtres incontestés du septième art. "Stalker", considéré comme son oeuvre la plus aboutie, met en scène un passeur - un "stalker" - qui emmène deux voyageurs dans la Zone, lieu mystérieux rendu dangereux par la visite d’extraterrestres.
Le musée a fait appel au scénographe du film Rashit Safiullin, venu expressément de Moscou pour recréer une parcelle de la Zone sur tout un étage de la Maison d'Ailleurs.
L'exposition montre aussi des esquisses, peintures et dessins de Safiullin pour le film et des photos d'Andreï Tarkovski lors du tournage jamais exposées en Suisse, provenant pour la plupart de fonds d'archives russes.