Albert Camus aurait atteint l'âge de 100 ans ce jeudi 7 novembre. Des quartiers populaires d'Alger au prix Nobel de littérature à seulement 44 ans, ce destin hors du commun fut tragiquement interrompu à 46 ans par un accident de voiture dans le centre de la France le 4 janvier 1960.
Avec près de huit millions d'exemplaires vendus, "L'Etranger", son premier roman publié en 1942 et traduit dans une quarantaine de langues, est le best-seller absolu.
L'écrivain français le plus connu
"La Peste" s'est vendu à plus de quatre millions d'exemplaires et les ventes de ses livres tous confondus ont augmenté de 4,5% entre 2008 et 2012, indique son éditeur Gallimard.
Selon lui, Camus est "certainement l'écrivain français du XXe siècle le plus connu, le plus cité, et le plus traduit à l'étranger", avec une oeuvre composée d'une trentaine d'ouvrages, dont des pièces de théâtre.
afp/pym
"Embarqué plutôt qu'engagé"
Camus disait se sentir "embarqué plutôt qu'engagé". En 1942, installé à Paris, il entre à "Combat", l'un des titres clandestins de la Résistance dont il sera le principal éditorialiste.
Il publie la même année "Le mythe de Sisyphe" un essai dans lequel il expose sa philosophie de l'absurde: l'homme est en quête d'une cohérence qu'il ne trouve pas dans la marche du monde.
Engagé à gauche, il dénonce le totalitarisme en Union soviétique dans "L'homme révolté" (1951) et se brouille avec Jean-Paul Sartre.
Pendant toutes ces années, Camus est un homme seul et la guerre d'Algérie l'isole un peu plus. Son appel à la "Trêve pour les civils" lancé en janvier 1956 l'éloigne de la gauche, qui soutient la lutte pour l'indépendance algérienne.