Retour aux sources pour Elton John qui signe un 30e album réussi

Sur "The Diving Board", son trentième album solo, Elton John revient aux compositions simples et efficaces de ses débuts. Une vraie réussite aux accents soul-blues-country, enregistrée en seulement deux semaines.

Pour l'accompagner, le compositeur-interprète britannique a opté pour une équipe restreinte composée d'un bassiste et d'un batteur. Omniprésent, le piano de Sir Elton domine l'ensemble de l'opus et s'aventure même à explorer des gammes classiques comme sur "My Quicksand".

Un hommage à son idole, Leon Russell

Parmi ces 15 nouveaux titres, "The Ballad of Blind Tom" et "Mexican Vacation (Kids In The Candlelight)" font référence à "The Union" (2010), une collaboration entre Elton John et son idole, le musicien américain Leon Russell. Encensé par la critique, le projet avait amené les deux artistes à se produire sur scène ensemble pour la première fois en plus de 40 ans.

Elton John a été si marqué par cette expérience qu'il a récemment déclaré vouloir abandonner le chemin de la pop pour se consacrer à une musique plus "personnelle et sincère". Une promesse tenue sur "The Diving Board".

Le clip de "Home Again":

L'effet Placebo reprend sur un septième opus

Après quatre ans de silence, la bande de Brian Molko est de retour avec un septième opus soigné et des refrains qui s'imposent immédiatement à l'oreille. Parfaitement équilibré, "Loud Like Love" mélange passages dynamiques et moments tranquilles de telle sorte qu'on ne s'ennuie jamais. Les morceaux les plus marquants sont sans doute "Purify", "A Million Little Pieces", ainsi que le titre éponyme.

Moins efficaces et plus calmes, "Hold On To Me" et "Begin The End" tendent à ennuyer rapidement. C'est aussi le cas du mélancolique "Bosco" qui clôt l'album (un peu trop) en douceur.

Electro, finance et réseaux sociaux

S’éloignant du son originel, brut et minimaliste, qui avait fait sa marque de fabrique il y a bientôt 20 ans, Placebo introduit ici des sonorités électroniques qu'on ne lui connaissait pas. "Exit Wounds" puise çà et là dans le répertoire industriel de Nine Inch Nails, alors que "Scene Of The Crime" s'inspire de l'ère "OK Computer" de Radiohead. Des emprunts qui conviennent plutôt bien à la musique du trio.

Côté textes, aux aspirations habituelles (sexualité, amour) s'ajoutent des thèmes actuels tels que les réseaux sociaux ("Too Many Friends") et la crise financière ("Rob The Bank").

Le clip de "Too Many Friends":

Mark Lanegan se la joue crooner et ça lui réussi

Sur son 8e album, "Imitations", Mark Lanegan se fait crooner en interprétant des chansons de Frank et Nancy Sinatra, Nick Cave, John Cale ou encore du Français Gérard Manset.

Si le chanteur s’éloigne de son style sombre habituel, le résultat n’en est pas moins convaincant. "You Only Live Twice", "Pretty Colors" ou encore "I’m not the Loving Kind" se prêtent parfaitement à son timbre de voix ultra-grave et pourraient passer à s'y méprendre pour ses propres compositions.

Cerise sur le gâteau: "Elégie funèbre" et ses paroles chantées dans un français très... américain.

Le morceau "Deepest Shade" sur Youtube:

Mathieu Henderson