Les Arctic Monkeys prennent une nouvelle dimension aux Etats-Unis

En traversant l'Atlantique, les Arctic Monkeys ont pris une nouvelle dimension. Les Britanniques se sont installés à Los Angeles où ils ont peaufiné durant près d'une année leur très abouti cinquième album intitulé "AM".

Le nouveau ton est donné dès le premier titre "Do I Wanna Know?". Plus lent, plus mûr et avec une grosse dose de sensualité qui, à n'en pas douter, séduira au-delà de la gente féminine.

Même plongée dans une ambiance plus poétique, la bande à Alex Turner n'oublie pas le rock qui a bâti son succès avec "R U Mine?". On aurait apprécié plus de titres avec la même énergie.

Les douces mélodies éloignent le rock

Si le nouveau visage des "Arctic Monkeys" s'épanouit dans la très douce et mélodieuse "No 1 Party Anthem", il y a aussi des ratés. "Fireside", par exemple, n'apporte rien à l'album.

Alex Turner a déclaré au "Telegraph" avoir voulu se développer avec cet album en tant qu'artistes de studio alors qu'ils se concentraient avant sur la scène. Il faudra puiser dans les vieux titres pour garder le feu en live.

Les fans de la 1ère heure n'apprécieront peut-être pas non plus les relents hip-hop de "Why'd You Only Call Me When You're High?". Un détour par le clip est toutefois vivement recommandé.

John Legend se marie et le chante

Occupé par plusieurs collaborations, John Legend a attendu 5 ans pour sortir un nouvel album solo. "Love in the Futur", 4e opus du soulman américain, se penche sur l'amour et l'engagement.

Cela tombe à pic puisque John Legend est sur le point de se marier avec la top-modèle Chrissy Teigen. Très personnel à l'image de l'album, "The Beginning" donne des détails croustillants sur leur relation: "On n'a pas pu attendre, on l'a fait dans le salon".

Le chanteur a même confié au "New York Post" qu'il interprétera à son mariage "All of Me", un titre de son nouvel album spécialement écrit pour sa fiancée.

Sortir de la soul classique

Le pianiste nous emmène avec la vingtaine de titres de "Love to the Futur" dans une longue balade agréable, mélangeant soul et R&B. Dans une recherche de modernité, l'excellent titre "Made to Love" insère même un fond de house.

Si la sortie d'une soul classique via la musique électronique procure un réel intérêt à l'opus, trop peu de titres se distinguent. Pire, les sons futuristes, quasi psychédéliques, empruntés pour "Asylum" s'y intègrent mal.

A noter que John Legend, comme à ses débuts en 2004 avec "Get Lifted", est toujours suivi de près par Kanye West. Ce dernier a co-produit l'album.

"Goldfrapp" laisse de côté l'électro

Un an après avoir sorti son premier best-of, Goldfrapp lance son 6e album "Tales of Us", écrit et produit par Alison Goldfrapp et Will Gregory. Le duo britannique a abandonné l'électro-pop pour de douces ballades introspectives, au risque de nous endormir.

Neuf des 10 titres sont nommés avec le prénom de la personne dont ils racontent l'histoire. Trop répétitif. Seul "Clay" sort du lot, poussé par une mélodie luxuriante et racontant une romance gay en temps de guerre.

Le côté chic, amené par la sobriété des arrangements, ne suffit pas à estomper l'overdose de mélancolie.

Valentin Tombez