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"Horizons", le nouveau CD aussi attendu qu'analysé de Bertrand Cantat

Bertrand Cantat va retrouver la scène avec ce nouvel album. [Sébastien Bozon]
Bertrand Cantat va retrouver la scène avec ce nouvel album. - [Sébastien Bozon]
Cette semaine, la sortie des nouveaux disques d'Etienne Daho et de Garou risque d'être éclipsée par un autre album très attendu, celui de Bertrand Cantat, plus de 10 ans après le dernier Noir Désir.

Album scruté, épié, analysé, loué ou repoussé, "Horizons" signe le retour de Bertrand Cantat dix ans après l'homicide de sa compagne Marie Trintignant. Impossible de ne pas y chercher des signes autobiographiques, d'ailleurs bien présents, impossible d'oublier.

Cantat signe pourtant ce disque du nom de son nouveau groupe, Détroit, accompagné de son collègue musicien Pascal Humbert.

On reconnaît la voix de celui qui a fait les jours de gloire de Noir Désir, mais le timbre paraît plus posé, plus fragile. Le résultat est inégal, difficile à appréhender, parfois émouvant, parfois inaudible, souvent déprimant. Mais les paroles restent fidèles à l'esprit Cantat.

La mort, la prison, la nouvelle vie

Ce douze titres éclectique va de la longue mélopée aux rimes fatiguées (Ma muse m'amuse et ça m'use sur "Ma muse") à une reprise sans intérêt de "Avec le temps" de Ferré en passant par deux chansons en anglais qui intriguent.

Mais le centre de l'album, trois titres entourés de pauses instrumentales, se veut plus personnel et donc forcément moins gai. Ils évoquent l'amour disparu ("Ange de désolation"), le séjour en prison ("Horizons") et la vie d'après ("Droit dans le soleil"). Déroutant...

Les nostalgiques préféreront assurément le "noirdésirien" single "Le creux de ta main", plus vendeur, mais moins intimiste.

Le clip de "Droit dans le soleil":

Un album dans la douleur pour Daho

"Cela a failli être un album posthume": Etienne Daho parle avec légèreté de son nouveau CD, né dans des circonstances difficiles. A 57 ans, le chanteur a en effet frôlé la mort cet été à cause d'une péritonite. Le disque était prêt, mais sa sortie a dû être reportée.

"Les Chansons de l'innocence retrouvée" se veut un hymne à la légèreté. Même si les paroles sont parfois dures, la pop semble désinvolte, comme toujours.

On y reconnaît le groove sensible qui a propulsé Daho au sommet, qui a donné à ce dandy discret à la voix de miel un public si fidèle depuis plus de 30 ans et une grosse dizaine d'albums.

A fleur de peau, du Daho dans le texte

"Je connais tes plaies, tes blessures. Au cyanure. Tes souvenirs ont la peau dure. Fêlure. A chacun son chemin, chacun ses déchirures, mais je les ressens comme toi": l'entame de "La peau dure", le meilleur titre du disque, résume la poésie et les souffrances de Daho.

Sans jamais sortir de son élégante attitude et parfois proche du slam, le chanteur distille sur 11 pistes ses réflexions sur la destinée, les rêves, la mélancolie voire la clandestinité. Finement ciselé, le tout a de quoi séduire, mais certains resteront sur le pallier, lassés par cet univers insaisissable, si ce n'est élitiste.

Le clip de "La peau dure":

Garou fait le bilan à mi-parcours

Une semaine après le retour de Céline Dion, la déferlante automnale venue du Québec se poursuit avec le 8e album de Garou, "Au milieu de ma vie", moins d'un an après son disque précédent.

Le titre le dit sans fioriture, ce disque est une sorte de bilan à mi-parcours. A 41 ans, Garou a déjà beaucoup vécu. Ses erreurs, ses souvenirs, ses conquêtes, il assume, il en a profité.

Et le natif de Sherbrooke s'est adjoint les services de grands noms de la musique: Obispo, Cabrel, Goldman, De Palmas et, comme un clin d'oeil 15 ans après avoir été révélé en Quasimodo dans Notre-Dame de Paris, le duo Plamondon-Cocciante.

Une introspection qui manque de corps

Sans mélancolie ni faux semblant, Garou regarde dans le rétroviseur ("Toutes mes erreurs") et narre ses blessures ("La fêlure") et ses jalousies ("Je lui pardonne"), avec évidemment l'amour comme thématique privilégiée.

Le titre le plus original est peut-être celui qui a été écrit par Jean-Jacques Goldman, "Du vent des mots", une chanson d'amour en duo avec la finaliste du The Voice québécois Charlotte Cardin, seulement 19 ans.

Au final, ce retour introspectif va séduire les garouphiles convaincus, mais il n'est pas sûr qu'il attire un nouveau public, car on peine à trouver la pépite au milieu de ces aveux.

Le clip de "Avancer":

Frédéric Boillat

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Les prochaines sorties

Détroit, Bertrand Cantat et Pascal Humbert, "Horizons" (18 novembre)

Garou, "Au milieu de ma vie" (18 novembre)

Etienne Daho, "Les chansons de l’innocence retrouvée" (18 novembre)

Daughtry, "Baptized" (19 novembre)

One Direction, "Midnight Memories" (25 novembre)

Bernard Lavilliers, "Baron samedi" (25 novembre)

Britney Spears (29 novembre)

Boyzone, "BZ20" (29 novembre)

Pasca Obispo, "Le grand amour" (2 décembre)

Neil Young, "Live at the cellar door" (6 décembre)

Azealia Banks, "Broke with expensive taste" (31 décembre)

Lisa Stanfield, "Seven" (31 décembre)

Wu-Tang Clan, "A Better Tomorrow" (2013)

Rifles, "None the Wisher" (17 janvier 2014)

L'info musicale de la semaine

Phénomène musical de l'année 2009, la Britannique Susan Boyle va voir sa vie adaptée au cinéma. Mais l'intérêt se tourne maintenant vers celle qui interprétera la révélation de l’émission télévisée Britain's Got Talent, avec son interprétation de la chanson "I Dreamed a Dream" de la comédie musicale Les Misérables, visionnée 130 millions de fois sur YouTube.

C'est Meryl Streep, récemment oscarisée pour son rôle de Margaret Thatcher dans "La Dame de Fer", qui tiendrait la corde, a affirmé Susan Boyle dans le média Metro.

Mais Catherine Zeta-Jones et Glenn Close auraient également été envisagées pour interpréter la chanteuse.

Toutefois, selon Première, Susan Boyle, 52 ans, aurait affirmé que le projet de biopic ne démarrerait pas avant que sa propre carrière soit à un stade plus avancé. Patience, donc.