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Céline Dion, rajeunie, signe un nouvel album en anglais

Céline Dion lors d'un concert au Stade de Genève en 2008.
Céline Dion lors d'un concert au Stade de Genève en 2008.
"Loved Me Back to Life", dernier opus de Céline Dion, signe le retour de la star canadienne. Eminem propose la suite du retentissant "Marshall Mathers LP" et Emiliana Torrini sort un album tout en simplicité.

Quand, en 1988, Céline Dion représente la Suisse à l'Eurovision et remporte le concours, elle n'est connue que dans son Québec natal. Sa carrière s'envole véritablement dans les années 1990 et elle signe quelques-uns des albums les plus vendus de l'histoire du disque.

L'apogée de la gloire, c'est en 1997 la sortie de la bande originale du film "Titanic", dans lequel elle chante le titre phare. Puis, la chanteuse devient maman et le succès se tasse quelque peu, mais sa popularité demeure intacte et ses shows à Las Vegas (2002-2007, 2011 jusqu'à aujourd'hui) font salle comble durant plusieurs années.

Aujourd'hui, Céline Dion sort "Loved Me Back to Life", un album en anglais, le premier en six ans. Et, avant même d’écouter la galette, ce qui marque, c'est la pochette: on reconnaît à peine la chanteuse canadienne, ultra maquillée, retouchée, lissée. Rajeunie. Ou dénaturée. Comme un avant-goût du contenu du disque.

Mais où est passée Céline Dion?

L'album s'ouvre sur le morceau éponyme, qui est aussi le premier single: on croit d’abord entendre Rihanna, puis Britney Spears à ses débuts, puis la chanson vire au trip-hop. A aucun moment on ne retrouve le timbre si caractéristique de Céline Dion. Même constat sur "Somebody Loves Somebody", le titre le plus rythmé du disque.

Céline Dion, "Loved Me Back to Life" (live):

Céline Dion, "Loved Me Back to Life" (live)

Les productions plus contemporaines (comme "Incredible", en duo avec Ne-Yo) autant que les ballades ("Thank You", "Always Be Your Girl") ne réussissent pas à mettre la chanteuse à l'honneur. L’album entier est victime de ce sacrilège: le sacrifice d’une des plus belles voix du monde sur l'autel de la nécessaire modernité (en l’occurrence jamais atteinte).

On note malgré tout une ou deux chansons sur lesquelles on reconnaît Céline Dion, par exemple "Thankful". On relève aussi un petit côté rocailleux que l’on n’avait rarement entendu dans sa voix, signe de l'influence marquée du R&B sur cet album.

On retient enfin quelques jolis titres, comme les reprises "Water and a Flame" de Daniel Merriweather & Adele et "At Seventeen" de Janis Ian. Mais pas de quoi sauver le disque qui ne restera pas dans les annales.

Eminem, "The Marshall Mathers LP 2"

"The Marshall Mathers LP 2" (MMLP2), le nouvel album d'Eminem, se veut la suite du plus grand succès du rappeur du Detroit, sorti en 2000. Superbe entrée en matière, "Bad Guy" fait ainsi référence à "Stan", l'énorme tube du premier opus: Matthew vient venger son grand frère Stan, mort à cause d’Eminem. Cela donne sept minutes de colère et d’autocritique.

Produit par l'incontournable Dr Dre et le génie Rick Rubin, MMLP2 fait la part belle au hip-hop "old school". Avec ses samples des Beastie Boys, le premier single de l’album, "Berzerk", est le stéréotype de ce retour aux sources, comme en témoigne le ghettoblaster géant qu’on retrouve dans le clip.

Eminem, "Berzerk":

"So Far..." boxe dans la même catégorie. Ce morceau hétéroclite fait penser au mythique "Walk This Way" d’Aerosmith, avec Run DMC. Il alterne entre les passages de reggae, empruntés à une chanson des années 1970 ("Life’s Been Good" de Joe Walsh), et les riffs de guitare typiques de la fusion rock-rap.

Eminem forge sa légende

Souvent bien entouré, Eminem a une nouvelle fois invité plusieurs artistes réputés ou moins connus sur cette huitième galette. Son duo avec Rihanna n'est toutefois pas à la hauteur de leur énorme succès de 2010, "Love the Way You Lie", tandis que le "featuring" avec Kendrick Lamar accouche d'un titre brouillon, pas très sérieux, franchement raté.

La collaboration la plus réussie est celle avec la chanteuse Polina sur "Legacy": un rap mélancolique qui devient au fil du morceau de plus en plus agressif, entrecoupé d'un refrain chanté tout en douceur. Ce titre est sans doute le plus accessible, le plus grand public de l’album.

"Pourquoi être un roi quand on peut être un dieu?", demande Eminem dans "Rap God", un trip égotique aussi excessif que représentatif de la culture du rap. Le rappeur de Detroit, personne ne peut le contester, a du talent, beaucoup de talent. Il n’est certainement pas un dieu, mais avec MMLP2, il fait un pas de plus vers le statut de légende du hip-hop.

Emiliana Torrini, "Tookah"

Cinq ans après le chef-d'oeuvre "Me and Armini" (lire: Emiliana Torrini, sublimissime, signe un bijou pop-folk), Emiliana Torrini est de retour avec un nouvel album, "Tookah". Avec ce disque, la chanteuse s'éloigne encore des sonorités trip-hop qu'elle affectionnait au début de sa carrière internationale, à l’époque de "Love in the Time of Science".

La moitié des titres l'album sont une ode à la simplicité, à l'instar de "Autumn Sun", chanson guitare-voix, la plus belle avec "Blood Red". "Caterpillar" pèche en revanche par excès de sobriété, au point de devenir carrément ennuyeuse.

Mais l'Islandaise n'oublie pas totalement ses premières amours et on retrouve des accents électroniques dans plusieurs des neuf morceaux de l'album, dont "Tookah" et le très 80's "Speed of Dark". Et dans ce registre, c’est "Animal Games" qui obtient la palme du meilleur titre.

Emiliana Torrini, "Animal Games", live sur France 2:

Didier Kottelat

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Les prochaines sorties

Avril Lavigne (1er novembre)

Florent Pagny, "Vieillir avec toi" (4 novembre)

LadyGaga, "Artpop" (8 novembre)

Milky Chance, "Sadnecessary" (8novembre)

Gerald de Palmas, "De Palmas" (11 novembre)

Keziah Jones, "Captain Rogged" (15 novembre)

Robbie Williams, "Swings both ways" (15 novembre)

Hooverphonic, "Reflection" (15 novembre)

Garou, "Au milieu de ma vie" (18 novembre)

Etienne Daho, "Les chansons de l’innocence retrouvée" (18 novembre)

Daughtry, "Baptized" (19 novembre)

One Direction, "Midnight Memories" (25 novembre)

Britney Spears (29 novembre)

Boyzone, "BZ20" (29 novembre)

Pasca Obispo, "Le grand amour" (2 décembre)

Neil Young, "Live at the cellar door" (6 décembre)

Azealia Banks, "Broke with expensive taste" (31 décembre)

Lisa Stanfield, "Seven" (31 décembre)

Wu-Tang Clan, "A Better Tomorrow" (2013)

Rifles, "None the Wisher" (17 janvier 2014)

L'info musicale de la semaine

Lady Gaga, qui a dévoilé sur internet son nouvel album "Artpop" avec quelques jours d'avance, a de nouveau fait sensation mercredi en laissant entendre qu'elle pourrait bien être la première chanteuse à se produire dans l'espace.

Le troisième album de la diva de la pop est sorti lundi sans préavis sur iTunes après de multiples fuites sur internet au cours des jours précédents. La première sortie officielle de l'album était prévue mercredi au Japon.

Sur Twitter, l'extravagante chanteuse allèche ses 40,5 millions d'abonnés en multipliant les appels à suivre la sortie officielle de son dernier album, programmée dimanche dans le reste du monde.

Selon le magazine US Weekly, Lady Gaga compte suivre un mois d'entraînement spécial afin de pouvoir donner un concert au début de l'année 2015 à bord de l'avion spatial Virgin Galactic de Richard Branson.

Elle chanterait un titre à bord du vaisseau dans le cadre du festival musical et high-tech "Zero G Colony" qui aura lieu au Nouveau-Mexique. (ats)